Voyage au Costa Rica.... Autour du volcan Arenal.... Pénélope s'envole....
Mardi matin nous avons quitté Sarapiqui pour prendre la route du nord en direction de Fortuna, une ville située au pied du volcan Arenal. C'était un trajet de 90 km, ce qu'on peut appeler une étape de transition .... A mi-chemin lors d'une pause à Muelle dans un magasin de souvenirs et divers, Pilou s'est trouvée encerclée par des iguanes maousses. Même pas peur...!
Peu après nous apercevions le volcan... Isabelle nous flattait en affirmant que sa majesté ne laissait apparaître son sommet, hors nuages, que lorsque les touristes étaient de bons touristes. Nous étions sans doute un groupe exceptionnel puisqu'il en fut ainsi jusqu'à jeudi matin.
L'hôtel où nous sommes descendus avait moins de caractère que les précédents mais je pouvais au moins capter wifi de la chambre.... pour le reste rien de neuf : pas de réseau téléphonique, casado au menu du déjeuner et des oiseaux de toutes les couleurs.... dont ce toucan.
Dans l'après midi nous avons opté pour une balade à Fortuna charmante petite ville avec au centre une jolie place fleurie, comme on en voit en Espagne, où jouaient des enfants sous la surveillance des mamans ou grands-parents . Ah, non ! Pas tout à fait .... car il manque les kiosques à journaux et les vieillards assis sur les bancs publics en train de lire leur canard. Du coup je me suis mis à la recherche de "La Républica", le journal qu'on m'avait conseillé, un peu "Le Monde" costaricain. On a fait le tour du centre ville.... pas un marchand de journaux, pas une librairie... curieux ! On dit que les "ticos" sont alphabétisés à plus de 90% et pourtant..... ???. J'ai fini par trouver des journaux dans les supérettes où il y a aussi les cigarettes et les médicaments.... etc.... Mais je devrais plutôt dire les deux journaux disponibles : "La Nacion" journal de propagande gouvernementale et "El Futbol".... idem mais juste avec le sport.
En fin d'après midi, vers 18 H nous nous sommes rendus, en groupe, aux thermes de Baldi à 5 km de Fortuna sur les pentes du volcan. Superbe lieu de détente avec des bassins d'eau chaude (à environ 40°) au milieu de magnifiques jardins tropicaux . Pilou a tenté l'aventure mais elle n'y est pas restée longtemps : trop chaude. On n'est jamais content : pour moi la température de l'eau aurait été idoine.... sauf que je n'aime pas les bains de foule.... c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai pas fait une carrière politique (ni une de rock star).
Après les bains, le restaurant au centre de Fortuna : pour une fois qu'on ne mangeait pas à l'hôtel, j'aurais peut-être plus de choix..... Puisque le Costa Rica est manifestement sous influence yankee, peut-être pourrais-je avoir une belle entrecôte....... En fait on pouvait choisir entre le casado poulet, casado poisson, casado boeuf, casado porc..... et, oh miracle ! Spaghetti bolognaise..... j'avais eu le temps de goûter tous les casados : pas trop de mauvaises surprises avec ceux au poulet et au poisson mais celui au boeuf.... j'avais déjà donné avec la fine tranche de barbaque archi cuite..... sans hésitation j'optai pour le souper italien et quels ne furent pas mes regrets en voyant arriver l'assiette de Bernard : un casado sympathique avec une belle tranche épaisse de beefsteak.
Il est temps que je dise en quoi consiste le casado, le plat national du Costa Rica : Dans l'assiette il y a du riz cuit lentement à l'eau pour bien gonfler. Il y a aussi et dans la même proportion des haricots noirs cuits à la vapeur. Des crudités complètent le plat : des tomates, des concombres, des carottes râpées, des cristophines, du chou rouge ou vert râpé. Le plus souvent l'ensemble est accompagné de filets de poissons (du tilapia) ou tranches de viandes, parfois un oeuf sur le plat voire une tranche de fromage. Tout le monde sait que casado en espagnol veut dire "marié" et alors là tout s'explique : les jeunes femmes ticas quand elles sont fiancées font de bons petits plats à leur amoureux. Après le mariage, elles se cassent moins la tête et fourrent tout en un plat unique.
Mercredi nous devions passer toute la journée sur les pentes du Volcan Arenal . Le matin fut consacré au parc national en nous approchant le plus possible du cratère. Pendant près de cinq siècles l'Arenal fut un volcan endormi et ce jusqu'au 29 juillet 1968, jour où il s'est brutalement réveillé détruisant deux villages, tuant au moins 80 personnes et 45.000 têtes de bétail et depuis il est resté actif, le plus souvent calme, mais grondant régulièrement et produisant en permanence des fumerolles et régulièrement des projections de lave et de roches en fusion.
En fin de matinée nous avons changé de site tout en restant proche du volcan en rejoignant l'"Arenal hanging bridges" un parc privé du côté de Tilaran. Pour l'atteindre nous avons contourné le lac d'Arenal, lac semi-artificiel agrandi par un barrage qui en a fait l'étendue d'eau la plus importante du pays. Nous avons emprunté la route qui passe sur le barrage ou plutôt la digue de fermeture (le pro qui se la pète).
D'abord une pause repas au restaurant dont je ne vanterai ni ne critiquerai la carte. Un joli panorama de la terrasse et le volcan qui s'offrait toujours intégralement à nos photos. Ensuite nous entamions l'un des plus beaux circuits pédestres du voyage : trois kilomètres de sentier en forêt tropicale primaire en passant sur six ponts suspendus et quelques autres passerelles ou troncs d'arbres couchés, pour admirer la diversité de la flore et de la faune.
2 H 30 de bonheur. On y trouve une multitude de singes. Des colonies de singes hurleurs mais aussi des capucins. De nombreux écureuils et on a même croisé un serpent ou plutôt une sorte de gros asticot, d'une longueur d'environ 30 cm mais comme c'était un jaune, (vipère de Schlegel), un traitre, je ne lui présenterai pas mon petit doigt à mordiller. On a surtout regardé en l'air vers les oiseaux à rechercher les perroquets, toucans et autres pénélopes panachées. Ce parc étant idéalement placé sur la voie migratoire entre Amérique du nord et du sud, la gent ailée y est toujours très richement représentée. Des pénélopes ont été repérées dans un arbre et tous les photographes se sont précipités. Moi je photographiais les photographes. Pilou me demanda si j'avais réussi à les prendre.... bien sûr, qu'en bon Ulysse, voyageur de retour de Guyane j'avais pris Pénélope.
En fait, j'avais raté le volatile, une cousine du hocco, pour faire le portrait d'un palmier éléphant dont les fruits ressemblent à des défenses d'éléphant.
Le pont suspendu le plus impressionnant est celui de la chute d'eau. C'est déjà le plus long, un peu moins de 100 m, mais c'est surtout le plus haut et on le découvre d'en bas du pont salva arboles avant de grimper pour franchir cet ouvrage.
Il est juste de signaler que l'ensemble du groupe a franchi l'ouvrage, même les plus vieux et les plus lourds. Il est vrai que j'étais probablement le plus vieux, mais moi ça ne compte pas puisque je bosse encore.... un peu. Pour ce qui est du poids il y avait pire ce qui n'empêchait pas Pilou de refuser d'être dans le même train. Je devais m'élancer une fois qu'elle était arrivée en terre promise.... Elle n'apprécie pas trop les tremblements de pont suspendu. En traversant le dernier ouvrage on a remarqué qu'il y avait à côté un espèce de pont de singes (sans offenser les singes) et je ne sais pas si je me serais aventuré dessus. En arrivant à bon port nous avons appris qu'il s'agissait d'un préparatif pour le prochain tournage d'un film. Rassurant pour les touristes ce n'était pas une issue de secours.
Une dernière photo d'oiseau exotique pour finir le billet, un perroquet.
(A suivre....)