Voyage au Costa Rica.... Autour du volcan Rincon de la vieja... A la recherche de l'orchidée pourpre.
Jeudi 3 mars, notre 6ème jour au Costa Rica ; que de découvertes mais que ça passe vite ! On n'a pas le temps de s'ennuyer même quand il s'agit d'une simple étape de transition sans crapahutage..... et c'était encore le cas. Nous avons quitté la région du volcan Arenal dont le sommet était à 1643 m pour rejoindre au nord ouest le parc national Rincon de la vieja autre région à volcans dont celui, en activité, qui porte le nom de la province et qui culmine à 1866 m.
Après avoir pris le petit déjeuner, qui n'est solide que si on apprécie les breakfasts à l'américaine (ce qui n'est pas mon cas) nous avons quitté Fortuna pour une étape de 124 km, avec contournement du lac d'Arenal, descente de la cordillère de Tilaran, pour rejoindre la grande plaine et récupérer à Canas la Panaméricaine dont le nom est plus large que la chaussée, ce qui ne l'empêche d'y voir circuler des mastodontes amerlocs (là le mythe de la culture environnementale en prend un coup) et avant de reprendre de l'altitude dans la cordillère de Guanacaste.
Avant de quitter les bords du lac nous avons fait une pause dans un magasin de babioles, souvenirs et divers dont les paquets de café. Autour du magasin il y a des plants de café et même une coopérative que nous avons été invités à visiter.... visite impromptue mais toujours magnifiquement commentée par notre guide. J'ai déjà dit dans un précédent billet que la charmante et généreuse Isabelle était québécoise, mais elle est aussi costaricaine (double nationalité) et un tantinet chauvine : Ah ! ce modèle costaricain à côté de la situation des pauvres pays frontaliers ! Elle est intarissable et ça rend les déplacements en car intéressants. Pour elle, tout est beau au Costa Rica, ce qui est vrai si on ferme les yeux sur certains aspects paradoxaux.
On a tout su de la biodiversité, de la faune, la flore, la cause environnementale, les volcans (l'Arenal de type strombolien et le Rincon de la vieja de type Plinien), sur la saga du café introduit dans le pays au début du XIXème siècle. Elle nous renseigna aussi sur l'histoire du pays, la formation de la république, la tentative de prise de pouvoir en 1857 par un mercenaire américain William Walker et puis encore la guerre civile de 1948 et la mise en place par Pepe Figueres d'une constitution exemplaire et un pays sans armée...... et puis bien sûr elle évoqua l'autre grande figure costaricaine, Oscar Arias ancien président de la république et prix Nobel de la paix puis celle qui lui succéda en 2010, Laura Chinchilla, première femme présidente. Nous avons aussi appris qu'il y avait un cosmonaute costaricain à la Nasa et dans les clubs européens deux joueurs de foot de classe internationale... Il m'a fallu réclamer pour avoir des informations sur des aspects sociaux (on voyait à la télévision à l'hôtel qu'il y avait des manifestations et des grèves contre la privatisation du secteur public) et culturels. Elle évita de se prononcer sur le premier point (elle ne savait pas..... heureusement que je n'ai pas posé une question sur la réputation de paradis fiscal et de blanchiment d'argent sale), mais elle m'a promis qu'elle traiterait du point culturel avant la fin de la semaine.
Après une pause casado à mi-chemin sur la panaméréricaine, pause restaurant guère plus originale que les précédentes, nous sommes arrivés à Libéria, chef-lieu de la région Guanacaste, une ville de 45.000 habitants, plus grande que Fortuna mais dont le centre ville est aussi constitué d'une jolie place fleurie, également sans kiosque à journaux. Nous avions quartier libre pour une toute petite heure : nous avons fait le tour des magasins pour touristes puisque manifestement au Costa Rica c'est la fonction essentielle des petits magasins. le commerce ordinaire étant rassemblé et concentré dans des supérettes.
En flânant dans les boutiques nous étions bien accueillis et nous sentions que les gens étaient très contents que des touristes leur parlent en espagnol comme en témoigne le sourire de ce petit garçon quand Pilou lui a parlé dans sa langue ; la maman aussi qui a d'ailleurs accepté, sans la moindre réserve qu'on le prenne en photo. Après cette courte promenade urbaine nous avons rejoint notre hôtel situé à une trentaine de kilomètres au bout d'une piste chaotique : Le Canyon de la Vieja lodge avec de belles chambres dans un parc agréable au bord du rio Colorado. Il nous restait deux heures avant la tombée de la nuit et il fallait en profiter car le site est magnifique, notamment quand on accède au point panoramique avec vue plongeante sur le canyon. Superbe.
Le lendemain matin était consacré à la visite du parc national. L'entrée n'était située qu'à 25 km de l'hôtel mais vu l'état de la piste il fallait au moins 45 minutes pour y arriver, idem pour le retour. En ajoutant près de 3 H pour faire le circuit pédestre, au moins 1/2 H pour prendre une douche, se changer, boucler les sacs, charger les valises dans le car et quitter l'hôtel avant midi.... il fallait démarrer la matinée dès le lever du jour. En bons petits soldats le timing fut respecté. Les différentes altitudes accessibles permettent aux touristes de traverser une variété de paysages même si la majorité des arbres sont typiques des forêts tropicales sèches du Guanacaste comme le figuier étrangleur. Ce parasite recouvre son hôte et l'étouffe le privant d'eau, de lumière et de nutriments. L'arbre hôte finit par mourir et pourrir et le figuier étrangleur survit en conservant un creux en son centre.
C'est dans ce parc qu'est le plus largement rencontrée l'orchidée pourpre la fleur nationale du Costa Rica. On trouve aussi de nombreux insectes, de magnifiques papillons et la cigale des montagnes au chant si particulier. Sans oublier les singes, les écureuils et plus de 300 espèces d'oiseaux, perroquets, toucans, colombes, aigles, chouettes, les hoccos et leurs cousines pénélopes..... Il y aurait des chevreuils, des tatous et tapirs.... et donc leurs prédateurs des fauves jaguars, pumas ou ocelots..... mais je n'ai pas réussi à en photographier, à croire que je n'ai pas les bons réflexes du chasseur.
En prenant le sentier à partir du poste des gardes au bout d'un kilomètre on quitte la forêt pour atteindre les premières pentes du volcan et ses fumerolles. Nous passons à côté des bassins de boues (las pailas) et les sources sulfureuses chaudes.
Le Retour vers le poste de gardes et le parking se fait par la forêt dans sa partie la plus accidentée ce qui nous offre le plaisir de crapahuter en faisant quelques acrobaties mais en écoutant toujours attentivement les lumineuses explications d'Isabelle sur l'écosystème des forêts tropicales sèches : Pendant la saison sèche la chute des feuilles permet aux arbres de conserver l'humidité du sol et d'éclaircir la canopée laissant le soleil pénétrer la forêt et permettant la pousse d'épaisses broussailles protectrices jusqu'au retour de la saison des pluies. Pas plus qu'à l'aller je n'ai aperçu de fauves.... ce n'est pas étonnant avec le nombre de touristes rencontrés sur le sentier de randonnée...........