Voyage au Pérou.... Le royaume des enfants d'Inti..... Lima-Arequipa....
Nous avons atterris à l'aéroport de Lima le dimanche 20 octobre vers 17h 30, heure locale, après un voyage quelque peu longuet. Les bagages récupérés, nous étions les premiers d'un groupe de 18 personnes à nous présenter à notre guide Aliki. Le temps de regrouper tout le monde, de changer quelques euros contre des soles à un guichet bancaire où d'office nous nous sommes fait gruger, pour une somme très modique, pour voir et savoir, nous avons rejoint notre car puis notre hôtel où nous sommes arrivés vers 19h, heure locale, soit 2h du mat du lendemain heure française. Nous n'avons pas trainé et nous nous sommes couchés rapidement. Réveillés vers 10 h, heure française, soit 3 h du mat, heure péruvienne, nous allions consacrer notre première journée péruvienne, et la seule du circuit à visiter Lima. Le décalage horaire n'étant pas résorbé, il était dommage que le car et le guide ne viennent nous récupérer qu'à 9 h..... du temps pour consulter nos documents : Guide vert, Guide voir et Carnet de route Marcus.
Lima fut fondée, le 18 janvier 1535 par Francisco Pizarro; elle s'appelait alors Ciudad de los Reyes. Le nom de Lima dérive du nom du Rio Rimac, le fleuve sur lequel la ville fut implantée. L'université de San Marcos y fut créée dès 1551. Lima devint rapidement si riche que même les villes espagnoles les plus nanties ne purent bientôt plus rivaliser avec elle.
Aujourd'hui Lima est une ville de 10 millions d'habitants (un tiers de la population totale du pays). Le climat est relativement constant avec des températures oscillant toute l'année entre 16° et 26°C. En hiver (juin-octobre) il y a une forte humidité de l'air, mais il ne pleut pratiquement jamais; il se forme souvent une nappe de brouillard persistant. Le coeur de la ville se situe à 150 m d'altitude, à environ 15 km en amont de l'estuaire du Rio Rimac.
Lima est le siège du gouvernement et des hautes administrations. C'est également la plus grande ville commerciale et industrielle du Pérou. Son centre financier est dans le district de San Isidro et ses quartiers touristiques et résidentiels Miraflores, où était notre hôtel, et Barranco se trouvent le long du Pacifique. Le centre historique de Lima est classé au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco depuis 1991.
La visite guidée nous a d'abord emmenés dans le quartier de Barranco, quartier Bohême au caractère suranné de début du 20e siècle. Ce quartier situé au sud de la baie de Lima est perché sur la falaise du pacifique. On y trouve pêle-mêle, de belles demeures d'antan, des immeubles modernes, et les rues animées de la classe ouvrière. Nous sommes passés devant la résidence du grand écrivain Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature 2010. Nous nous sommes arrêtés au Puente de los Suspiros où nous attendaient des musiciens. J'eus la surprise de voir Pilou et notre guide reprendre en coeur une chanson populaire. Pilou a du coup fortement marqué les esprits faisant carrément, pour le groupe, office de guide complémentaire..... Peut-être aura-t-elle droit, elle aussi, à une enveloppe ?
Le car nous emmena ensuite à la plaza de Armas au centre ville. Sur sa partie est se dresse la cathédrale édifiée en 1625 et reconstruite après le tremblement de terre de 1940. Sur sa gauche se trouve le palais épiscopal orné d'admirables balcons en bois richement sculptés. Le Palacio del Gobierno occupe la partie nord de la Plaza. Il a été construit à partir de 1921, à l'emplacement de l'ancien palais de Pizarro. A gauche du palais, sur une petite place adjacente s'élève la statue équestre de Pizarro. Parmi les monuments qui se dressent sur la plaza de Armas, il faut encore citer la Municipalidad et au nord est sur la Jiron Lampa on arrive à l'église et au couvent San Francisco qui date du XVIIe siècle et sous lesquels se trouvent des catacombes. La Jiron de la Union, qui est la principale rue commerçante de Lima, relie la Plaza de Armas à la Plaza San Martin. Sur cette place se dresse une statue équestre de San Martin, général argentin qui voulait chasser les espagnols d'Amérique du sud et qui proclama l'indépendance du Pérou en 1821.
Le Musée national d'Archéologie étant fermé le lundi, nous n'avons pu le visiter, mais notre guide nous a emmené au Musée Larco, un musée privé dans une belle demeure du XVIIIe siècle bâtie sur les fondations d'une pyramide du VIIe siècle, qui offre un magnifique espace où sont retracés 3000 ans d'histoire. Ce musée créé en 1926, abrite la plus grande collection privée d'art précolombien avec 45.000 pièces. Au cours de cette visite, nous avons réalisé l'étendue de l'histoire et de la culture du Pérou qui est loin de s'arrêter à la civilisation Inca qui n'a durée finalement que deux siècles. Je ferai dans quelques temps un billet sur ce musée Larco.
Après ce rapide tour de ville et cette studieuse visite le car nous a ramené près de notre hôtel dans le quartier Miraflores où nous retrouvions Aliki notre guide en chef, à Larcomar un centre commercial à trois niveaux dotés de terrasse et qui héberge des restaurants et des boutiques artisanales. Après quelques conseils pour l'après-midi libre et la soirée et des infos sur le départ très matinal du lendemain, le groupe s'est dispersé. nous avons choisi un restaurant fruits de mer et nous avons été accompagnés par le couple qui était nos voisins dans l'avion.... et oh surprise ! Ginette et Thierry étaient aussi deux-sévriens. Eux nordistes, nous sudistes. Au restaurant j'ai pris une sorte de paella enrichie de coquilles St Jacques, fabuleux ! Pilou et Ginette ont pris chacune un plat de fruits de mer et Thierry a commandé un autre plat typique, le ceviche, que je retiendrai souvent pour la suite du voyage et sur lequel je reviendrai.
L'après-midi avec nos compagnons nous nous sommes rendus au grand marché artisanale de Lima, Mercado Indio avenida Petit Thouars, très accueillant pour des deux-sevriens, où nous Pilou a commencé ses emplettes. Nous avons du échanger à nouveau quelques euros le taux de 3.3 soles pour un euro à l'aéroport devenait 3.7 soles pour un euro sur ce marché. Y avait-il un taux parallèle, ayant pignon sur rue, beaucoup plus avantageux que les banques ou s'était-on fait arnaquer à l'aéroport ?
Le lendemain matin réveil des troupes à 3h du mat pour un départ à 4h pour une étape très longue de plus de 500 km. Ce départ ultra matinal n'était guère favorable à réduire l'effet décalage horaire. Plus de trois heures de route, sur la panaméricaine dont deux de fin de nuit ronflante pour atteindre la péninsule Paracas où nous devions arriver avant 8 h pour pouvoir embarquer et nous rendre aux îles Ballestas. Le désert qui rejoint la mer constitue l'un des plus beaux paysages de la Reserva Nacional de Paracas, la plus vaste zone protégée du littoral. Cette réserve plus de 1800 espèces végétales et animales. En quittant l'embarcadère des dauphins suivent les embarcations; un peu plus loin, sorti du port on aperçoit sur la dune en grès, El Candelabro, étonnant géoglyphe de 180 m de haut, 70 m de large et d'une profondeur de 50 cm, très probable symbole nazca mais qui servit ensuite de point de repère pour les marins. Le Général San Martin s'installa ici avec son armée avant de débarquer sur le continent pour libérer le pays du joug espagnol.
Nous poursuivons notre balade en bateau dans les méandres des anses rocheuses. Les îles abritent une dense faune à plumes, principalement des manchots , cormorans, fous et pélicans qui batifolent sur leur tapis de guano.... mais le spectacle est également aquatique avec des centaines d'otaries et lions de mer glapissant et plongeant dans les vagues. Je ferai, probablement, un jour ou l'autre, un billet-photos sur cette balade nautique vers les îles Ballesta....
En fin de matinée nous avons repris notre route vers le sud avec un premier arrêt près de la ville d'Ica pour visiter une bodega où les secrets du processus de fabrication du pisco, l'apéro péruvien, allaient nous être dévoilés. Ayant quelque peu les crocs je me serais bien passé de cette pause publicitaire n'ayant guère de goût pour cet alcool déjà gouté à Lima. Pour montrer que nous étions polis nous avons quand même acheté des pots de confiture de mangue et de figue. Nous n'avions plus beaucoup de kilomètres à faire pour rejoindre le restaurant qui était situé dans la laguna de Huacachina. Lieu surprenant et original Huacachina est une oasis tapie au creux de hautes dunes. un havre verdoyant organisé autour d'un petit lac couleur émeraude..... Sans compter qu'on eut droit à un excellent repas.... mais on a toujours très bien mangé au Pérou.... parfois à l'heure du goûter... ce qui gâchait un peu le souper qui suivait de quelques heures.
Poursuivant la route sur la panaméricaine nous traversions des paysages fabuleux. Nous nous sommes arrêtés dans un atelier de poterie de culture nazca ; une amie d'Aliki qui nous reçut avec beaucoup de gentillesse et qui nous fit une très intéressante démonstration. Nous lui avons acheté un joli masque à 110 soles (30 euros).
Nous voilà, arrivés au Mirador de Nazca, installé au bord de la panaméricaine à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville. Il nous permet de monter à 10 m du sol pour observer trois lignes : l'arbre, la main et le lézard qui est traversé par la route. Pour une vue d'ensemble il nous faudrait faire un tour en avion (un couple le fit et a trouvé ça génial mais..... la journée fut si longue...
Ces lignes furent découvertes en 1926. Gravé dans le sol du désert ces lignes représentent des motifs géométriques et des figures de grande dimension. L'ensemble de ces dessins de la période pré-inca pourrait avoir un rapport avec un calendrier astronomique. Les théories sont nombreuses quand à la signification de ces figures qui auraient été tracées dans le sol sur une période s'étendant de 900 av. J.C. à 600 apr.J.C. par trois groupes successifs de population. Depuis 1994 les lignes de Nazca sont inscrites au patrimoine mondial de l'humanité. Je devrais faire dans quelques temps un billet spécifique sur ces mystérieuses lignes.
Cette trop longue journée touchait enfin à son terme. Nous étions logés dans un tres bel hôtel près de Nazca: une soupe et dodo vite fait. Une étape qui aurait du être partagée sur deux journées.
Nous n'avons guère profité des charmes de cet hôtel même si ce mercredi matin nous avons pu faire la grasse matinée: Réveil à 7H. pour un départ à 8 h pour une nouvelle étape de près de 600 km sans guère d'arrêts spectaculaires: quelques arrêts techniques et même panoramiques pour faire de très belles photos. Après Nazca , la Carretera Panamericana rejoint la côte pour nous offrir de magnifiques vues. Nous traversons également de pittoresques petits ports comme Chala.
Après Camana la Panaméricaine quitte la côte pour partir vers l'intérieur. Nous traversons quelques vallées fertiles où nous apercevons des rizières sur les berges des fleuves. Petit à petit nous commençons à nous élever. C'est le temps de la traversée du désert et du mal de tête.
Encore 200 km à parcourir avant de voir les volcans et d'atteindre la ville d'Arequina, la seconde ville du Pérou avec 750000 habitants . Nous venons de franchir en deux jours plus de 1000 km et de nous élever de 2350 m. Il va être temps de se mettre à la tisane de coca. Dans le fond ce n'est pas plus dégueulasse que nos tisanes de grand-mère.... mais ce n'est pas meilleure non plus. Après une tentative d'avaler quelques gorgées, j'ai choisi d'en rester aux comprimés homéopathiques.
(A suivre)