Voyage en Afrique australe.... Le Swaziland
Ce billet complète les précédents « Saga South Africa 1 & 2 » et poursuit, photos, informations à l’appui, la description d’un récent voyage.
Le Swaziland est un petit pays de 17300 km2 peuplé de 1,4 millions d’habitants; il est enclavé par l’Afrique du Sud et bordé à l’est par le Mozambique et donc sans façade maritime. Ce pays est économiquement dépendant de l’Afrique du Sud ; ces dernières années 90% des importations et 75% des exportations se faisaient avec ce grand voisin. Le Swaziland est classé au 140e rang pour l’Indice de développement humain. Pour l’espérance de vie avec une moyenne de 32 ans ce pays il est situé au dernier rang (191e) de la planète. Un résultat à rapprocher du taux de prévalence pour les adultes du VIH/Sida également le plus élevé avec 2,6 % et un taux de mortalité enfantine aussi effrayant de 6 % .Enfin deux habitants sur trois vivent sous le seuil de pauvreté alors que moins de 10% de la population se partage plus de la 50 % de la richesse du pays dans le cadre d’une monarchie absolue .
Drôle d’endroit pour faire du tourisme ! Si j’avais connu ces informations plus tôt, je n’aurai sans doute pas retenu ce voyage là. Il y avait d’autres choix, certes un peu plus chers, pour découvrir, l’Afrique du Sud sans passer par le Swaziland et…. sans avoir pour guide l’amère Theresa.
…. Et pourtant c’est un bien beau pays qui offre une grande variété de paysages et le peu que nous avons vu lors d’une brève étape de deux jours - une nuit, ne colle pas trop avec ce noir tableau statistique.
Le territoire est habité depuis la préhistoire, mais il a fallu attendre le IVe siècle pour que des groupes bantous arrivant d’Afrique centrale s’installent repoussant vers l’ouest les populations Khoisans (les bushmans).
De nouvelles migrations amenèrent à partir du XIe siècle des bantous d’Afrique Australe et de langues sotho et nguni.
L’ethnie Djamini du peuple Nguni, initialement installée au Mozambique envahit le Swaziland et s’y imposa. Au XIXe siècle lors du Mfecane, les guerres de migration, entre les différentes tribus d’origine nguni et sotho de la région, que cherchait à rassembler le chef Cheka puis son successeur Digane dans un vaste empire Zoulou, les Swazis et leur chef Sobhuza se retirèrent sur ce territoire qui deviendra le Swaziland. Ils eurent encore à se défendre contre les colons Boers et Portugais qui voulaient s’installer sur ces terres riches de promesses.
En 1888 le chef Ngwane V, fils de Sobhuza, acceptait que son territoire devienne un protectorat britannique, les anglais reconnaissant le pouvoir héréditaire de la dynastie et Ngwane V devenait alors chef suprême du peuple. Titre que conserva en lui succédant, en 1921 son fils Sobhuza II. Après l’indépendance en 1968, Sobhuza II devint Roi du Swaziland, dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle où les partis politiques étaient interdits. En 1988 son fils lui succédait sous le nom de Mswati III. En 2004 il rétabli un parlement dont il nomme les représentants issus pour la plupart de la famille royale. Actuellement il est le dernier monarque absolu d’Afrique comme en témoignent certains articles trouvés dans le journal « Jeune Afrique »
« Chaque année, Mswati III organise la célèbre fête des roseaux, durant laquelle de jeunes filles aux seins nus viennent, par dizaines de milliers, danser devant lui le shimmy. Au terme de cette séance de repérage, il désigne celle qui sera appelée à compléter son harem déjà riche d’une dizaine d’élue. Dans le choix royal, l’âge ne compte pas. Et celles qui sont à peine pubères sont les plus appréciées. Débauche ? Non, répond Mswati, qui prétend remettre au goût du jour une tradition ancestrale.
Mais il y a un hic. Pour cet unique moment palpitant de la vie des Swazis, le monarque dépense sans compter. Or les caisses de l’État sont vides, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD) ayant refusé de lui prêter pour cause de gabegie. Qu’à cela ne tienne : Mswati s’est tourné vers son puissant voisin sud-africain, qui lui a prêté quelque 240 millions d’euros. »
Une autre information du même journal :
« Elle est la douzième épouse du roi Mswati III…... Nothando Dube, mère de trois enfants et connue sous le nom d’Inskhosikati LaDube, a été sommée, le 19 novembre, de « quitter immédiatement » la demeure royale…... C’est vraisemblablement la reine mère, toute puissante quand le roi est absent, qui lui aurait ordonné de rassembler ses affaires et d’évacuer les lieux sur-le-champ.
…. Il fallait bannir cette épouse infidèle que le roi refuse de voir depuis qu’il a appris, il y a un an, que la princesse entretenait une relation extraconjugale avec le ministre de la justice Ndumiso Mamba, éjecté depuis. Des agents des services secrets avaient découvert qu’elle endossait un uniforme militaire pour retrouver régulièrement son amant dans un hôtel de luxe à une dizaine de kilomètres de Mbabane, la capitale de ce petit État enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique. Quand l’affaire a éclaté au grand jour, la princesse avait été menacée d’être assignée à résidence, tandis que le ministre devait être expulsé du pays.
Âgée de 23 ans, Nothando a convolé en justes noces avec le roi, de vingt ans son aîné, quand elle n’en avait que 16, après qu’il l’eut remarquée à un concours de beauté. Choisie par le souverain polygame – un « honneur » qu’aucune jeune fille ne peut refuser –, elle avait abandonné ses études afin de se consacrer à ses nouvelles fonctions et à son futur bébé, puisqu’elle est tombée enceinte avant son mariage, comme le veut la tradition. »
( A suivre)