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Ciné-cure...... Reds ou Les dix jours qui ébranlèrent le monde....

19 Août 2011 , Rédigé par daniel Publié dans #ciné-cure

  Voilà l'occasion de parler d'un film, un grand et bon film "oscarisé", qui n'eût pourtant à sa sortie en France en 1982 qu'un succès d'estime et qui, ensuite, fut assez vite oublié (je ne me souviens pas qu'il soit passé un jour à la télévision, du moins sur les grandes chaines généralistes; et il ne fut disponible en DVD qu'à partir de 2006.). Ce billet permet d'évoquer la carrière de Warren Beatty, une personnalité d'Hollywood, haute en couleur, mais aussi et surtout de parler de John Reed, le personnage dont le film "Reds" raconte l'histoire du moins pour ce qui concerne sa participation à la révolution  russe…… Je vais donc commencer par ça, pour finir ensuite ce billet en parlant des dix jours qui ébranlèrent le monde avec le krach financier de fin juillet début août …. Les krachs économiques devrais-je dire car ce n'est pas fini et ça ne concerne pas que la finance mais notre avenir….. proche et celui des générations suivantes.

John Reed est né en 1887 à Portland dans une famille bourgeoise de l'Oregon. A 19 ans il intégrait l'université d'Harvard pour en sortir, quatre ans plus tard, diplômé en littérature et très largement endoctriné rebelle progressiste ce qui faisait tache dans son milieu familial avec lequel il devait rompre. Il se tourna rapidement vers le journalisme et New York où il fréquentait les milieux intellectuels. A partir de 1913, il publiait des articles engagés dans une revue socialiste, en couvrant surtout les conflits sociaux qui éclataient alors aux Etats Unis…. Puis ce fut l'appel des terrains extérieurs, d'abord la révolution mexicaine en suivant les troupes de Pancho Villa (son premier livre en 1914 "Le Mexique insurgé"), puis la couverture de la 1ère guerre mondiale en Europe (son second livre en 1916 "La guerre dans les Balkans") avec des retours en Amérique en tant que militant pacifiste et socialiste pour éviter que son pays ne participe à cette stupide boucherie. Ce fut à l'occasion de son séjour dans les Balkans qu'il entra pour la première fois en Russie, où il eut des ennuis avec la police tsariste qui voyait en lui un espion activiste en lien avec les mouvements révolutionnaires…. C'était d'ailleurs peut-être vrai car il avait au minimum de la sympathie pour leur cause. Ses retours fréquents aux Etats-Unis étaient nécessités par son métier de journaliste, par son militantisme politique, mais aussi retrouver Louise  Bryant, écrivain féministe qu'il épousa en 1916.

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Tous deux se trouvèrent en Russie en 1917 où ils furent témoins de la révolution bolchévique. ("Les Dix jours qui ébranlèrent le monde" publié en 1920 avec une préface de Lénine). John Reed de retour aux USA en 1918 défendit vigoureusement le régime soviétique et participa à la création d'un parti communiste américain. Au fil des mois et des allers-retours, il semble bien que  son enthousiasme se soit quelque peu émoussé notamment avec la montée en puissance de Staline. Il garda toutefois un rôle actif dans cette révolution jusqu'en 1920 où il fut chargé de propagande à Bakou pour rallier les régions asiatiques à la cause bolchévique. John Reed mourut du typhus en octobre 1920 à Moscou. Les autorités soviétiques organisèrent des funérailles officielles pour ce héros du communisme international. Il fut enterré sur la place rouge devant le mur du kremlin.

Le film est basé essentiellement sur le livre " Les dix jours qui ébranlèrent le monde" que Beatty adapta puis porta à l'écran en 1981 sous le titre "Reds" A noter que ce fut une œuvre de long haleine car le film est entrecoupé de nombreux témoignages (une trentaine) avec des interviews dont certaines réalisées dès 1970.  Le principal défaut du film est sa longueur (3 H 15) et de trop nombreuses interviews (dont des anciens communistes devenus de vieux américains embourgeoisés). Délesté de ces bavardages inutiles ce film eut été un très grand chef d'œuvre. Warren Beatty en est le producteur, le réalisateur, le scénariste et l'acteur principal dans le rôle de John Reed. Le personnage de Louise Bryant est tenu par Diane Keaton. On trouve aussi au générique Jack Nicholson dans le rôle du poète Eugène O'Neil, Maureen Stapleton dans le rôle  de l'anarchiste Emma Goldman et Jerzy Kosinsnski dans le rôle de Zinoviev. Dans des rôles plus secondaires il y a aussi les copains de Beatty dont Gene Hackman. Le film fut nommé dans neuf catégories aux oscars 1982 et obtint trois récompenses: Oscar du meilleur réalisateur pour Beatty, de la photographie et le meilleur second rôle féminin pour Maureen Stapleton.

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Warren Beatty ne réalisa que quatre films dont il fut toujours l'acteur principal. Son premier film en tant que réalisateur et scénariste fut "Le ciel peut attendre " sorti en 1978; un film surréaliste, qui se laisse regardé bien qu'il soit quelque peu tiré par les cheveux : Le thème la mort accidentel d'un champion du football américain mais dont l'âme non attendue avant longtemps ne trouve pas de place. J'ai vu ce film il y a très longtemps et je l'avais trouvé cul-cul la praline, n'empêche qu'il obtint un beau succès en Amérique. Peut-être parce qu'il était le remake d'un film populaire d'avant guerre, peut-être parce que Beatty avait su entraîner avec lui quelques gloires hollywoodiennes comme Julie Christie, Jack Warden, James Mason, Charles Grodin etc….. Toujours est-il que ce film eut un vrai succès qui se concrétisa par neuf nominations aux oscars dont une récompense technique et trois récompenses aux Golden Globes.

 

Cette réussite permis au moins à Beatty de financer et de se lancer derrière son grand projet "Reds" sorti en 1982.

En 1990 il a fait une nouvelle fois un film très original et c'est "Dick Tracy", mais celui là je l'ai adoré, une adaptation de la célèbre bande dessinée des années 50. Le célèbre détective avec l'aide d'un gamin, le Kid, et d'une chanteuse interprétée par Madona se confronte au gang de Big Boy Caprice. Le rôle de Big Boy est joué par Al Pacino avec dans sa bande de malfrats, Dustin Hoffman, Charles Durning, Henry Silva, James Caan….. etc….. Plus d'une trentaine d'acteurs potes de Warren qui ont subi des heures de maquillage pour avoir des tronches de BD et dont certains pour quelques minutes de pellicules. Ce film reçu trois oscars techniques…… Un film à voir ou revoir.

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Enfin le dernier film de Beatty comme réalisateur fut "Bulworth" une comédie dramatique sortie en 1998, un film plus personnel d'un Beatty vieillissant et déçu qui remet partiellement en cause ses engagements politiques (il envisageait à cette époque de s'engager dans la primaire pour les démocrates, avant de se décider à soutenir Al Gore). Le film est l'histoire d'un sénateur démocrate complètement déprimé qui passe un contrat pour qu'on l'assassine, pendant sa dernière campagne….. Sauf qu'il retrouve goût à la vie et à l'amour et qu'il est incapable de résilier le contrat ne sachant qui doit l'abattre. Autours de Warren il y a Kimberly Deauna Adams, Hall Berry et une nouvelle fois Jack Warden et Paul Sorvino.  Ce film malgré des nominations aux Golden Globes et à la Mostra de Venise et pour un oscar du scénario fut de ses quatre films celui qui a le moins bien marché…. C'est le dernier en tant que réalisateur et l'avant dernier en tant qu'acteur. Depuis 2001 on n'entend plus trop parler de lui, mais il a aujourd'hui 75 ans, il n'est plus côté comma acteur et les frasques de l'ancien play-boy ne font plus la une des journaux à scandales.

 En tant qu'acteur il tourna 25 films dont il faut surtout retenir en plus des quatre déjà évoqués. : 

" La fièvre dans le sang" en 1961 d'Elia Kazan avec Natalie Wood

"L'Ange de la violence" en 1962 de John Frankenheimer avec Eva Marie Saint.

"Lilith" en 1964 de Robert Rossen  avec Jane Seberg

" Bonnie and Clyde " en 1967 le chef d'œuvre d'Arthur Penn (dont Beatty fut aussi producteur) et avec Faye Denaway et Gene Hackman.

"John Mac Cabe" en 1971 de Robert Altman

" Ishtar" en 1987 d'Elaine May avec Dustin Hoffman et Isabelle Adjani l''un des bides les plus retentissants d'Hollywood.

"Bugsy" en 1991 de Barry Levinson

 Question vie privée je ne vais pas colporter des ragots….. Sauf à rappeler ce que répondait Woody Allen quand on lui demandait en quel animal il aimerait se réincarner après sa mort : "En Warren Beatty ! " Beatty qui lui avait piqué sa femme Diane Keaton lors du tournage du "Ciel peut attendre"

   

Reds comme les bourses depuis fin  juillet; dix jours qui ébranlèrent le monde comme les dix jours de folies boursière fin juillet et début août et ce n'est pas fini car après une semaine de répit ça a repris de plus belle après le 15 août, les financiers découvrant avec stupeur que le système capitalisme allait une nouvelle fois dans le mur.  

  Le monde de la finance a sombré dans la folie fin juillet, le stress était quasi permanent depuis septembre 2008, mais après le conseil européen des 21 et 22 juillet et la confirmation de défaut de paiement de la dette de la Grèce ce fut l'affolement des bourses et l'effondrement du secteur bancaire.  Les jours suivants, effet domino, la situation précaire de l'Espagne et de l'Italie alimentait la panique.

Tous les débats de l'émission télévisée  "C dans l'air" ne traitaient que de ce thème et les experts, Cohen, De Sartine, Bouzou et les autres étaient bien obligés de reconnaître, certes avec une modération professorale, que le système était au bord du gouffre… et ce n'était pas fini car dans la foulée il y eut la perte du AAA des Etats-Unis d'une des principales agences de notation, puis la rumeur sur la Société Générale…… puis, puis la BCE qui débloquait le 4 août 50 milliards d'euros pour racheter des obligations italiennes et espagnoles….. La nuit du 4 août 2011 allait-elle faire oublier celle de 1789 ? Un monde nouveau allait-il naître ? 10 jours qui venaient d'ébranler le monde …. Puis une petite accalmie, ….. Et c'est reparti comme en quarante… La gouvernance impossible de la zone euro… Sarko qui couche avec Merkel selon le dessin de Plantu…. C'eut été pour la bonne cause on eut fermé les yeux…..

Plantu

Eh bien non ! Sarko qui se couche devant Merkel….et ce n'est pas fini ! 

 

(A suivre)

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