Ciné-cure ..... Salut l'Artiste !
Un vrai-faux ciné-cure pour commencer l’année. Si je ne prends pas en compte le billet rétro 2011, mon dernier vrai billet ciné-cure remonte au 10 novembre et évoquait la carrière d’Yves Montand dont c’était ce jour-là le vingtième anniversaire de la disparition. Un vrai de vrai ciné-cure de plus de 200 lignes rendant hommage à l’acteur et se terminant par une toute petite vacherie politique de 4 lignes sur le couple Sarko-Merkel. Cette fois il est probable que la proportion politique sera plus importante car derrière ce « Salut l’Artiste » il y a bien entendu un respectueux coup de chapeau à Yves Robert pour le plaisir qu’il a donné au public français pendant une trentaine d’années en réussissant la prouesse assez rare en France de réunir le public populaire et le public cinéphile.
Le « Salut l’artiste » me permettra ainsi de parler, en cette période présidentielle, des personnalités politiques. Certains étant naturellement des artistes, allant parfois jusqu’à faire le clown pour faire parler d’eux, d’autres d’un naturel tristounet essaient de fendre l’armure, alors que d’autres, à la répartie facile, mettent le masque le temps d’une campagne
Et puis il y a des artistes, les vrais, les professionnels qui viennent filer un coup de main pour chauffer une salle. Quant au salut c’est selon l’intonation de la voix ou de la présence ou pas d’un point d’exclamation : Admiratif ou au contraire expulsif du genre bye- bye après tout c’est toujours plus classe qu’un « casse-toi pauvre con ».
Je vais, quand même, consacrer une bonne partie du billet à la filmographie d’Yves Robert, et avec d'autant plus de plaisir que nombreux sont les titres ouvrant des perspectives "ciné-cure" et plus particulièrement pour cette dernière semaine (dont un, peu favorable à Hollande) aussi me semble t-il utile de commencer cet article par la politique.
D’abord à Niort : Il y a 8 jours, le samedi 22 janvier, la municipalité présentait ses vœux à la population et notamment aux quelques 1200 citoyens qui s’étaient déplacés au dôme de Noron. Notre maire, Geneviève Gaillard a fait un discours réquisitoire, à gauche toute, contre le modèle libéral. Traditionnellement les vœux municipaux sont plus modérés, presque consensuels même s’il y a toujours une partie politique, pour rappeler les orientations de l’équipe municipale et vanter son action. Cette fois c’était du lourd, du bon, un excellent apport pour un changement de gouvernance en mai prochain…. Un discours chaudement applaudit par une salle très largement en symbiose et qui ne demande qu’à en découdre avec la droite élyséenne.
Après cet exercice réconfortant il fallait bien détendre un peu l’atmosphère et le maire avant d’inviter le public à se retrouver au vin d’honneur, a fait monter sur la scène, et avant de s’esquiver, un éminent scientifique, dont je n’ai pas retenu le nom, pour parler de biodiversité. Quand on a su que le thème de la conférence était une étude de l’homo-niortus la salle a vite compris que c’était un bio-divertissement. Salut l’Artiste ! Je ne sais d’ailleurs pas qui je dois saluer à cette occasion. Je ne serai pas étonné que cette idée loufoque mais géniale soit d’un dénommé Pascal, qui officie ordinairement comme 1er adjoint à madame le maire.
Le lendemain matin à 6 h, je montais dans le car qui devait nous emmener au Bourget. Un voyage longuet avec 3 arrêts pour faire le plein : Parthenay, Poitiers et Châtellerault. Quand j’entendais à la radio que le PS attendait au moins 10.000 participants je me disais qu’il faudrait que d’autres départements soient meilleurs que nous, avec à peine une soixantaine de militants pour les Deux Sèvres et la Vienne. Eh bien ouais ! Il y a avait un putain de monde. Incroyable, au moins 20.000 personnes. Probablement en très grande partie des franciliens, mais les provinciaux se rattraperont lors de meetings en région.
Malgré ce monde j’ai trouvé à l’entrée un ami parlementaire qui m’a entraîné vers de bonnes places, en première ligne juste derrière les places réservées aux invités éléphants et VIP. Je ne pouvais avoir une meilleure place et plus particulièrement pour le show de Yannick Noah, Yannick que j’avais rencontré au club de son père à Yaoundé en 1984. Je lui faisais des grands signes mais je pense qu’il ne pouvait pas me voir de la scène avec autant de monde (Je blague !). Salut l’Artiste ! Content que tu sois venu.
Je me disais alors que Hollande aurait du passer avant, en vedette américaine (Je blague ! ), et Yannick après. Mais ça ne se pouvait pas car François avait l’intention de faire un discours marqué très à gauche et ne pouvait donc pas être catalogué de gauche américaine comme Rocard.
Ceci dit, si le discours de François fut excellent, très républicain, très structuré façon ‘’Force tranquille ‘’ il s’est quand même plus appuyé sur une politique de l’offre que sur une politique de la demande. … mais je n’en dit pas plus. Du moment que les 20.000 militants ont applaudi à tout rompre, c’est qu’ils étaient contents. Je n’irai pas jusqu’à dire à Hollande «’’salut l’Artiste’’ ça serait désobligeant et ça ferait croire qu’il a roulé son monde dans la farine.
Ce fut un très bon, très habile et néanmoins honnête discours sur la méthode de présider. « Je ne promets que ce que je pourrais tenir »… et si, comme moi, il n’aime ni les riches ni le monde la finance, ça me va parfaitement.
Jeudi il a présenté son programme …ça me va de mieux en mieux. Il en a même débattu le soir avec Juppé à la télé. Il m’a fait peine le Juppé qui, lui au moins, est un type respectable. Jouer le rôle du clown blanc et triste ça à lui allait bien tellement il était pâle et crispé ( Peut-être avait-il mis pour ce retour, deux chaussures de couleurs différentes) ….Qu’est-ce qu’il s’est mangé comme tartes dans la gueule…. Il ne savait plus quoi dire se contentant de répéter toujours le même mot : arrogant, arrogant . «Salut Juppé, bye-bye » Je ne mets pas de point d’exclamation….. Décidemment ce mec ne redeviendra pas premier ministre. Même si par malheur Sarko devait redevenir …. Non ! Je ne peux pas écrire ça ! Un tel cauchemar, une telle cata pour la France !
Hier soir alors que j’avais commencé ce billet, en mal d’inspiration, j’ai quitté le clavier pour voir Mélenchon chez Ruquier. J’aurai mieux fait d’aller me coucher car s’il en y en a un dans le monde politique qui fait le clown, c’est bien cézigue. Question théâtre c’est du Cyrano !
Je ne dis pas qu’il ne dit pas, parfois, des choses intéressantes et notamment ce soir quand il a expliqué la politique de Merkel, de désinflation et d'’euro fort, au détriment de l’intérêt des autres pays pour des raisons démographiques, de vieillissement de la population allemande et du système de retraite par capitalisation. Et c’est pour ça qu’elle est très contente d’avoir près d’elle ce Sarko à sa mémère. Bon ceci dit, Mélenchon il gâche tout en en faisant trop. Hollande a arrêté les bons mots le temps de la campagne, lui il faudrait qu’il arrête ses grimaces et ses coups de gueule téléphonés…. Sauf s’il me démontre qu’en opérant ainsi, il rafle la mise populo à Marine Le Pen ; ce dont je doute !
Il est grand temps que je parle de cinéma ! (je reviendrai peut-être à la politique pour finir ce billet ce soir tard ou demain matin, car dans quelques heures le président sortant va venir, « ni vu, ni connu », faire la propagande électorale d’un candidat virtuel….. )
Maintenant place au talentueux Yves Robert qui fut un grand réalisateur et un bon acteur. Il est mort le 10 mai 2002 à l’âge de 82 ans des suites d’une hémorragie cérébrale. (J’espère que ce n’est le contrecoup de la présence de Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, lui qui me paraissait être un homme de gauche.)
Il avait commencé sa carrière d’acteur à la libération, et de réalisateur une dizaine d’années plus tard. Dans plusieurs de ses films il s’est octroyé un rôle plus ou moins important.
Ces deux premiers films ont Louis De Funès pour acteur principal :
En 1954 « Les hommes ne pensent qu’à ça » Que je ne me souviens pas avoir vu, je ne sais trop ce qu’est le ‘ça’’. Ce pourrait-il que ce soit le pouvoir ?
En 1958 « Ni vu ni connu ». Celui là je m’en rappelle. Les parties de pêche de Blaireau où il attrape le poisson en tapant du pied comme certains vont à la pêche aux voix et le chien Fout le camp ; « Viens ici Fout le camp ».
Après un « Signé Arsène Lupin » avec Robert Lamoureux en 1959, Il tourna « La famille Fenouillard » avec Jean Richard et Sophie Desmaret. (1960)
En 1962 sortait « La guerre des boutons » d’après le roman de Louis Pergaud ; l’unique, le vrai film indémodable de la guerre des boutons avec Jean Richard, Galabru et surtout le petit Gibus et son « Si j’aurais su j’aurai pas venu », une réplique qui n’était pas en off.
Suivi en 1963 « Bébert et l’Omnibus » encore une histoire de mômes avec Jean Richard et Michel Serrault.
En 1965 le premier film avec Noiret et Bedos « Les copains » puis en 1966 « Monnaie de singe » avec Robert Hirsch. Des comédies alimentaires qui ne confirment pas les premiers succès.
En 1967, la réussite revient avec « Alexandre le bienheureux » avec Philippe Noiret et aussi Marlène Jobert et Pierre Richard. L’esprit 68 avec un an d’avance.
Toujours l’esprit 68 avec « Clérembard » avec encore Philippe Noiret mais ce fut leur dernier film ensemble.
Commence l’aventure du Grand Blond avec des dialogues de Francis Véber et pour acteur Pierre Richard, d’abord « Le grand blond avec une chaussure noire » en 1972 puis « Le retour du grand blond » en 1974 avec pour les deux films Rochefort, Carmet et Mireille Darc.
Entre les deux ‘’grand blond’’ il y eut « Salut l’Artiste » en 1973 avec l’indéboulonnable Jean Rochefort, Mastroianni et Françoise Fabian. Première collaboration avec Jean Loup Dabadie pour les dialogues. Ils feront aussi les trois films suivants.
En 1976 et 1977 se succédaient « Un éléphant ça trompe énormément » puis « Nous irons tous au Paradis » avec le quatuor de copains Rochefort, Bedos, Lanoux, Brasseur et les côtés féminin Anny Dupérey, Marthe Villalonga, Danielle Delorme.
En 1979 « Courage, fuyons » avec Rochefort et Catherine Deneuve.
Un trou d’air ensuite car il faut attendre 1984 avec « Le jumeau » avec Pierre Richard d’après un roman de Donald Westlake l’écrivain américain de polars sarcastiques. Je n’ai pas vu ce film.
Changement de style d’Yves Robert qui après 6 ans de non-réalisation adapte superbement en 1990 Marcel Pagnol avec « La gloire de mon père » et « le château de ma mère »
Je cite rapidement ses deux derniers films que je n’ai pas vu « Le bal des casse-pieds »en 1991 avec le retour de Rochefort et Carmet (il faut que je me le procure en DVD) puis «Montparnasse-Pondichéry » avec Miou-Miou et Yves Robert lui même.
Comme acteur Yves Robert a tourné dans 60 films d’autres réalisateurs depuis 1948. Notons Sautet : « Garçons » et « Le mauvais fils », Coline Serreau « La Crise », Tavernier « Le juge et l’assassin » et Costa Gavras « Section Spéciale » ....etc...et sans oublier ses débuts avec Carné et Autant Lara.
Reprise du billet le lundi 30 janvier, après avoir vu l’émission de dimanche soir avec le Président non candidat qui ne se dérobera pas.
J’ai retenu cette phrase étonnante et importante à l’attention de Claire Chazal qui avait invité Hollande à la table en le citant 3 ou 4 fois alors que lui même a mentionné Allemagne 16 fois. Il est devenu le toutou de Merkel ! « Viens ici ‘’Fout le camp’' »
Il eut aussi une phrase au niveau du caniveau qui ne le sort pas grandi, sans compter qu’il risque de se noyer dedans.
Pour le reste un non évènement ! Des effets d'annonce, des incohérences fiscales, sociales, éconmiques.....une fuite en avant prétendue courageuse. Un programme de lois à présenter à l'Assemblée, puis au Sénat (qui est à gauche) et retour en seconde lecture à l'assemblée.... heureusement que cette année il y a 29 jours en février. Pipeau !
Bye-bye Monsieur le président !
(A suivre)