Des moments de vie.... Ne pas oublier le Cantal.....surtout fin octobre.
La bougeotte ! A peine rentré, à la maison, qu’il me fallait reprendre le large : Je l’avais promis ! Pour diverses raisons cela faisait deux ans que je n’avais pas vu ma sœur Annie, Michel et Sylvain mon neveu, ni des amis, Chris et Françoise. Je n’avais pas pu faire la grande vadrouille estivale en 2010 et cet été nos dates de passages éventuels en Cantal et Rouergue ne coïncidaient pas avec leurs dates de présence. Le week-end de la Toussaint tombait bien avec 4 jours libres de mairie pour Pilou et, pour ce qui me concerne, pour repousser un petit début de blues en constatant que je me trouvais subitement dans un vrai rôle de retraité…. A force de tourner en rond dans le jardin avec ou sans tondeuse ou taille-haie où en intérieur avec ou sans aspirateur et coups de torchon, je commençais à avoir des fourmis dans les pneus…
Les deux ou trois premières semaines après notre retour de Guyane avaient été bien occupées avec certes quelques travaux d’entretien, mais surtout la coupe du monde de rugby, les primaires socialistes, d’assez bons films sortis en salles et l’anniversaire de Dorian…. Mais voila, tout à coup, que je commençais à consacrer un peu trop de temps à rien ou presque, crise oblige, scotché à mon fauteuil, normalement strictement réservé au rugby, pour suivre les novelas ou psychodrames de Bruxelles et Cannes ….
Les cantalous et les rouergats étant chez eux disponibles pour ces quatre jours, alors en voiture….en route vers mes racines maternelles.... Un peu long le trajet pour atteindre Aurillac il faut tabler sur 5 heures de route… mais le temps était au beau, la nature resplendissait…. Surtout après Tulle ça devenait féérique…. Quels magnifiques paysages et diversités de couleurs : rouge,ocre, jaune, vert, …sous les bleus ou gris du ciel.
Chaque jour nous avons fait une balade dans Aurillac pour constater que la ville avait pas mal changé ces dernières années avec en particulier beaucoup plus de rues piétonnes. C'est une ville moyenne d'un peu moins de 30.000 habitants, capitale du parapluie ce qui ne veut pas dire que c'est la capitale des pépins.
Je trouve qu'il y a quelques similitudes avec Niort, des similitudes de villes provinciales anciennement villes de garnison, dont les bâtiments militaires ont été transformés pour accueillir les services administratifs et locaux des associations. Ils organisent chaque année, fin août, un festival de théâtre de rue ce qui est bien un truc de ville socialiste, mais tant qu'ils ne cherchent pas à nous piquer Téciverdi on pourra rester potes. C'est dans une de ces salles d'ex-garnison, que j'étais venu défier en octobre 2005 Ségolène, au nom de NPS pour préparer le congrès PS du Mans.... Que c'est loin tout ça et que c'était futile.... La politique !
Bien sûr à Niort nous avons le marais poitevin et l'océan à quelques enjambées, ici ce sont les monts du Cantal, à chacun ses charmes et ses difficultés (pour les fans de bcyclette) . Aurillac est beaucoup plus enclavé que Niort et ce n'est pas Sylvain qui me contredira, lui qui, en train, a mis près de trois heures pour rentrer de Clermont-Ferrand vendredi soir. Quelle galère! Je ne pourrai pas m'y faire, déjà que je trouve que Niort est trop renfermée.
Comme toutes villes de province, Aurillac eut ses figures, ses célébrités :
Un saint : Géraud ( 855-900) ou Géraud d'Aurillac fondateur de l'abbaye.
Un pape : Sylvestre II initialement Gerber d'Aurillac (938-1005) humaniste, mathématicien, philosophe et précepteur d'Hugues Capet puis, in fine, 1er pape français.
Après la calotte et le goupillon, le sabre avec un général d'empire Alexis Joseph Delzon (1775- 1812) mort pendant la campagne de Russie
Un président de la république Paul Doumer (1857-1932) au mandat éphémère puisqu'il fut assassiné à Paris par un émigrant russe un an après avoir été élu. Y a-t-il un problème historique entre russes et cantalous ?
En vrac on pourrait ajouter, comme dans toutes les villes moyennes de province divers talents, écrivains, poètes, académiciens, scientifiques, professeurs finissant souvent politiciens voire ministres, comédiens.... etc.... du banal quoi ! A Niort on a le même type d'inventaire certes sans saint, sans pape, sans président de la république....
....Mais ce qu'il y a à Aurillac, et que nous n'avons pas à Niort , c'est énorme, grandiose, du lourd et ça j'en suis jaloux : Aurillac eut deux internationaux de rugby, deux prestigieux joueurs de troisième ligne, Olivier Magne (90 sélections dans les années 90 à 2000) et Victor Bofelli (18 sélections dans les années 70)........(Je peux même ajouter très, très confidentiellement que Bofelli s'est reconverti en politique car il est élu, adjoint au maire à la mairie d'Aurillac).
En nous éloignant un peu d'Aurillac et en regrettant de n'avoir pu faire un petit pèlerinage à Chaudes-Aigues et Saint_Urcize, la terre de mes ancêtres, mais la priorité était d'être en famille, nous avons quand même fait un saut au Pas de Cere, à Lioran puis à Murat.
C'est avec un plaisir immense que le dernier matin j'ai fait les 80 km qui séparaient Aurillac du nord Rouergue, en passant par Figeac, pour aller rejoindre nos amis Françoise et Chris que nous avons retrouvé en pleine forme. Pas de promenade, Chris était allé à la chasse avant qu'on arrive et sans la moindre intention d'effrayer un quelconque gibier. Nous avons passé 6 heures à table, très bien garnie, à refaire le monde et à nous raconter, à parler de nos enfants et petits enfants comme des vieux amis de plus de quarante ans......... une bien belle journée et avant de reprendre la route de nuit pour rejoindre Niort en passant par Cahors, Agen et Bordeaux.... de nuit je suis plus à l'aise sur autoroute.
(A suivre)