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Souvenirs en vrac...... comme sont nus les arbres en décembre.

31 Décembre 2008 , Rédigé par daniel Publié dans #Souvenirs en vrac

 Ma mémoire est nue ; les souvenirs de ce mois au fil des ans se sont-ils envolés ?.... à moins que ce ne soit la triste réalité d'un mois où généralement il ne se passe pas grand chose..... dans l'attente de la dernière semaine. Ce douzième et dernier billet du cycle « souvenirs en vrac... » sera donc assez succinct et j'ai beau me creuser la tête depuis quelques jours je n'ai pas grand-chose de bloguant à raconter.

 Un souvenir d'enfance pour commencer : Le réveil un matin de Noël et je devais avoir 7 ans car c'était dans le pavillon de Noisy le Grand .... Devant mes yeux une tente d'indien dressée dans la salle à manger et devant, assis sur un tapis, un sachem avec la coiffe emplumée et le visage peinturluré « Tu as le salut de Taureau assis, jeune visage pâle » me dit mon indien de père....

Trois ans plus tard décembre vit la naissance de ma sœur Annie qui du coup me volait la vedette... naître la veille de la saint Daniel..... Quelle idée !

  Pendant nos périodes zaïroises et marocaines décembre fut surtout consacré à préparer les fêtes des enfants dans le cadre scolaire et les soirées festives d'entreprises : sainte Barbe (au Zaïre avec une entreprise italienne), Noël et St Sylvestre. Certes nous ne manquions pas d'amis mais quand même un peu de famille (C'était un temps où il fallait faire plusieurs centaines de kilomètres pour trouver un téléphone permettant de joindre la France.... et encore, quand c'était possible comme au Maroc.... car au Zaïre il fallait au préalable prendre l'avion pour rejoindre Kinshasa).

 C'est lors des fêtes de fin d'année 1979, que j'ai eu l'occasion de dire à mon oncle Didi que je travaillais depuis 6 mois à la construction d'un barrage dans la cuvette de Michelbach à coté de Cernay dans le Haut Rhin. Je n'ai pas eu besoin de lui donner plus de précisions, il connaissait parfaitement le coin......
   Lors des travaux de terrassements nous avions beaucoup de problèmes avec les bombes et obus régulièrement trouvés...."Tu m'étonnes..." me dit-il avant de me raconter en détail l'histoire.......

 Au Cameroun, dix ans après le Zaïre, nous n'avions plus ce problème, et nous pouvions, au moins, être facilement reliés, par un coup de fil à nos familles en France.

 Notre premier Noël à Yaoundé fut une belle histoire. Arrivés en octobre nous nous étions liés avec des voisins, Annie et Clément dont les enfants Morgan fils de Clément et Magali fille d'Annie étaient les partenaires de jeux et de transports scolaires d'Eric et Cécile. Annie était enceinte et devait accoucher fin décembre. Nous avions improvisé un réveillon de Noël incertain.... qui eut bien lieu et qui se termina par l'entrée d'Annie à la clinique Fouda au petit matin de Noël : Soizic est née le 25 décembre 1983. Annie et son bébé sont sortis de la clinique le matin de la Saint Sylvestre et nous avons pu faire ensemble notre second réveillon.

 L'année suivante Annie et Clément et la famille avaient du s'installer à Douala. Pour la période des fêtes ils sont venus nous rejoindre à Yaoundé et nous avons effectué les réveillons cher un autre couple ami, également voisin du quartier Essos, Maryse et Daniel qui avaient eu aussi une naissance en cours d'année 84, le petit David. Pour Noël il y avait aussi Jean et Christine et pour le jour de l'an Jean Pierre et Claudine.... Tous ces amis que nous revoyons régulièrement... à l'exception d'Annie et Clément qui se sont séparés à la sauvage en 1996.... et que nous n'avons plus revu depuis ; Soizic a eu 25 ans cette semaine.

  Décembre 1986 : J'étais à Niort depuis septembre Pilou et les enfants étaient à Nîmes jusqu'à la fin de l'année scolaire. Je faisais des allers-retours hebdomadaires et le reste de la semaine je bossais, je bossais.... Je ne savais pas grand-chose de cette ville de Niort, qui, du reste, ne m'attirait pas plus que ça... surtout si je la comparais à La Rochelle...

 Niort porte du Marais Poitevin avait tout pour plaire sauf qu'en arrivant dans cette ville il y a un passage obligé par le centre ville qui n'est qu'un immonde parking, une verrue qui endommage, abîme cette ville et dont le nom est sans équivoque : La Brèche. 22 ans après il n'y a toujours rien de changé ... ça va venir... ...

 Enfin bref, en décembre 1986, notre installation niortaise n'était, alors, pas du tout, à l'ordre du jour..... J'étais concentré sur les études de béton pour le chantier qui allait commencer en février 1987, le Pont de l'île de Ré. Je travaillais d'arrache pied avec Thomas Cohen un jeune Ingénieur de l'entreprise B .... Nous testions avec curiosité, enthousiasme, jubilation toutes les poudres de perlin pinpin, susceptibles d'apporter vigueur et pérennité au béton sans nuire à ses autres caractéristiques. Cela nous conduisait, souvent, à faire des tests de résistances à des heures très inconfortables. Ce 4 décembre c'était la barbe car il fallait tester des éprouvettes entre minuit et 3 heures du mat. Que faire en attentant ? Un petit tour en ville et c'est là qu'on sut qu'il y avait ce soir là un récital de Léo Ferré.

« J'ai loupé Brel et Brassens, je veux voir Léo avant que ce ne soit trop tard »  ai-je dit à Thomas « et puis ça nous occupera jusqu'à minuit... s'il reste encore de la place ». On s'est pointé au CAC plus d'une heure avant le spectacle et il y avait longue queue au guichet : 100 francs la place ...... Juste au moment où j'allais prendre mon billet un responsable du lieu intervint: « Il n'y a plus de place.... Pour ceux qui le désirent on peut prendre une cinquantaine de personnes sur les marches à 50 francs...» et je me procurai, illico, un billet à tarif réduit... A peine avais-je récupéré le précieux sésame qu'un autre quidam, plus gradé sans doute, intervint s'écriant « Contre-ordre il reste encore quelques fauteuils libres » et Thomas furieux du alors s'acquitter d'un billet de 100 F. « C'est pas possible ça : avec le nom de famille que je porte fièrement ; c'est moi qui paie le plus cher » ....  Je ne garde pas un souvenir exceptionnel de ce récital, Léo seul au piano avec une bande son en guise d'orchestre, j'étais très loin du récital de Serge Régiani à Bobino en 1968.... Mais je me souviens encore, comme si c'était hier, de l'extravagante mauvaise humeur de Thomas.... Surtout que nous avons ensuite passé une bonne partie de la nuit au laboratoire.... Et plus il râlait et plus j'en riais... et plus lui était de mauvaise humeur.

  Le jour de Noël 1988 un tour en voiture, avec Michel, dans Paris complètement vide entre 9 H et 11H : Magnifique.... Que cette ville est belle surtout quand il n'y a pas grand monde dans les rues et surtout pas de voiture... c'est un peu comme de voir un bon film dans la grande salle d'un complexe Méga à la séance de 11 H, seul ou presque face au grand écran... ça aussi c'est un super pied. 

  Décembre 1989 : Nous avions organisé à Niort un colloque professionnel « sécheresse » avec les experts d'assurance. J'ai eu le plaisir de retrouver mon ancien directeur au Maroc, Mario T. Un grand ingénieur mais aussi un grand bonhomme qui dans une situation très complexe et surtout très délicate, pour l'un de ses collaborateurs, a fait preuve d'un courage et d'une ténacité exemplaire pour sortir le collègue des griffes d'une police peu réputée pour sa tendresse : respect Monsieur T..... et puisqu'il est question de liberté comment ne pas évoquer la chute du communisme et la brèche du mur de Berlin.

  Décembre 1993 : Encore une histoire de garde à vue et de liberté mais j'ai déjà consacré un billet à ce rayon de soleil kurde en Gâtine.

  Début décembre 1994 : Mon premier Conseil National du PS après le congrès de Liévin. Ségolène fut une très éphémère présidente du Conseil.

  Noël 1995 : Nous faisions Noël chez Paqui à Ozoir. L'oncle Rafaël était là à 84 ans ayant fait le voyage aller de Toulouse en avion.... mais il était hors de question pour lui de faire le retour dans les mêmes conditions. Il voulait faire le voyage en train ce qui, compte tenu sont état de santé, nous semblait impossible. Quelques jours plus tard il est rentré avec nous par Niort et puis le lendemain je le ramenais à Toulouse.... Un aller retour le 31 décembre juste avant le réveillon.

 Rafaël est mort le 18 décembre 2002 à 92 ans, 8 ans après Marguerite son épouse, 21 ans après son cher frère Luis et 13 ans après sa belle sœur Encarnation décédée le 4 décembre 1989. Les anti-franquistes, héros de No pasaran sont pratiquement tous partis à la même période de l'année.

  Décembre 2003 : Ah ! Enfin une année où j'ai un peu de concret politique à raconter. Le 5/12 avec mes camarades du comité d'entreprise nous passions en jugement à la cour d'appel de Versailles.... Et nous avons gagné face à notre direction. A la même heure à Nanterre un ancien 1er ministre était condamné... à passer de longues vacances au Canada. Une justice en faveur des prolos c'est beau.... J'ai déjà évoqué cette histoire dans le billet au Théâtre d'instance.

 Le lendemain matin une réunion NPS à la Sorbonne, Pilou m'accompagnait .... Et là je me suis ramassé une engueulade par Vincent parce que je n'étais pas retenu sur la liste des régionales pour le Poitou-Charentes.... et surtout que je ne lui avais pas téléphoner pour qu'il intervienne auprès de Ségolène. .... Finalement il était furieux car il avait compris que dans le fond je n'y tenais pas beaucoup à cette place, à cette corvée.

 Une semaine plus tard le 13/12 il y avait une convention PS à la Défense.... Je me rappelle surtout d'un trajet Solférino-Défense dans la voiture de Vincent Peillon avec aussi Gérard Filoche : une riche conversation de 30 minutes sur les rapports sociaux dans l'entreprise... je rêvais d'un PS unitaire... en discutant avec mes deux amis.

  Décembre 2005 : une belle soirée restaurant avec mon copain de jeunesse Dudule et Valérie : il faudrait se voir plus souvent.

 Un autre bon ami Jacques, camarade des campagnes politiques de Geneviève, est parti brutalement victime d'un anévrisme  le jour de Noël, quelques semaines avant ses 60 ans et son départ en retraite. Quelle connerie la mort. Les obsèques eurent lieu le 31 décembre, alors que depuis le début des années 90 Jacques était un animateur de base de la plupart de nos réveillons.

  15 Décembre 2007. 13 ans après le premier, mon dernier Conseil National du PS. Se reporter au billet de l'an dernier Goulash à la carte.

 A suivre

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