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No Pasaran....... La Retirada y El Exilio

2 Mai 2014 , Rédigé par niduab Publié dans #no pasaran

J’ai déjà parlé dans mon précédent billet « No Pasaran, El emigrante »  de Guillaume Lopez, jeune et talentueux chanteur toulousain par ailleurs arrière petit-cousin de Pilou. Une bien belle rencontre qu’a permis ‘’face book’’ et si nous n’avons pas encore eu le plaisir d’aller le voir sur scène, quelque part du côté de Toulouse, ça ne saurait trop tarder. Nous suivons avec une grande attention son programme de récitals sur sa page face book et comme nous avons aussi quelques amis à visiter dans cette région cela devrait pouvoir se faire avant la fin de l’été.

Guillaume eut la gentillesse de nous envoyer fin mars un colis cadeau dans lequel nous avons trouvé en plus de CD, un livre qui nous a beaucoup ému, Pilou et moi. Le sujet de ce billet concerne ce livre «  La Retirada & l’Exil ».

Avant de présenter ce livre je vais rappeler le titre des albums qui sont tous disponibles à www.lecamon.com mais aussi à la Fnac et sans doute ailleurs. Le dernier de Guillaume Lopez « Celui qui marche » et qui mérite de vraiment très, très bien marcher. Quelques autres, sans doute plus anciens, de groupes : « Las Simples Cosas », « Le bal. Brotto Lopez » et un autre que je n’ai pas encore mais que j’ai repéré et écouté sur le site de la Fnac et que je vais commander «  HDQ. Brotto Lopez ».

 

Venons-en à ce petit livre de 120 pages « La Retirada & l’Exil » de Francesc Vidal le grand père maternel de Guillaume. Ce livre qui, lui aussi, est disponible à ‘’C.a.m.o.n’’ et à le Fnac (12 euros) nous a beaucoup touchés pour deux raisons :

1/ Dans cette histoire de famille fuyant le fascisme et d’exil de l’auteur nous avons retrouvé beaucoup de ce que vécurent Luis et Rafael, père et oncle de Pilou. Ce sont ces passages du livre que je vais mettre en exergue.

2/ Ce petit livre de 120 pages ne raconte finalement qu’une grande histoire sur seulement 40 pages, mais il la raconte trois fois, en trois langues, en Français, en Espagnol Castillan puis en Catalan et je trouve cette idée géniale. 

No Pasaran....... La Retirada y El Exilio

J’ai lu ces souvenirs de Francesc Vidal en français, puis en espagnol avec quelques retours sur la version française pour vérifier, mais je n’ai parcouru que quelques lignes de la version catalane n’ayant pas autant l’habitude d’entendre cette langue à si jolie musicalité. 

Je vais illustrer ce propos en reportant le premier paragraphe de l’histoire de Frances Vidal avec une partie en catalan, suivie d’une autre en français et enfin pour finir en espagnol.

« Em dic Francesc Vidal, vaig néixer en un poblet, de 500 ànimes en aquell temps, que es diu Vilaür ; se situa al nord-est de la provincia de Girona, à Catalunya, en el vessant sud dels Pirineus i a uns trenta-i- cinc quilometres de la costa mediterrània. C’est une région vallonnée, il y a des forêts de pins sur les hauteurs, puis des champs en dessous. A côté coule une rivière, la Fluvia. Il y a des vergers et des terrains irrigables. Dans ces coins agricoles les gens vivent des fruits de la terre et de l’élevage. Llegué el 28 de febrero de 1922, segun parece ; era noche del martes de carnaval. Me encontré entonces con una hermana, Maria, que me llevabas dos anos y uno cuantos meses……. etc….».

C’est-y pas beau ce mélange de langues méditerranéennes ?

Maintenant j’aborde avec quelques paragraphes glanés au fil des pages la fuite d’Espagne, l’accueil en France et les débuts de vie d’immigration.

« ….Cette rébellion et cette guerre ont laissé pas mal de traces et de rancunes entre Espagnols. La République a perdu la guerre et tout ce peuple qui s’était battu a été condamné à l’exil. Le repli des troupes à bout de souffle s’est effectué sur la partie nord-est, au nord de Barcelone. Nous jusqu’à la fin de la guerre nous n’avons pas souffert. Nous étions un peu protégés, près de la frontière…(p.16)

…. On était le 7 février 39. Pour éviter les bombardements et les mitraillages des avions, nous sommes partis en fin d’après-midi pour faire la route de nuit, de façon qu’au petit matin nous puissions passer la frontière…()...chacun avec son linge personnel, son parapluie et une couverture. Le 9 février, au milieu de la matinée, on a passé le point frontière…()  . On nous a pressés pour avancer car il y avait des milliers de gens devant et derrière nous…().. Tout au long de la route du Perthus au Boulou, il y avait des militaires et des gardes mobiles, un tous les dix mètres, qui nous faisaient avancer. Tout ce monde a été parqué sur les plages de la Méditerranée en Roussillon, et cela en plein mois de février39 (p.18)

Au thermes du Boulou, les associations caritatives nous ont donnés des boisson chaudes. Un kilomètre plus loin, les militaires faisaient le tri : les soldats et hommes valides à droite, direction Argelès, vers le camp de sable au bord de mer. A ce moment-là, il n’y avait pas de baraquements. Dépourvus de tout abri, les gens y étaient parqués dans la nature, encerclés par des fils barbelés, et surveillés par des gardes mobiles et les soldats coloniaux (on les appelait ‘’les Sénégalais’’)….(p 20) »

Ensuite la famille eut beaucoup de chance de ne pas être séparée et après avoir été recueillie dans une ferme au Boulou où ils passèrent un mois la famille fut transférée par train en Saône et Loire….

« ….Les jours passèrent et le printemps arriva. Les paysans venaient nous louer pour les travaux aux champs…()…Tout se termina par la déclaration de guerre à l’Allemagne au début du mois de septembre 1939. Vers la fin septembre, le gouvernement français donna l’ordre d’évacuer tous les réfugiés vers les camps du sud de la France où étaient concentrés les combattants et les hommes de la République espagnole….()…. Notre famille fut dispersée. Ma mère, ma sœur et mon frère de neuf ans ont été dirigés vers le camps des femmes ; mon père vers le camps des hommes et moi, dix sept ans, vers le camp des familles. Plus tard j’ai pu rejoindre mon père au camp des hommes. Ces camps étaient des prisons entourés de barbelés. A Saint Cyprien nous étions près de 50 000 personnes. Petit à petit la vie s’est organisée….(p.24)

…. Après quelques mois passés à Saint Cyprien on a été transporté à Argeles. Il s’agissait du premier camp construit. La discipline était rigide, pas d’hygiène, moins d’organisation et toujours des poux (p.26)

Puis vers le mois de mars 1940, les jeunes de 16 à 18 ans et les hommes de plus de 50 ans ont été transférés à Brams dans l’Aude. Les paysans et les entreprises venaient demander de la main d’œuvre car beaucoup de français était mobilisés. Mon père a été embauché par un paysan de Malviès près de Limoux et son employeur lui a cédé une maison. Et il a réclamé sa famille qui était toujours dans le camp d’Argeles. Nous avons pu nous retrouver dans cette petite maison…..()…. Au mois de novembre mon père a changé de patron et nous nous sommes installés à Alairac, près de Carcassonne, dans une grande ferme au trois quart abandonnée depuis longtemps…..(p.30)

…. Au mois d’octobre 1941, après convocation je me suis présenté à Carcassonne au bureau du 422e Groupe de travailleurs étrangers où j’ai été affecté. Pendant quelques temps j’ai travaillé comme bucheron dans les bois, où j’étais un peu oublié.(). Cela dura jusqu’à fin 1943… (p.30)

En cette fin d’année 1943 Francesc Vidal fut conduit vers le centre de GTE de Brams. Il apprit vite qu’il serait expédié pour travailler pour les allemands sur les fortifications du mur de l’Atlantique. Dans la nuit il s’est évadé et il vécut dans la clandestinité jusqu’à la Libération au mois d’août 1944.

 

Pour en savoir plus il suffit de se procurer ce petit livre et découvrir cette histoire en français, en espagnol et en catalan.

Dans ce billet je n’ai retenu que ce qui était très proche de ce que je connaissais déjà et que m’avaient racontés Luis et Rafael. Eux aussi, les deux frères, ont tout fait pour ne jamais être séparés de 1939 à 1944. Ils ne sont pas allés en Saône et Loire mais dans les Deux-Sèvres à St Jouin de Marne avant de s’enfuir vers le midi quand les allemands arrivèrent.

 

(A suivre

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