Mardi dernier, en soirée il y eut un peu plus de 500 personnes réunies place de la brèche pour dénoncer la montée de l'antisémitisme dans notre pays ....et d'autres. La participation était proportionnellement conforme à ce qu'on a vu à Paris et dans d'autres villes tout en laissant un léger sentiment de déception..... C'est vrai que c'était une période de vacances scolaires, mais ils auraient, quand même, pu être un peu plus nombreux ..... Je dis "Ils" car nous, nous n'y étions pas ! Nous étions de tout cœur avec eux mais.... Ce jour là et à cette heure là, nous étions au cinéma à La Rochelle. Bien avant les horribles démonstrations d'antisémitisme du week-end, nous, avions retenu Pilou et moi d'aller voir le film, « El silencio de los otros », qui était projeté au plus près à 70 km de Niort en Charente-Maritime. Aucune salle ne proposait ce film en Deux-Sèvres. Ce mardi était le dernier jour de projection et nous n'avions pas pu, par contrainte familiale, y aller quelques jours plus tôt. C'est un film magnifique primé par un "Goya", l'équivalent espagnol des Césars, dans la série film documentaire dont je vais parler ; un film qui traite de la dictature franquiste et que nous devions absolument voir et dont je dois parler dans cette rubrique "No pasaran" où je parle de la famille de Pilou qui a subi ce drame.
Les fascismes du siècle précédents et le fascisme renaissant d'aujourd'hui ont des points communs dont l'un est bien "Le silence des autres" et c'est bien ce que l'on a vu à la télévision samedi dernier quand Alain Finkielkraut fut pris à parti par quelques "gilets jaunes" sans que d'autres, non agressifs et probablement, espérons le, non solidaires des agresseurs, ne réagissent pas. Une honte !
Mardi dernier, en soirée il y eut un peu plus de 500 personnes réunies place de la brèche pour dénoncer la montée de l'antisémitisme dans notre pays ....et d'autres. La participation était proportionnellement conforme à ce qu'on a vu à Paris et dans d'autres villes tout en laissant un léger sentiment de déception..... C'est vrai que c'était une période de vacances scolaires, mais ils auraient, quand même, pu être un peu plus nombreux ..... Je dis "Ils" car nous, nous n'y étions pas ! Nous étions de tout cœur avec eux mais.... Ce jour là et à cette heure là, nous étions au cinéma à La Rochelle. Bien avant les horribles démonstrations d'antisémitisme du week-end, nous, avions retenu Pilou et moi d'aller voir le film, « El silencio de los otros », qui était projeté au plus près à 70 km de Niort en Charente-Maritime. Aucune salle ne proposait ce film en Deux-Sèvres. Ce mardi était le dernier jour de projection et nous n'avions pas pu, par contrainte familiale, y aller quelques jours plus tôt. C'est un film magnifique primé par un "Goya", l'équivalent espagnol des Césars, dans la série film documentaire dont je vais parler ; un film qui traite de la dictature franquiste et que nous devions absolument voir et dont je dois parler dans cette rubrique "No pasaran" où je parle de la famille de Pilou qui a subi ce drame.
Les fascismes du siècle précédents et le fascisme renaissant d'aujourd'hui ont des points communs dont l'un est bien "Le silence des autres" et c'est bien ce que l'on a vu à la télévision samedi dernier quand Alain Finkielkraut fut pris à parti par quelques "gilets jaunes" sans que d'autres, non agressifs et probablement, espérons le, non solidaires des agresseurs, ne réagissent pas. Une honte !
Mardi dernier, en soirée il y eut un peu plus de 500 personnes réunies place de la brèche pour dénoncer la montée de l'antisémitisme dans notre pays ....et d'autres. La participation était proportionnellement conforme à ce qu'on a vu à Paris et dans d'autres villes tout en laissant un léger sentiment de déception..... C'est vrai que c'était une période de vacances scolaires, mais ils auraient, quand même, pu être un peu plus nombreux ..... Je dis "Ils" car nous, nous n'y étions pas ! Nous étions de tout cœur avec eux mais.... Ce jour là et à cette heure là, nous étions au cinéma à La Rochelle. Bien avant les horribles démonstrations d'antisémitisme du week-end, nous, avions retenu Pilou et moi d'aller voir le film, « El silencio de los otros », qui était projeté au plus près à 70 km de Niort en Charente-Maritime. Aucune salle ne proposait ce film en Deux-Sèvres. Ce mardi était le dernier jour de projection et nous n'avions pas pu, par contrainte familiale, y aller quelques jours plus tôt. C'est un film magnifique primé par un "Goya", l'équivalent espagnol des Césars, dans la série film documentaire dont je vais parler ; un film qui traite de la dictature franquiste et que nous devions absolument voir et dont je dois parler dans cette rubrique "No pasaran" où je parle de la famille de Pilou qui a subi ce drame.
Les fascismes du siècle précédents et le fascisme renaissant d'aujourd'hui ont des points communs dont l'un est bien "Le silence des autres" et c'est bien ce que l'on a vu à la télévision samedi dernier quand Alain Finkielkraut fut pris à parti par quelques "gilets jaunes" sans que d'autres, non agressifs et probablement, espérons le, non solidaires des agresseurs, ne réagissent pas. Une honte !
Avec « Le silence des autres », les réalisateurs Almudena Carracedo et Robert Bahar, coproducteurs avec Pedro Almodóvar, reviennent sur une période sombre de l’histoire de l’Espagne, qui n’a pas soldé tous ses comptes à la mort de Franco.
La loi d’amnistie, votée par la Chambre des députés le 14 octobre 1977, constitue indéniablement une des clés de voûte du processus de transition démocratique engagé après la mort de Franco, en novembre 1975. Cette loi est réclamée à cor et à cri par tous les partis de gauche qui voient en elle une première conquête dans la lutte pour l’instauration d’un régime démocratique en Espagne. Il s’agit d’amnistier les dizaines de milliers d’opposants politiques au franquisme, condamnés pour des faits antérieurs au 15 décembre 1976. Le 30 juillet 1976, le gouvernement présidé par Adolfo Suárez accorde une première amnistie pour les délits «d’intentionnalité politique», en se gardant bien d’une quelconque référence aux crimes de la dictature. Toutefois, c’est là une première victoire remportée par les victimes du franquisme, les milliers de condamnés et de torturés par ce régime qui s’était maintenu au pouvoir durant trente-six ans. La loi 46/1977 du 15 octobre 1977 renforce celle de 1976 en étendant l’amnistie aux prisonniers d’ETA, aux auteurs d’actes terroristes. En contrepartie, l’État espagnol renonce à ouvrir dans le futur tout procès ou à exiger des responsabilités contre «les délits commis par des fonctionnaires contre l’exercice des droits des personnes». (Extrait d'un article de Stéphane Pelletier publié dans Libération le 8 février 2012.)
Depuis quelques années, des citoyens espagnols, rescapés du franquisme, saisissent la justice en Argentine, à 10.000 kilomètres des crimes commis, pour rompre ce « pacte de l’oubli » et faire condamner les coupables et c'est cette histoire que raconte ce très beau film documentaire où en plus de films d'archive le reste du film construit avec des victimes ou enfants de victimes jouent leur propre rôle.
A l'époque de la mort de Franco je travaillais et nous vivions en famille au Maroc. Fin juin début juillet 1978 nous sommes rentrés passer quelques semaines de vacances en France. Nous avons fait le trajet en voiture avec quelques escales dans le pays des parents de Pilou que nous savions d'ailleurs retrouver à Barcelone chez Tito José et Tita Genoveva. Sans doute y avions-nous passé deux ou trois jours en famille. Je me souviens d'une très intéressante conversation sur l'évolution politique du pays. La seule disparition du Caudillo était un grand espoir de démocratie pour ces militants communistes. Certes le roi Juan Carlos succédait à Franco mais quasiment sans grands pouvoirs, façon monarchie britannique. Un an plus tôt, le 15 juin 1977 il y avait eu une élection constituante et le parlement avait commencé à travailler pour proposer une nouvelle constitution dont la rédaction serait établie par un groupe de députés de toutes tendances : 1 alliance populaire post-franquiste, 3 centre droit, 1 socialiste, 1 socialiste catalan, 1 communiste. En avril 1978 le texte fut encore amendé par le parlement et sera approuvé à une très large majorité quelques jours après notre passage et le vote final en congrès aurait lieu le 31 octobre 1978 : 325 pour, 6 contre et 3 abstentions. C'est dire si lors de notre escale à Barcelone le sujet était présent dans nos discussions. Je me souviens que José, le vieux militant communiste, était euphorique : Nous allons avoir en Espagne la meilleure et plus moderne constitution d'Europe..... Fini Franco, finies les tortures , les emprisonnements, abolition de la peine de mort, vive la démocratie....reste juste pour nous à surveiller l'église... ». José n'avait pas très bien compris ce qui c'était passé 8 mois plus tôt avec la loi d'amnistie. Il n'avait retenu que ses camarades emprisonnés avaient été libérés, que ceux qui étaient encore exilés en France avaient pu rentrer en Espagne..... Je me suis rappelé ce lointain souvenir début février en lisant la critique du film par le mensuel "Première".
« Doit-on tout oublier, surtout le pire, au nom de la réconciliation nationale ? Ce dilemme, l'Espagne l'a réglé de façon drastique en votant deux ans après la mort de Franco, une loi d'amnistie interdisant tout jugement des crimes commis sous la dictature. Une nouvelle plongée en enfer pour les victimes de ce quotidien d'exécutions sommaires et de torture. Produit par Almadovar, ce documentaire raconte le combat de certains d'entre eux, forcés de saisir la justice depuis l'Argentine pour briser ce pacte de l'oubli. Pédagogique mais pas scolaire, il se vit comme un véritable suspense, au rythme de la course contre la montre entreprise par des victimes qui veulent voir leurs bourreaux derrière les barreaux avant de mourir. Une œuvre d'utilité publique et universelle.»
« Doit-on tout oublier, surtout le pire, au nom de la réconciliation nationale ? Ce dilemme, l'Espagne l'a réglé de façon drastique en votant deux ans après la mort de Franco, une loi d'amnistie interdisant tout jugement des crimes commis sous la dictature. Une nouvelle plongée en enfer pour les victimes de ce quotidien d'exécutions sommaires et de torture. Produit par Almadovar, ce documentaire raconte le combat de certains d'entre eux, forcés de saisir la justice depuis l'Argentine pour briser ce pacte de l'oubli. Pédagogique mais pas scolaire, il se vit comme un véritable suspense, au rythme de la course contre la montre entreprise par des victimes qui veulent voir leurs bourreaux derrière les barreaux avant de mourir. Une œuvre d'utilité publique et universelle.»
Enfin pour finir ce billet le jugement de ce film du journal "Le Monde"
« Une très vieille femme marche le long d’une route toute neuve, à travers la campagne. Une caméra suit son lent cheminement jusqu’à un endroit que rien ne distingue. Elle y dépose quelques fleurs. Elle s’arrête et raconte : c’est là que sa mère a été jetée dans une fosse commune, après avoir été arrêtée, déshabillée, humiliée puis assassinée. C’était il y a plus de quatre-vingts ans, au moment du coup d’État militaire contre la république espagnole. La mère martyre est tombée sous les balles franquistes, comme des dizaines de milliers d’autres victimes. Les décennies ont passé, le régime est tombé après la mort du Caudillo, l’Espagne a longtemps été gouvernée par un parti issu – indirectement, certes – du camp vaincu par les putschistes. En France, Maurice Papon a été jugé, en Argentine, les tortionnaires ont vu leur amnistie révoquée. Mais en Espagne, l’octogénaire orpheline a tout juste le droit d’évoquer le souvenir de sa mère. A la chute du franquisme, la loi d’amnistie a bâillonné les survivants, ligoté les organisations de défense des droits de l’homme, empêchant – au nom de l’unité nationale – le travail de mémoire. "Le Silence des autres" est à la fois l’histoire de cet effacement et celle du mouvement qui, pendant la dernière décennie, a entrepris de briser le silence. Les auteurs, l’Espagnole Almudena Carracedo et l’Américain Robert Bahar, ont su saisir ce dégel à ses premiers moments et l’accompagner, ce qui donne à leur film – mis en chantier en 2010 – la force dramatique d’un récit de combat. Ce combat a été lancé par des descendants de victimes du franquisme ou d’anciens prisonniers politiques, victimes de la répression exercée par le régime jusqu’à sa chute. Vivre près de son tortionnaire, la parole de ces vieillards, leurs souvenirs d’enfants traumatisés, d’étudiants torturés, forme le socle du film. Pendant la guerre d’Espagne, dans les années qui la suivirent, les forces franquistes pratiquèrent l’élimination systématique des opposants. A la mort de Franco, l’Espagne se vit demander, pour prix de la démocratie, de renoncer à sa mémoire. La loi d’amnistie votée en 1977 se présentait comme une mesure de réconciliation, elle ne bénéficiait qu’aux partisans de la dictature. Les républicains avaient déjà été punis, de mort, d’emprisonnement, d’exil… Il faut entendre la rage de cet ancien dirigeant étudiant forcé de vivre à quelques pâtés de maisons de son tortionnaire, ou le désespoir de cette vieille dame qui sait où repose son père – dans une fosse commune –, mais n’a jamais obtenu l’autorisation de lui donner une vraie sépulture. Puisque l’appareil judiciaire espagnol restait inébranlable, les survivants et leurs défenseurs décidèrent de porter l’affaire devant la justice argentine au nom de la compétence universelle des États en matière de crimes de guerre et contre l’humanité. Dans "Le Silence des autres", cette manœuvre un peu désespérée se traduit par l’irruption du personnage déconcertant qu’est la juge Maria Servini. Quasiment octogénaire, la magistrate argentine s’empare du dossier pour ne plus le lâcher, malgré les innombrables obstacles que le pouvoir espagnol dresse sur son chemin. Le phénomène est d’autant plus étonnant que la juge des antipodes ne manifeste guère de sympathie pour la cause que les plaignants défendent. Parallèlement, Almudena Carracedo et Robert Bahar filment les efforts d’associations issues de la société civile pour pallier l’amnésie d’État. Le recensement des disparus, la localisation des fosses communes, l’identification des restes grâce à l’ADN prélevé sur leurs descendants sont chroniqués sans emphase, jusqu’à approcher l’essence de l’expression usée par son suremploi : « travail de mémoire ». Parfois, les auteurs recourent aux méthodes du documentaire à l’américaine – partition musicale intrusive, situations probablement mises en scène (ou filmées comme si elles l’étaient), peut-être par souci d’efficacité." Le Silence des autres" aurait très bien pu se passer de ces petits artifices. Pour l’essentiel, le film parvient à former l’image d’un passé qui réapparaît comme un texte écrit à l’encre sympathique, à lutter et – pour un moment – à gagner contre l’oubli.»