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Moments choisis … Echos de Denver et l’envers du décor.

20 Septembre 2015 , Rédigé par niduab Publié dans #Les moments de la vie

C’est un billet introductif à une série qui va suivre pendant plusieurs semaines et qui décrira le récent voyage que nous avons effectué dans le centre-ouest des Etats-Unis. Ce circuit prolongeait celui de novembre 2012 qui nous avait permis de traverser et découvrir la Californie, le nord de l’Arizona, le sud du Nevada et de l’Utah. Cette fois après avoir atterri à Denver nous allions parcourir le Colorado, le nord de l’Utah, l’Idaho, une petite incursion au Montana, le Wyoming, le Dakota du sud, le Nebraska avant de revenir à Denver Colorado pour le retour après 12 jours de circuit en car. Bien sûr nous avons pu, une nouvelle fois, contempler des sites magnifiques, faire quelques milliers de photos qui réduiront à la préparation, par élimination des trop nombreuses photos grappillées du car, puisqu’il n’était pas possible de s’arrêter chaque fois que l’on croyait voir un paysage intéressant.

Quand nous avons choisi ce circuit j’avais bien noté qu'il était un peu plus long que celui de 2011. Il était annoncé à 3900 km (contre 3300 km en 2011) mais il s’avéra in fine, et selon le compteur du car, que nous avons fait,  un peu plus de 5000 km : voilà mon premier grief ou envers du décor selon le titre alambiqué de ce billet. Le tour opérateur qui propose ce circuit a-t-il des problèmes de conversion "miles-kilomètres’’? Ou est-ce notre guide (ou le chauffeur) qui a fait du zèle de détours. Il est vrai que nous avons trouvé un peu étrange et fastidieux quelques déplacements, à priori superflus. Et puis pourquoi avoir réservé un hôtel à Idaho Falls (où nous avons couché deux nuits) si proche de celui de la veille à Pocatello et assez éloigné du parc de Yellowstone où nous nous sommes rendus également sur deux jours ? On ne peut même pas incriminer "Bison futé’’ car tous ceux croisés, broutaient ou roupillaient tranquillement.

Ce fut donc un circuit très intéressant mais fatigant d'autant que le car n’était pas d'un confort exceptionnel et que, n’en déplaise à notre guide, les autoroutes américaines sont bien loin de valoir, en qualité roulante, nos chers autoroutes françaises. (Avis d’un ex-professionnel). Pour finir ce chapitre transport et sans me contredire pour ce qui concerne le grand nombre de sites admirables, il faut quand même reconnaître que certains linéaires à paysage continu et monotone, comme le nord de Utah pour rejoindre Salt Lake City ou l'est du Nebraska, font que les trajets sont longs, longs, longs comme un jour sans pain. D’ailleurs les jours sans pain (pain digne de ce nom) ce fut pratiquement tous les jours, mais je reviendrai sur ce sujet un peu plus loin.

Bon ! Le lecteur aura compris que ce billet introductif est destiné à lister les points décevants, voire négatifs, de ce voyage et ce pour ne pas y revenir ensuite dans les prochains billets où je me contenterai de décrire de façon dithyrambique, de m’émerveiller de tout ce que nous avons pu contempler ; ça ne sera plus que des billets "voyages" flatteurs, avantageux, élogieux ; promis, juré.

Mais commençons par le commencement (et la fin d'ailleurs) du voyage à savoir les conditions de transport pour rejoindre ou revenir des Etats-Unis. Nous avons effectué des vols British Airways avec escales à Londres : A l’aller, départ de Paris-Charles de Gaulle pour rejoindre Londres-Heathrow en Airbus A320, puis Londres-Denver en Boeing 747 et bien sûr le contraire au retour. Au total 11H de vols (une heure de moins au retour) + 2H d’enregistrements, formalités et attente au départ, 1H30 de formalités à Londres (Les valises étant transférées directement d’un avion à l’autre. L’une des nôtres est d'ailleurs restée à Londres mais heureusement ce fut au retour ! On nous l’a livrée à la maison 24h plus tard.). Comme l’administration américaine impose que les billets d’avion soient rigoureusement établis selon le libellé du passeport, c'est-à-dire pour les femmes mariées, le nom de jeune-fille en premier, il en résulte, lors de l’enregistrement d’un groupe, que les conjoints sont très rarement placés côte à côte. A l’aller pour le trajet Paris-Londres Pilou était assise à côté d’une célibataire et, le temps de faire connaissance, celle-ci a bien voulu changer de place avec moi dans le Boeing pour Denver. Pour le retour cela aurait du être plus facile puisque nous nous connaissions un peu, et bien non ! Le voyage ayant lieu de nuit, ceux qui étaient le plus confortablement installés, en bord de couloir, ne tenaient pas à perdre cet avantage. Après deux tentatives d’échange qui se soldèrent par un refus décevant je me résignais à devoir ronfler loin de ma moitié.... quand je vis s’installer à côté de moi un américain, une pièce égarée au milieu de notre groupe de français. Avant qu’il ne s’assoit je l’interpellai d’un « Please. want you change with my wife ? », qu’il comprit (?) et accepta. Ouf ! Suivi d’un « Thank you very much » et Pilou a pu dormir la tête reposant sur mon épaule… Moi pas trop.

J’ai souvent remarqué, et ce fut encore le cas lors de ce voyage que l’on se fait assez bien comprendre en anglais. Le problème c’est que je ne pige rien à ce qu'eux racontent ! D’ailleurs il est utile de signaler que dans les avions d’Air France toutes les annonces sont faites en français et en anglais alors que chez British Airways ils ne connaissent que l’anglais. Perfide Albion ! Les ancêtres de ces gugusses ont envahi la France pendant cent ans, au moyen-âge, et ils n’ont même pas été foutus d’apprendre le français.

L’arrivée à Denver fut aussi assez folklorique ; et pourtant ça avait plutôt bien commencé : on passait par des box individuels où l’on se fait photographier, on scanne le passeport et on enregistre nos empreintes digitales. Ca va très vite ! Bonnard, un pays moderne, à la pointe du progrès technologique…… sauf qu’après on s’entasse à la queue leu-leu (400 personnes) pour passer devant la police des frontières où certains semblaient refaire les mêmes opérations (sans doute que la photo n'était pas bonne). Incompréhensible ! Nous avons bien pensé, Pilou et moi  (surtout Pilou), nous diriger vers une autre sortie moins encombrée…. Mais personne ne nous suivit…. et d'ailleurs la majorité des voyageurs était américaine ou anglaise et devait savoir bien mieux lire les panneaux que nous ......  Alors nous sommes allés, nous aussi, rejoindre le troupeau qui était d’ailleurs réparti en trois files sous les directives de fonctionnaires américains. Il a fallu attendre plus d’une heure avant qu’une chef fonctionnaire arrive pour mettre un peu d’ordre dans cette pagaille : ceux qui étaient passés par les box devaient se diriger vers l'autre sortie….  

Le temps de récupérer les bagages nous retrouvions ce qui semblait être notre groupe rassemblé autour d’une personne qui devait être notre guide et qui répondait au curieux prénom de Formica, un prénom qui sentait bon les années 60. J’ai cru comprendre qu’elle avait la double nationalité française et canadienne, j’ai vu aussi qu’elle était très bavarde mais je n’imprimais plus beaucoup à cette heure là. Nous avons pris un car de couleur rouge qui allait être le car de tout le voyage conduit pendant douze jours par le même chauffeur, John, qui nous a montré qu’il connaissait trois ou quatre mots de français. J'ai aussi réalisé que nous étions assez nombreux dans ce groupe, une bonne trentaine. Quand nous avons atteint notre hôtel, il était 20 h, heure locale, soit 4 h du mat en France. Le temps d’ouvrir les valises pour sortir les trousses de toilettes et les linges de nuit et nous pouvions enfin nous coucher pour dormir…. Dormir quatre heures pour ce qui me concerne.

Moments choisis … Echos de Denver et l’envers du décor.Moments choisis … Echos de Denver et l’envers du décor.

Le lendemain matin nous prenions la route pour rejoindre Moab une petite ville située à 600 km. J’évoquerai les parcs et sites visités dans les prochains billets. Disons que ce jour-là on a surtout fait connaissance avec Formica : qu’est-ce qu’elle est bavarde et parfois même un peu soulante. Pour ce qui est des informations concernant le voyage, le circuit, c’était bienvenu. Quand c’était pour parler du pays en terme géopolitique ou historique j’ai trouvé qu’il y avait pas mal de lieux communs plus ou moins approximatifs. Le pire fut quand elle parlait d'elle, qu'elle évoquait sa vie privée, un peu comme une rock star et ce fut souvent à flot continu et répétitif mais néanmoins assez original ce qui a manifestement plu à la majorité du groupe, probablement des fans de Gala ou autres magazines ''people'' et l'incitant ainsi à poursuivre son show.... Nous très rapidement nous avons essayé de nous isoler au fond du car. Par contre quand on visitait un site, un lieu, une ville, c'est-à-dire quand on était hors car, sa compagnie était plutôt sympathique et beaucoup plus intéressante.

Chaque jour nous avions, en gros, une demi-journée de visites diverses et une longue route de l’ordre de 400 à 500 km à faire pour rejoindre notre prochain hôtel. On eut quand même la chance, sur ces longues distances, de pouvoir écouter un peu de bonne musique country. Ces hôtels ou plutôt motels sont tous de même type : de grandes chambres relativement confortables avec deux lits doubles (un avantage pour coucher les valises et les ouvrir) et partout la wifi indispensable et une télévision que nous n'avons pratiquement jamais allumées. Un bémol quand même avec un revêtement de sol peu ragoutant dans toutes ces motels avec des moquettes viellotes aux couleurs passées et peu reluisantes. Par contre les salles de bain étaient assez grandes, avec baignoire accueillante et il y avait possibilité de se faire un café au réveil que nous pouvons mieux doser que celui servi à les salles des déjeuners. Le réveil fut variable, entre 5h30 et 6h30 selon que la matinée était consacrée à faire de la route ou une visite de site. Curieusement dans la salle du déjeuner nous n'avons jamais eu de breakfast américain (type oeufs bacon) comme nous en avions eu souvent lors du précédent voyage dans l'ouest. Cela ne fut pas pour autant des petits déj. exceptionnels. Dans quelques hôtels nous avons pu faire des gaufres, c'était déjà ça. 

Question bouffe et ce n’est pas un scoop aux USA ce n’est pas terrible, terrible. Le midi on s’arrêtait le plus souvent dans des snacks de campagne avec menu imposé à base de poisson de lac (berk, berk !..)  ou hamburger avec des légumes, assez souvent du maïs (yuk, yuk!....). Il y eut quand même deux snacks avec buffets dont un vietnamien où je me suis un peu refait le moral.  On eut aussi trois pique-niques (des paniers-repas) avec des sandwichs ‘’Subway’’, riches en crudités, immangeables. Le soir ce n’était guère mieux (surtout dans les restos mormons), sauf quand c’était repas libre : il y en eut cinq ce qui a renchéri le voyage de 500 euros pour nous deux,  mais au moins j’ai pu manger à chaque fois un bon steak ‘'rare’’ (saignant) avec des pommes de terre le tout accompagné d’une bière. Le résultat global de ce régime est que je n’ai pas pris un kilo pendant ce voyage ce qui est très positif.

Autre surprise on s’arrêtait souvent en cours de route dans les ‘’restrooms’’, haltes nécessaires mais c’était uniquement des toilettes sans partie commerciale. Parfois on s’arrêtait dans des stations services ou dans une petite ville touristique, où l'on pouvait faire quelques achats. Il n’y avait guère de différences entre les magasins. Pas beaucoup de CD de country. Aucun set de table alors que nous en avions trouvé à foison il y a trois ans dans le circuit de l’ouest.

Par contre à Jackson Hole où il n'y avait que de vieux cow-boys obèses et des magasins de souvenirs nous avons eu la chance de trouver une papèterie et pu acheter une ‘’mouse’’ pour remplacer la souris de notre petit ordinateur, qui nous avait lâchés. Toujours dans cette petite et charmante ville il y avait un temple maçonnique, un vrai, un bien pensant, avec l'équerre et le compas, à priori pas un truc genre ku klux klan. Puisque je parle de Jackson Hole je dois mentionner une anecdote: Formica a fait passer la chanson de Johnny Cash et June Carter "Jackson'', soit disant l'hymne de la ville, sauf que, et je n'ai pu m'empêcher de lui dire en descendant du car, il ne s'agit pas de ce Jackson là mais de Jackson en Mississippi qui a connu de graves troubles pendant le mouvement des droits civiques dans les années 60. Je lui ai aussi parlé du film '' La couleur des sentiments '' et du roman best-seller dont est tiré l'histoire. Cette chanson accompagne d'ailleurs le générique du film. Il ne faut quand même pas raconter n'importe quoi aux touristes français. Mais je crois bien que mes compatriotes s'en foutaient totalement en dehors de trois ou quatre connaisseurs de musique country et de cinéma américain qui furent nos principaux compagnons-interlocuteurs de ce voyage. 

Nous n'avons pas eu à nous plaindre de quiconque de ce groupe : quelques affinités se créent sommairement mais il était clair que l'échantillon était assez représentatif de notre pays et quelques propos, interceptés par hasard, confirmaient que nous n'avions pas tous les mêmes valeurs morales, civiques ou philosophiques (tout ça pour ne pas utiliser le mot ''politique''). Alors on reste un peu sur sa réserve mais c'est aussi ça un voyage au long cours.

Billet non terminé ou du moins qui reste ouvert pour ajouter quelques anecdotes qui me reviendront  lorsque je ferai les billets des visites des différents sites

(A suivre)

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