Voyage en Equateur..... De Puyo à Banos par la route des cascades.
Après la sympathique réception matinale de la communauté Quechua de Cotundo nous avons poursuivi notre route vers le sud en direction de Puyo où nous allions quitter ce couloir des portes sur l'Amazonie. Nous avons traversé sans nous arrêter Tena la capitale de la province de Napo. Une ville d'environ 16.000 habitants fondée au XVIe siècle, à la confluence des fleuves Tena et Napo. Nous ne nous sommes pas arrêtés mais j'ai demandé à Mauricio de faire plusieurs fois le tour d'un giratoire du centre ville pour pouvoir faire une photo de la magnifique statue d'un indien. C'est la statue de Jumandi qui conduisit sa tribu les Quijos à résister en 1578 à l'invasion de ces régions amazoniennes par les espagnols. La résistance ne dura que quelques mois puis Jumandi fut capturé, amené à Quito et condamné par l'Audience Royale et exécuté sur la plaza San Blas. Jumandi est devenu héros national, officiellement reconnu par l'Assemblée nationale en novembre 2011. Il était temps !
Une soixantaine de kilomètres plus loin nous atteignions Puyo, une ville de plus de 25.00 habitants, manifestement plus commerciale que Tena. C'est la capitale de la province de Pastaza, située à environ 900 mètres d'altitude, en bordure du bassin de l’Amazonie, elle fut fondée en 1899 par des missionnaires dominicains. Nous nous y sommes arrêtés pour visiter un atelier-magasin réalisant des objets en bois de balsa. Nous nous sommes rendus ensuite dans une distillerie produisant une ''eau de vie'' obtenue à partir de la canne à sucre.
Nous avons ensuite pris la route des cascades qui dans un cadre de paysages magnifiques nous conduisait à Banos avec une étape au site du Pailon del Diablo.
Le site du Chaudron du diable (El Pailon del Diablo) se trouve en venant de Puyo à une quinzaine de kilomètres avant d'arriver à Banos au niveau de Rio Verde. On doit prendre la piste qui part sur la gauche juste avant l'entrée du tunnel. Après avoir garé le véhicule sur le parking et avoir dépassé l'entrée du site et quelques commerces on descend par un sentier qui longe le rio Pastaza, au milieu d'une végétation luxuriante, on arrive à une passerelle qui nous permet d'arriver au plus prêt de la cascade où le bruit est assourdissant. Nous avons fait une multitude de photos.... mais nous n'avions pas de caméscope. J'ai trouvé une vidéo sur internet qui me semble particulièrement représentative de ce qu'on a ressenti. Cliquer sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=vRri-wDUTSc
Nous avons quitté le site du chaudron en prenant la piste qui débouche de l'autre côté du tunnel. Peut-être que Mauricio a fait ce choix parce que je lui avais dit que j'avais participé à la construction de plusieurs barrages : il voulait m'en montrer un autre, le barrage de Banos.
Après avoir encore fait quelques photos de diverses cascades qui jalonnaient les derniers kilomètres avant d'arriver à Banos, nous sommes enfin arrivés au restaurant retenu. Surprise, dans la salle à manger il y avait un colloque sur les volcans. Autre surprise Mauricio connaissait tout le monde.... En fait c'était une formation destinée aux guides touristiques sur les volcans du pays. Mauricio devait y participer, mais il travaillait ce jour-là et comme son groupe ne comprenait que nous deux il a du trouver intéressant que nous déjeunions dans ce restaurant. La conférence était sur le point de se terminer. Pilou a écouté un peu, mais moi dont l'espagnol est trop rudimentaire je n'ai pas trop cherché à comprendre ... et puis il était près de 14 h et j'avais très faim.
Banos, de son vrai nom Banos de Santa Agua est, au pied du volcan Tungurahua le long du fleuve Pastaza à 1840 m d'altitude. Elle compte environ 20.000 habitants. Elle fut fondée par les dominicains et son église est consacrée à la Virgen del Agua Santa. C'est la ville la plus touristique de l'Équateur après Quito et Otavalo. Elle est réputée pour la qualité de ses eaux thermales et les nombreuses cascades qui l'entourent. Banos vit paisiblement au rythme du tourisme ….et selon les humeurs du majestueux et capricieux volcan Tungurahua qui domine toute la vallée. Ce géant autrefois endormi s’est soudainement réveillé en 1999. Son cratère est situé à moins de 10 km de la ville ! Depuis, il est en activité permanente. Le volcan demeure sous la surveillance de volcanologues qui sont, en principe, en mesure de prévoir une éventuelle éruption. On nous a expliqué que de l’autre côté de la ville, de l’autre côté du fleuve Pastaza, la route qui prolonge le pont et qui s’élève sur la montagne à l’opposé du volcan est l’issue de secours pour les habitants en cas d’éruption majeure.
Pour le reste de l'après-midi nous nous sommes baladés dans cette jolie ville. Nous sommes entrés dans un atelier de fabrication d'objets de Tagua, plus connu comme ivoire végétal, qui est le fruit d'une palme tropicale. Nous pûmes particulièrement admirer le talent d'un artisan qui nous a fait de superbes porte-clefs. Nous avons aussi visité l'église Dominicaine de la Virgen de Agua Santa avec ses nombreux tableaux témoignant des protections divines de la ville contre les menaces volcaniques.
Le soir nous avons diné dans un restaurant qui se donne un air parisien, mais heureusement nous avons bien mangé ''andin''.