Blog à part...on n'a pas tous les jours 20 ans
Aujourd’hui je reviens dans la rubrique Blog à part pour une petite étape de transition ; une petite
pause car les articles sur l’Histoire de la famille c’est un travail passionnant, mais quelque peu épuisant ; ça demande, de la recherche, des vérifications, des recoupements et mon informatrice
pour la guerre d’Espagne et surveillante correctrice attitrée n’est guère indulgente avec les détails ; il faut que les faits ou les dates soient rigoureusement exacts, alors que moi, ce qui
me parait essentiel c’est l’atmosphère de l’époque. Atmosphère, atmosphère….que de débats, de corrections pour accoucher de quelques lignes ; ce n’est pas une sinécure. Aujourd’hui je vais
donc me contenter d’un simple devoir de vacances avec pour thème une date d’été à savoir le 8 août. C’est le jour de mon anniversaire ; j’aurais certes pu tomber plus mal : le 7 août
par exemple Hiroshima ou le 10 août Nagasaki, mais ces horreurs ne sont pas arrivées, en 1946 mais en 1945 ; et puis quand je cherche sur internet quels évènements ont pu marquer
un "8 août" ou quelle personnalité serait née, ou disparue, ce jour là, je ne trouve pas grand-chose d’important ; la naissance de Dustin Hoffmann en 1937 ; plutôt sympa comme
repère. J’adore l’acteur du Lauréat, de Macadam cow boy, Little big man, Tootsie, Rain man etc….Je serais donc né un jour sans histoire et c’est très bien comme ça ; Les légendaires Elvis et
Marylin, pour quitter la scène, ce mois là, ont évité ce jour qui finira par devenir mythique ; en cette année 2007 Serrault, Bergman, Antonioni, Lustinger et Amouroux ont eu la
gentillesse de choisir une autre date pour partir.…même le petit caporal, et c’est tout dire, n’est pas intervenu à la télé; pas de conférence de presse en short et baskets …il l’avait
fait la veille. Il faudrait quand même lui dire, à ce noc, que ses vacances, au demeurant bien méritées, doivent être aussi un peu les nôtres et qu’il essaye de nous les lâcher, les nôtres
de baskets, pendant 3 semaines…..C’est trop demander ?
Mon anniversaire n’a jamais été un événement important durant mon enfance car de l’âge de 5 ans à celui de 15
ans je pense avoir toujours été ce jour là loin de mes parents, en colonies de vacances ; c’était déjà un beau cadeau de partir en vacances ce qui n’était pas le lot de tous les gamins à cette
époque, pas plus que de nos jours. Je n’ai eu d’ailleurs que 3 destinations pendant cette décennie : De 5 à 7 ans La Chapelle sur Furieuse dans le Jura (découverte de la campagne de la ferme
et des animaux) ; de 8 à 11 ans la forêt de Fontainebleau (la nature, les arbres, les jeux de piste) puis de 12 à 15 ans, l’Ile de Ré, au Bois Plage (la mer et le sport)…il y a eu plus
malheureux que moi mais aucun souvenir particulier d’anniversaire :En cause, bien évidemment la mauvaise date : D'abord il faut être plus futé et choisir un jour férié
pour naître mais ça c’est un truc de fille..... Plus tard, adolescent c’était un thème dont je me foutais complètement sauf à souhaiter que ces anniversaires reviennent le plus
vite possible, pour que j’arrive enfin au statut d’adulte ; être un homme…..
Par la suite, comme beaucoup en vieillissant, on apporte un peu plus d’attention à ces évènements ;
surtout lors des anniversaires décimaux 30, 40, 50 et 60 ans, mais la date posait toujours problème et quand j’invitais des amis ou la famille je devais reporter ça généralement à fin août
ou début septembre et parfois même plus tard comme l’an dernier …..il y a quand même eut deux "8 août" qui m’ont particulièrement marqué : le 8 août 1975, nous étions alors au Zaire et je
raconterai cet épisode qui a failli mal tourner dans un prochain article, et le 8 août 1966, pour mes 20 ans, que je vais maintenant relater très succinctement.
Ce jour là, Pilou m’a présenté à ses parents, à sa famille….et comme c’était inattendu, j’étais très intimidé
du haut de mes "juste" 20 ans ; elle ne devait être guère mieux mais ça se voyait moins ….et puis c’est moi qui jouait à l’extérieur.
Pilou et sa famille passaient quelques jours dans un camping au Cap d’Agde, j'étais avec mes bons
copains de Villiers, Jeannot dit Dudule et Jean Claude dit Binbin, tous deux mes partenaires de rugby, en vacances au camping de Palavas les flots, pas vraiment à coté d'Agde, mais pas
très, très loin. Je n’avais pas vu Pilou depuis fin juin car j’avais fait un job de moniteur de colonie de vacances en juillet à Villefranche de Panat dans l’Aveyron.
Accompagné par mes acolytes, je me suis donc rendu, le jour de mes 20 ans, au Cap d’Agde, et puis en début
d’après midi, après avoir laissé mes potes faire des châteaux de sable sur la plage, je partais à la conquête d’un château en Espagne…..au camping. J’ai bien trouvé Pilou mais j’ai aussi
rencontré toute la famille, même la famille élargie à l’oncle de Toulouse….et alors là je me suis trouvé mal, complètement coincé, pétrifié, et maladroit au possible, un Dumbo dans un
magasin de porcelaine. Moi le rugbyman, arrière du XV de l’E.S.V, je faisais un en avant dès le coup d’envoi, à la réception du ballon…on ne pouvait guère mieux commencer. …..ces premières
minutes furent très, très longues…et puis miracle, la bonne nouvelle finit par arriver : On était le 8 août. Bien sûr ça je le savais mais ce que je ne savais pas c’est que c’était
aussi l’anniversaire de l’oncle Rafaël qui avait 55 ans , un co-happy birthday, rien de tel pour créer des liens, pour détendre l’atmosphère qui n’était d’ailleurs pas désagréable ; il n’ y
a que moi qui faisait un blocage (c’était peut être quand même de me sentir examiner de la tête aux pieds par Luis, le père de Pilou …mais rien de plus normal il était cordonnier ex
coiffeur et sa fille aînée, de 17 ans, venait lui présenter un grand dadais mal coiffé, mal chaussé et bien peu dégourdi) et donc subitement, divine surprise, la coïncidence des
anniversaires aidant, j'arrivais à refaire surface, à fendre un peu l'armure comme dira plus tard quelqu'un de bien ; je sauvais quelque peu la face et j'arrivais à ce
que, ces premiers pas dans cette famille, ne fussent pas un fiasco complet ….depuis j’adore, je vénère (*) le 8 août avec ou sans cadeau ; même celui de 1975 dont je parlerai bientôt, même
celui de l’an dernier ou je me suis payé, en allant sur un chantier le matin de bonne heure, un radar et 2 points de moins sur le permis …et puis maintenant il y a le souvenir nostalgique des
parents dont Rafaël qui ne célèbre plus cet anniversaire depuis une dizaine d’années.
(*) Attention j’adore le 8 août pas le 8.8 car si l’on en croit un auteur de Polar, et c’est Georges
Pélécanos me semble t-il, le 8.8 affiché sur certains tee-shirts généralement portés par des skin-heads serait à lire H.H. (h étant la 8ème lettres de l’alphabet) et ferait référence à
un moustachu de sinistre mémoire.
Pour en finir avec ce 8 août 1966, je dois quand même ajouter que ce soir là au camping de Palavas il y eut
une belle fête préparée par mes tantes Mauricette et Simone (les sœurs de ma mère, Mauricette et Raymond de Montpellier qui me mettaient à disposition l’équipement de camping et Simone et
André de Noisy le Grand qui étaient en vacances avec toute leur famille du côté de Palavas ou Carnon enfin bref dans le coin). Mes tantes avaient estimé que les 20 ans de leur neveu ça
devait se fêter.
Quand on est arrivé au Camping en revenant d’Agde tout était
prêt avec un beau buffet, un superbe gâteau. Bien sûr mes tantes m’ont demandé pourquoi je n’avais pas amené ma copine (je ne suis pas certain qu’on disait copine à l’époque et je les
verrais bien utiliser le terme de dulcinée). Je leur ai expliqué que ce n’était pas possible, car elle était au Cap d’Agde avec ses parents.
Tous mes amis étaient là, bien évidemment Dudule et Binbin, mais aussi un nouveau copain, Riquet, qui avait
rejoint notre groupe, et notre tente, pour être le plus souvent possible près de ma cousine Jacotte, qu’il fréquentait depuis quelque temps. Il y avait aussi mes amis de Montpellier ou plus
exactement de Castelnau, Jeff et Jacky mes fidèles copains de classe et autres aventures des années 62 à 64, fans de Josh Randall, de solex, de flipper et de baby foot, ainsi que Pierrot,
également de Castelnau, une ancienne connaissance avec qui je venais de renouer grâce à la colonie de l’Aveyron ; Pierrot avait même récupéré au passage à Lattes, Georgio le fils m….non ça
c’est une autre chanson, Georgio c’était un copain moniteur de l’Aveyron. Les copains de Castelnau découvraient les copains de Villiers et vice versa ainsi que mes charmantes cousines
Jacotte, Maumo et Jojoune.
Jacotte elle était aux anges avec son Riquet à ses cotés….
Une extraordinaire belle journée que ce 8 août 1966. Deux ans plus tard en juin 68, nous nous marrions Pilou
et moi, Jacotte et Riquet ont du patienter au moins 1 an de plus.
Parmi les participants de cette belle soirée il y eut aussi, au fil des années, des lâcheurs, et chez les
jeunes : 3 d’entre eux sont partis bien trop tôt : Pierrot de maladie, Binbin et Riquet dramatiquement….mais aujourd’hui c’est devoir de vacances et il ne faut se rappeler que des
bons moments.
(à suivre)
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