L'invité du Blog..... Le journal de l'ANJCA.... suite
Dans ce remarquable numéro 100 du journal de l'ANJCA la rédaction a proposé une interview croisée du président de l'ADJAN l'association d'Atakpamé (Togo) et
du président la FADEC l'association de Cové (Bénin) dont je reporte quelques extraits en première partie de ce billet :
ANJCA : Quels sont les espoirs que vous placez dans cette coopération Niort-Cové-Atakpamé ?
ADJAN : ... "Je salue avec la plus grande sincérité les penseurs de cette
initiative. Cette coopération permet d'établir une relation de transivité entre nos peuples, et c'est nous, habitants de Cové et d'Atakpamé qui tirons le maximum de profit de cette démarche.
Avant cette ère, la coopération n'avait qu'un caractère bilatéral."........"Cette coopération est porteuse d'horizons nouveaux par des échanges sur le plan culturel et sur celui du
savoir-faire".......
FADEC : ....." Nous apprécions l'opportunité pour la ville de Cové d'entrer
dans une coopération dont l'essence se veut désormais Sud-Sud-Nord. Cela brise le mythe d'une dépendance du Sud par rapport au Nord. La ville de Cové attend beaucoup de cette coopération, mais se
distinguera par ce qu'elle pourra offrir"......"Les perspectives sont nombreuses dans tous les domaines"....
Après 20 ans de coopération décentralisée, modèle de réussite, avec Atakpamé, l'ANJCA s'est fixée depuis 2006 une nouvelle ambition
: que des liens d'aide, de coopération, d'encouragements, de stimulation se nouent entre deux villes africaines de pays différents. Il y aura des difficultés mais il y a aussi des
atouts car il s'agit de villes proches par la distance et la culture puisque c'est sensiblement le même peuple de part et d'autre d'une frontière héritage de l'ère coloniale. Une fois
de plus, l'ANJCA est à l'avant-garde de l'accompagnement au développement en encourageant encore ... et encore l'autonomie et la responsabilisation des villes partenaires et de leurs
habitants.
Atakpamé amène dans la corbeille de mariage, une expérience, un savoir faire et un sérieux reconnu à gérer les dossiers. Cové amène une fraicheur et une pratique démocratique, de
décentralisation et de liberté. Il y a des élections plus régulièrement au Bénin comme les municipales en mars 2008 alors que cet exercice remonte à 1987 pour le Togo.(Depuis
2001 les villes au Togo sont gérées par délégations spéciales.)
Les résultats du jumelage-coopération avec Atakpamé entre 1986 ett 2006 sont exceptionnels : du Jardin d'enfants de Lom-Lava à l'école de Midoudou et en passant au fil du temps par l'école
d'Aféyé-Kpota, les adductions d'eau potable de Djida, Epé-Ekpa, la construction du marché aux céréales d'Akpessémé, l'assainissement de la rivière Eké..... plus de 60 projets modestes ou
relativement ambitieux menés à bien, tout au long de ces 20 années. (site http://anjca.free.fr). pour un tel inventaire il aurait fallu un Prévert, un
Césaire..... mais c'est trop tard.... alors pour le Togo, puisqu'il faut une envolée poétique, on choisirait bien Akakpo Typamm et pour le Bénin on se tournera, peut-être ensuite, vers
Tidjani-Serpos....
Cinq amis togolais résidant dans la région niortaise ont aussi fait aussi preuve d'une forme de poésie ou du moins d'émotion dans ce centième numéro du journal de l'ANJCA.
Regards de Togolais :
Akhobi : ".....les résultats sont bons car ils touchent directement les
bénéficiaires.... Que cette coopératon continue et que le dispositif se développe.... Je suis très heureux de voir le travail tangible accompli spécialement dans les écoles
restaurées..."
Romuald :." Je veux rendre hommage à
l'ANJCA pour son action et sa longévité car la coopération a résisté au "casse-tête togolais" et aux drames que nous avons connus....L'ANJCA n'intervient-elle pas à la place de l'état togolais
dans la réalisation des structures de base? Cette coopération ne pourrait-elle pas s'engager dans le domaine de l'apprentissage pour aider les jeunes ou dans les micro-crédits?
Edmond : ..." Cette coopération est une très bonne chose. C'est en arrivant à Niort que j'en ai pleinement
mesuré l'intérêt. Je suis retourné à Atakpamé avec ma famille pour leur faire prendre conscience de ce qui a été réalisé dans cette ville..... J'aimerai que l'avenir de l'Afrique se construise
dans la paix, la stabilité et la démocratie....."
Joseph : ."...Nous
devons surtout maintenir la rigueur dans la gestion des projets comme nous le faisons. Au sein de l'ANJCA nous sommes exigeants sur ce point, et nous avons raison. Nos amis d'Atakpamé comme de
Cové doivent eux aussi, gérer les choses avec méthode et rigueur et tout mettre en oeuvre pour y associer étroitement les populations locales..."
Alima : ".... Cette coopération est vraiment bienvenue. J'ai trouvé chez vous des personnes qui aiment autant le Togo que leur propre pays. C'est surprenant. Votre action désintéressée m'a frappé. De plus ce que vous faites est très précis, très réfléchi ! ...il est utile de développer les échanges entre nos continents, surtout pour favoriser la formation des jeunes qui ensuite doivent retourner dans leur pays mettre leurs compétences au service du développement..."
Enfin pour finir un coup de chapeau au président de l'ANJCA, Monsieur Pineau .... Merci André pour toutes ces années consacrées à la coopération au développement.
" L'histoire et l'économie du monde nous liant, nous refusons de rester étrangers et indifférents les uns par rapport aux autres.
Nous refusons l'ordre actuel et les fatalités.
Que la vie des uns soit assurée grâce à la survie des autres, est un ordre que nous ne pouvons accepter.
Les déséquilibres économiques, la pauvreté, les injustices, les inégalités sont autant d'atteintes à la paix et à la dignité humaine.
Notre action a pour perspective d'accompagner le développement des villes d'Atakpamé et de Cové en travaillant avec les compétences locales, en renforçant l'esprit de décentralisation et donc les pouvoirs des collectivités locales. Là est notre spécificité.
Notre action doit tourner le dos aux idées d'assistance et de dépendance pour, au contraire, encourager l'autonomie et la responsabilité des villes partenaires et de leurs habitants.
Les populations doivent être étroitement associées à l'élaboration et à la réalisation des projets, la démocratie participative étant au coeur de notre démarche pour une réelle politique globale de la ville."
(à suivre..............prochainement à Cové et Atakpamé...... .enfin !)