Saga Antillaise ....Voyage en Martinique........ entre Omar et langouste.
Venant de Guyane nous sommes arrivés en Martinique le mercredi 15 octobre, dans l'après midi, quelques heures avant le cyclone Omar. Il ne faisait pas très beau, mais sans plus.... et nous sommes allés rejoindre notre hôtel à l'Anse à l'Âne. Après avoir déposé nos valises, nous avons fait quelques courses, puis j'ai préparé mes dossiers pour mon audit du lendemain..... nous ne savions rien de la dépression cyclonique qui pointait son nez..... le nez juste devant l'oeil... .. cyclone ou cyclope?
Il m'a bien semblé au cours de la nuit que les vents se renforçaient ..... mais au petit matin rien d'exceptionnel. Du balcon qui donnait sur la baie de Fort de France j'ai bien remarqué que la mer était très agitée.... "Il n'y aura pas de transport maritime pour rejoindre le chef-lieu aujourd'hui" me suis-je dit, "Bonjour les embouteillages ! Heureusement qu'aujourd'hui je travaille à Rivière Salée..... je reste du bon côté".
Et puis finalement je me suis rendu à ma centrale sans problème.... et d'ailleurs elle tournait, les chantiers n'étaient donc pas arrêtés. C'est en rejoignant mes interlocuteurs que j'ai entendu parler d'Omar... le 15ème cyclone de la saison, pas trop méchant en principe, quand même de niveau 3 (sur une échelle de 1 à 5 ), mais l'oeil du cyclone devait passer dans la mer des Caraïbes à 500 km de la Martinique en se dirigeant vers Porto Rico.
Entre 10 H et 14 H ce fut le déluge... puis ça se calma... en milieu d'après midi je suis rentré à l'hôtel : Pilou avait été impressionnée par le spectacle de la houle cyclonique et elle avait vu, à la Pointe du Bout, la mer en colère emporter l'embarcadère comme un fétu de paille.
La pluie ayant cessé, nous décidâmes de faire un petit tour en allant vers le sud de l'île a priori moins touché, selon la radio, et surtout en évitant les axes à forte circulation. Nous avons pris la route des Anses, le ciel était toujours bien chargé, le vent soutenu mais il ne pleuvait plus.
Nous avons fait un arrêt aux Anses d'Arlet, d'abord à Grande Anse où quelques voiliers étaient échoués. L'un d'eux était couché contre une maison située en bord de mer et ballotté par la houle son mât frappait, violemment par à-coups, le toit de l'habitation. Qu'est ce qui casserait en premier le mât ou le toit ? N'étant d'aucune utilité nous nous sommes écartés du groupe de curieux et nous avons repris notre route vers la Pointe du Diamant. A Petite Anse, le spectacle était tout autre, 3 ou 4 jeunes profitaient de l'occasion pour surfer sur les vagues... chacun s'éclatait comme il pouvait....
Une vingtaine de kilomètres plus loin, nous étions sur la côte sud ; le ciel était toujours aussi chargé mais, dans cette Anse du Diamant, le vent était tombé et les flots semblaient un peu moins agités dans le canal de Sainte Lucie entre mer des Caraïbes et océan Atlantique. Nous avons profité de ce calme retrouvé pour nous balader un peu dans cette jolie petite ville balnéaire..... et puis, la nuit tombant nous sommes rentrés aux Trois Ilets en remontant par Rivière Salée.
Le lendemain j'avais un audit à faire à Fort de France ; Pilou m'accompagnait elle allait faire du shopping pendant que je travaillerai.... et puis la fin de journée serait consacrée à nous promener dans cette ville attachante que nous avions découverte en 2001 (lire "La baignoire de Joséphine").
Nous avions quitté l'hôtel, très tôt, avant 7 H, pour éviter le plus gros des embouteillages.... mauvaise pioche... mais heureusement que nous avions pris le journal France-Antilles avant de partir. Les gros titres me semblaient, un tantinet, excessifs : "Déferlantes de peur...Omar traine une houle destructrice sur nos côtes.... La mer en colère...."
Dans l'après midi nous sommes donc allés en ville. un passage obligé par l'hôtel de ville pour un coup de chapeau à Aimé Césaire... puis au grand marché . Nos pas nous ont, ensuite, conduit sur les quais, au Boulevard Alfassa et jusqu'à la Place Savane puis le Fort Saint Louis. Les transports maritimes à travers la baie avaient repris ; signe d'un retour au calme.
Le lendemain samedi commençait un week-end dont il fallait profiter. Les routes du nord-ouest étaient coupées notamment sur le littoral Caraïbe, nous avons donc opté pour un circuit sud jusqu'à la Pointe des Salines puis, ensuite, un retour par la côte atlantique.
Sainte Luce, bourg de pécheurs, puis Le Marin, port de plaisance, l'un des plus ancien site habité de Martinique (depuis la fin du 17ème siècle), puis la presqu'île de Sainte Anne...
Nous avons parcouru la Grande Anse des Salines, l'étang, la plage.... avant de retourner à Sainte Anne chercher un restaurant pour savourer une succulente langouste.
Dans l'après midi nous sommes remontés par Le Vautrin puis direction Le François par la route des bananeraies. Une pause pour admirer la Baie du François puis nous continuâmes notre périple, par la route côtière, en direction du Robert.... où nous ne nous sommes pas attardés pour cause de semi-marathon..... par cette chaleur même en fin d'apès midi... ils sont fous ces robertins.
Enfin la dernière étape, la dernière escale de la journée, La Trinité et notamment la presqu'île de la Caravelle. J'ai le souvenir d'un coup de téléphone à la sortie d'un restaurant de Tartane, un certain dimanche de mars 2001 vers 14 H en Martinique 20 H en métropole, pour apprendre qu' Alain avait été élu maire d'Aiffres ....
Fin de journée à la Pointe du Bout.... comme le calme météorologique était revenu, les restaurants avaient ré-aménagé les terrasses du bourg et c'est là que nous dînions, très simplement d'une queue de langouste farcie à la mode antillaise.... quand Omar s'est rappelé à notre bon souvenir par un orage subit, la queue du cyclone : on s'est farci une queue d'Omar à la mode caraïbe.
Dimanche il fallait essayer d'aller dans le nord de la Martinique. Selon la radio les routes étaient ouvertes mais il fallait être prudent. Un passage obligé par les jardins de Balata : c'est paradisiaque... je ferai un jour prochain un article, plutôt un album photos de ce jardin.
Ensuite nous avons continué notre chemin en direction de la Montagne Pelée en longeant les Pitons du Carbet... et cap sur le Morne Rouge... puis descente sur St Pierre.
Nous avons fait une halte pour déjeuner à St Pierre qui fut pendant plus de deux siècles la ville la plus animée de la Martinique jusqu'à un certain 8 mai 1902 quand à 8 H du matin la Montagne Pelée a explosé : deux minutes plus tard la ville et ses 28 000 habitant avaient cessé d'exister.
Lundi matin bien avant 6 H, inquiet, j'appelais la maison de retraite d'Aiffres où il était un moins de midi... et j'apprenais la mauvaise nouvelle.... nous devions rentrer d'urgence.
Nous précipitant à l'aéroport du Lamentin nous avons pu avoir des places sur le vol de mardi après midi.... nous serions à Paris mercredi matin.... il me fallait prendre une multitude de dispositions, dont prévenir un collègue, qui devait se rendre quelques semaines plus tard en Guadeloupe, pour qu'il fasse un saut en Martinique finir mon job... j'ai encore pu faire une partie de mon travail d'audit jusqu'au mardi matin.
Au revoir la Martinique à l'année prochaine pour un séjour moins mouvementé.....
A suivre