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Saga Caraïbe .... Histoire des Kalinagos

21 Janvier 2022 , Rédigé par niduab Publié dans #saga africa

Ce nouvel article me permet de prolonger quelque peu un article intitulé Saga Guyanaise Histoire du peuplement de la Guyane publié le 12 février 2021, qu'il conviendrait peut-être de lire ou relire auparavant.
 
Les Kalinagos étaient des populations amérindiennes originaires du Nord du Venezuela  et des côtes Guyanaises qui auraient migré vers les îles des Caraïbes à partir du IXe siècle de notre ère.  Le nom international de « Caraïbes » leur a été définitivement attribué après l'arrivée des Européens dans le Nouveau monde ; mais ce peuple préférait l’appellation Kalinagos plus proche de leur nom originel (Kali'nas) qui signifierait « homme fort » et c'est ainsi qu'ils furent  enregistrés par un prêtre missionnaire français Raymond Breton qui s'était installé et a vécu à Dominique avec ce peuple indien de 1641 et 1651. Il précisa que les hommes s'appelaient eux-mêmes Callinago et les femmes Calliponam. Le prêtre voyagea vers d'autres îles proches pour évangéliser les autochtones qu'ils soient d'ailleurs d'origine Caraïbes ou Arawaks. Mais rappelons que Christophe Colomb avait découvert l'Amérique 150 ans avant.
 
Des céramiques trouvées récemment aux Caraïbes sont semblables à celles des populations Koriabos de Guyane. Ce qui confirmerai que les Kalinagos arrivaient de cette région et probablement en plus grand nombre à partir du XIIIe et XIVe siècle. Petit à petit les guerriers kalinagos occupaient les îles les plus proches après avoir chassé, où le plus souvent exterminer, les peuples installés, des amérindiens Arawaks, les Tainos. Les Kalinagos auraient repoussé les Tainos vers les Grandes Antilles où ils furent les premiers contacts de Christophe Colomb en 1492. Ces européens qui, quand ils rencontrèrent les Kalinagos (ou Caraïbes) se rendirent compte que les hommes et les femmes ne parlaient pas tout à fait la même langue. Quand ils avaient tué les Tainos hommes ils gardaient leurs femmes
Au XVIe siècle les Kalinagos occupaient les Petites Antilles depuis Tobago jusqu'à la Guadeloupe et de manière plus disséminée vers le nord. Au centre de cet archipel, la Dominique et Saint Vincent, les îles les plus peuplées formaient le cœur de la société Caraïbe. La vivaient les plus grand chefs et étaient organisés les grands rassemblements. Ils circulaient d'île en île avec des embarcations creusées dans des troncs pouvant mesurer jusqu'à 18 mètres de long et contenir une soixantaine de personnes. 

Le lecteur pourra se reporter à un article de ce blog publié en mai 2009, intitulé Saga Antillaise ... Mémoire de Guadeloupe ... Kytangomingo Ema, un article où je parlais déjà des kalinagos ou Caraïbes, accompagné de photos de leurs embarcations. 

Le 12 octobre 1492 Christophe Colomb et son équipage prenait pieds sur une île qui sera Cuba. Très rapidement ils rencontrèrent des habitants. Il écrira sur son journal de bord : « Ils se montrent remarquablement amicaux et ne connaissent pas les armes : C'est  un peuple doux, pacifique et très simple.» Il ajouta que le chef de ce peuple lui aurait indiqué qu'il y avait beaucoup d'or sur une grande île au sud-est habitée par une tribu de guerriers cruels avec un oeil sur le front et cannibales qui leur sont hostiles et puis il ajouta « Quand les chaloupes se rendirent à terre pour y renouveler les provisions d'eau, ces Indiens non seulement s’empressèrent d'indiquer les meilleures sources, mais encore se mirent à la disposition des matelots pour emplir les tonneaux et les reporter aux bateaux » 
Colomb reprend la navigation et s'arrête sur une île qui est connu aujourd'hui sous le nom de Saint-Domingue: Les habitants locaux se montrent plutôt craintifs, pensant que les Espagnols viennent du ciel. Des relations amicales se nouent cependant et les marins reçoivent un peu d'or.
Lors du deuxième voyage (1943/1946) Il débarque à Dominique et à Basse terre de Guadeloupe où il accorde quelques jours de repos à son équipage. La position de ces iles dans les petites Antilles laisse à penser que la population était majoritairement Kalinagos. 
Ensuite Colomb remonte sur la Jamaïque puis ensuite repart pour l'Espagne le 20 avril 1496 amenant avec lui 500 Arawaks. Deux cents meurent durant la traversée ; les survivants sont vendus comme esclaves.
Lors du troisième voyage (1498-1500) Christophe  Colomb visita Saint -Vincent, Grenade, Trinité, Margarita puis  le 5 aout 1498 il  atteint pour la première fois le continent américain lui-même, en débarquant sur la côte de l'actuel Venezuela. 
Lors du 4ème voyage (1502-1504) Colomb accoste en Martinique  le 18, il atteint la Dominique et parvient le 24 devant Saint Domingue. Colomb navigue le long des côtes de l'actuel Costa Rica, et du Panama jusqu'en juin 1502. Il manque de peu de mourir de la malaria en Jamaïque mais il fut secouru par les Indiens. Les survivants repartent pour l'Espagne le 12 septembre 1504, et arrivent le 7 novembre. Colomb Christophe meurt le 20 mai 1506.

Pour mieux connaître cet ancien peuple j'emprunte quelques extraits d'un article du mensuel Géohistoire de février 2019.  

Quelles étaient les particularités culturelles des Kalinagos ? 

La société caraïbe est mal connue. Les relations avec les Espagnols ont été trop ponctuelles et violente pour permettre des observations. Et lorsque les Français et les anglais se sont installés dans les îles aux alentours de 1630. Les Amérindiens avaient déjà été transformés par plus d'un siècle de contacts avec les blancs. Cependant deux traits originaux se détachent des chroniques. D'une part, les Kalinagos avaient crée une société égalitaire. Le pouvoir était réparti selon différents domaines (guerre, religion..), il était non héréditaire et limité dans le temps. Si un chef est tué, il était remplacé par un autre. C'est pourquoi les européens ne parvinrent jamais à les soumettre.  Et puis il y a le fait que les hommes et les femmes ne parlaient pas tout à fait la même langue  déjà évoqué dans le deuxième paragraphe......  
Comment s'est passée la rencontre avec les Européens ?
Des hommes monstrueux et cruels et dévoreurs de chair humaine... C'est sous ce portrait peu flatteur, brossé par leurs ennemis Taïnos, que les Kalinagos sont entrés dans l'Histoire. En se dirigeant vers les Petites Antilles, les Espagnols n'allaient pas tarder à se confronter à ces « sauvages.» Aux tentatives de colonisation répondirent raids et représailles. Une guerre lavée s'installa qui allait durer jusque dans les années 1620. L'expérience des Nord-Européens qui naviguaient à la même époque dans les Caraïbes est tout autre... [...]..  Les équipages accostaient dans les îles pour se ravitailler. En échange de fruits, de légumes et de tabac, ils offraient des haches, des tissus,...  Parfois les contacts se prolongeaient, comme en 1619 lorsqu'un navire échoua sur les côtes de la Martinique : une soixantaine d'homme d'équipage furent accueillis et soignés dont un  Anonyme qui mit par écrit cette aventure. Ils ont vécu près d'un an en parfaite harmonie avec leurs hôtes. (*) Plus de 30 ans avant le prêtre missionnaire Raymond Breton. 
Etaient-ils aussi violents qu'on les a décrits ?  
C'est une réputation qui leur colle à la peau depuis les premières depuis les premières chroniques espagnoles qui décrivent de doux et innocents Taïnos terrifiés par leurs sanguinaires Caraïbes. Il semble pourtant que les rapports entre les populations des Grandes et Petites Antilles aient été plus complexes. Quoiqu'il en soit la violence à laquelle se confrontèrent les Espagnols était bien réelle. Des Espagnols et des noirs furent prisonnier des Kalinagos, la plupart réduits en esclavage et quelques uns sacrifiés comme le décrit l'Anonyme, un rituel anthropophagique destiné à s'approprier la force de l'ennemi et ce la dans le cadre de cérémonies traditionnelles. Le marin-écrivain anonyme qui fut appelé l'Anonyme de Carpentras .Il fut un témoin de qualité dépourvu de préjugé de la religion et c'était un témoin de qualité dépourvu des préjugés de la religion, décrivant  tout ce qu'il voit, faune, flore, habitants, observés minutieusement avec le recul et l'application d'un anthropologue, d'un linguiste, d'un naturaliste, pendant les dix mois de son séjour à  la Martinique. La flottille y est arrivée à moitié morte de faim. Ils sont été nourris. Une curiosité réciproque a créé un véritable attachement mutuel : « Lorsque nous parlâmes de les quitter... ils en étaient si fâchés qu'ils employèrent toutes sortes de caresses pour nous en dissuader et de persuasion pour nous arrêter...Enfin ils usèrent de toutes sortes d'artifices pour nous retenir là, tant ils étaient marris que nous les quittassions.»  Il ne saura probablement pas comment se comporteront les colons Français et Anglais 15 ans plus tard. 

Qu'est ce qui a provoqué leur fin ?
En 1635, le premier geste du  colon Lienart d'Olive arrivant en Guadeloupe fut de planter une croix. Geste symbolique qui affirme les ambitions de la Compagnie des îles d'Amérique : Convertir les sauvages et prendre possession des terres. Les jardins où les Kalinagos cultivaient leurs fruits et plantes médicale, furent pillée, les terres défrichées pour y planter du tabac... Il en fallait plus pour faire plier ces guerriers. La guerre était ouverte. Elle se durcit dans les années 1650 lorsque les iles devinrent  des colonies sucrières. Les massacres débutèrent à la Grenade, furent suivis d'autres combats entre colons et Caraïbes. Les pertes amérindiennes furent considérables. Leurs populations en 1625 étaient estimées à 15.000, cinquante ans plus tard ils n'étaient plus que 2500. Chassé de leurs territoires, les survivants se réfugièrent  à la Dominique et à Saint Vincent, décrétés territoire neutre par la France en 1660. 

Sources : J'ai déjà dis que c'est le mensuel GéoHistoire de Février 2019 qui m'a incité à faire cet article. J'ai beaucoup emprunté notamment pour les paragraphes questions réponses en intégrant des informations trouvées sur Wikipédia mais aussi, plus modestement du livre « Histoire des Antilles françaises » de Paul Butel. J'ai aussi trouvé des informations sur Wikipedia concernant les voyages de Christophe Colomb. 

Pour ceux qui serait intéressé, comme moi, par l'Anonyme de Carpentras et qui pourrait avoir été en fait un certain Jean Rougeac apothicaire de La Rochelle qu'on peut trouver sur Wikipedia. 

 

 

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