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Blog à part ...... Astérix par le petit bout de la lorgnette

7 Avril 2011 , Rédigé par daniel Publié dans #Blog à part

Je ne fus pas un fan de la première heure d’Astérix : Adolescent je ne lisais d’ailleurs pas beaucoup de bandes dessinées, je lisais tout simplement des livres et beaucoup, des modestes (Bob Morane) des sérieux (Steinbeck, Hemingway, Kessel), des instructifs (San Antonio) des scolaires (Les Rougon-Macquart), des mystérieux (Les Jules Verne)....etc… etc… De ma petite enfance j’ai quand même le souvenir de magazines pour enfants qui traînaient à la maison, comme Mickey, Intrépide ou Spirou, mais je crois bien que c’était surtout mon père qui les lisait. Moi aussi sans doute un peu car je me rappelle avoir découvert vers 7 ou 8 ans « La guerre du feu » puis « Le félin Géant » dans le journal de Mickey et les belles histoires de l’Oncle Paul dans le journal de Spirou….. et puis…. avec le temps va, tout s’en va…..

Plus tard vers 1965 mon frère Serge qui avait 16 ans a commencé à ramener le magazine Pilote : lui se marrait franchement en le lisant, alors que moi, l’aîné je snobais ce canard. Bien sûr j’y jetais un coup d’œil en passant, surtout quand j’étais seul à la maison, mais Astérix le Gaulois, Tanguy et Laverdure ou même Achille Talon,….. bof…bof….. bof…. !

Seul Lucky Luke me plaisait bien, lui au moins il avait de la gueule, mais il n’était pas de la bande Pilote…. Je ne savais pas que quelques années plus tard le cow-boy qui tirait plus vite que son ombre la rejoindrait. Normal Goscinny allait devenir directeur du magazine.

 J’ai recommencé à m’intéresser à la BD quand mes enfants furent en âge de les lire. J’ai acheté plusieurs albums collections de Spirou pendant nos trois années de vie au Maroc (1976-79), pour y découvrir ou redécouvrir « Gaston Lagaffe », « Les tuniques bleues » « Natacha l’hôtesse de l’air » « Bill et Boule » « Les schtroumpfs »… etc… et puis en complément quelques albums de « Lucky Luke »,  « Astérix » et de rares « Tintin ».

Nous avions même décoré un mur du patio de notre maison de peintures pour égailler quelque peu le fond blanc : Natacha, Astérix, les Dalton, Lagaffe, Bill et Boule, Milou et Idéfix, Donald, Tournesol et d’autres nous ont regardé vivre pendant plus de deux ans (pour la dernière année sur le chantier d’Al Massira nous avions changé de maison…. Sans nous relancer dans des dessins trop mignons)

légionnaire2 

C’est pendant cette période que j’ai découvert l’album « Astérix légionnaire » et mon regard sur le petit gaulois franchouillard en fut changé notamment grâce à un dessin montrant des pirates sur un radeau façon la méduse. Ce fut le déclic : c’était trop génial et ça méritait d’être détaillé un peu plus que par un simple survol vite fait.

 Cet album est excellent et s’il m’a ouvert les yeux sur le monde des gaulois bagarreurs et dopés.  Celui là, le 10ème(de 1967) reste encore aujourd’hui mon préféré ; tout y est : Obélix est amoureux de la jolie Falbala, mais celle-ci est fiancée au beau Tragicomix qui a été incorporé ‘’malgré lui’’ dans la légion romaine que les deux compères devront rejoindre pour ramener le beau, genre Jean Marais jeune, vers sa belle..

Astérix Légionnaire

 Le chemin est semé d’embuches dont six pages pour vaincre la paresse des fonctionnaires romains, puis autant pour dépasser la routine de la vie de garnison et enfin s'embarquer en galère vers l’Afriquepour retrouver le beau gosse après quelques castagnes avec les romains, mais surtout, aux passages à l’aller comme au retour, des rencontres avec les pirates de Barbe rouge.

 Avec au moins douze ans de retard pour les premiers albums je découvrais donc les aventures d’Astérix et d’Obélix, les dessins d'Uderzo, les bulles de Goscinny et l'humour des deux. Comme je n'ai pas forcément lu la série dans l’ordre je dois bien avouer que les deux ou trois premiers, assez datés, ne m'ont pas paru terribles, terribles….  

Passe encore pour « Astérix le Gaulois » le premier (1961) où les romains en perdent leur latin. Pour les deux suivants « la serpe d’or »(1962) et « Astérix et les Goths » (1963) l’humour est assez primaire, même si on peut penser qu’ils étaient alors en phase avec l’ambiance ou la politique de l’époque, notamment pour les Goths.

gladiateur 1ère rencontregaliateur 2ème rencontre

Dans le 4ème « Astérix Gladiateur » (1964) on trouve le leitmotiv de la plupart des albums suivants à savoir une mission à l’étranger, et cette fois c’est un voyage à Rome, pour sauver le barde Assurencetourix qui a été enlevé et qui est promis aux lions..... Et puis et surtout c’est le premier album où apparaissent les pirates avec une bonne page de bagarres à l’aller (Vanitas, vanitatum et omnia vanitas) et encore une brève rencontre au retour.

 « Le tour de France d’Astérix » 5ème album (1965) est assez poussif. Il faut dire que la potion magique n’évoque pas encore l’EPO car ce tour est avant tout gastronomique. Malgré tout c’est une nouvelle occasion de croiser les pirates avec la présence dans la troupe d’un curieux bonhomme unijambiste Triple-Patte qui déclame des citations latines en toutes circonstances.

cléopatrebreton

 On croise à nouveau très furtivement les pirates dans l’excellent « Astérix et Cléopatre » 6èmeaventure mais Barbe rouge choisit une nouvelle méthode qui met en fureur Obélix qui le traite de tricheur. Et triple patte de conclure Alea Jacta est.

Les auteurs avaient suffisamment de grains à moudre avec les pyramides, Obélix et le nez du sphinx, les palais, Jules César et le nez de Cléopatre…. etc…. mais ils ont quand même fait une petite place dans l’histoire aux pirates signe qu’ils sont devenus indispensables.

 Les pirates devenaient les nécessaires personnages inutiles et malchanceux qui croisent presque systématiquement la route maritime des gaulois… il y a même des fois où ils ne sont que de malheureux dégâts collatéraux….. Avec eux, Goscinny et Uderzo nous mènent en bateau un peu comme Alfred Hitccock avec ses « Mac Guffins », ces bizarreries qui jalonnent ses films ....et moi j’adore.... Barbe rouge, Triple-Patte et Baba, le vigie y voit rien ou trop tard, qui a, quand il est cool, le ‘ythme dans la peau mais qui a le blues quand il coule.

au j.o vigienormand

Je fus déçu par le suivant car il n'y a pas le moindre pirate dans « Le combat des chefs »(1966). Pas même une image pour les enfants sages ; décevant ! D’ailleurs comment Abraracourcix pouvait-il gagner un match de boxe sans les conseils de M. Ramirez et sans EPO ?

 Dans le 8ème album « Astérix chez les bretons » le bateau des pirates est pulvérisé dès la première page par la terrible armada romaine de Jules César. Malheureusement pour eux l’équipage de Barberouge croisa encore en dernière page le frêle esquif d’Astérix et Obélix…. auquel le capitaine, pour une fois arriva à échapper en s'échouant volontairement.

 Entre les deux naufrages que du bon : quiproquos, pastiches, anachronismes, les Beatles et un match de rugby où Obélix s’illustre, sans oublier que faute de potion magique égarée, Astérix bricole des mélanges et invente le thé. Sorry !

Suivi, of course (en 1967) de « Astérix et les normands »…… et voguent les drakkars laissant peu de place pour le bateau des pirates ou ce qu’ilen reste au hasard de deux rencontres.

Deux images qui sauvent un ensemble trop fjord un peu confus et frileux. Si les auteurs ont bien analysé la situation on peut penser que les frileux restèrent en Normandie et les confus retournèrent en Norvège.

La même année sortit mon album préféré « Astérix légionnaire ». Je n’y reviens pas.

et le chaudrondevin

Quand au 11ème album « Le bouclier d’Arverne » (1968)il y manque le sel de la mer. Astérix et Obélix vont au charbon pour contrer César et il était difficile de caser les pirates chez les bougnats même dans un grand bain en cure thermale.

 Toujours en 1968 paraissait « Astérix aux Jeux Olympiques » d’abord dans Pilote juste après les J.O. d’hiver de Grenoble et les trois médailles d'or de Killy et en album juste avant les J.O d’été à Mexico.

Cet album est intéressant car il est moins franchouillard que ce que l’on pouvait craindre et le thème du dopage est abordé et reconnu, Astérix ne pouvant pas prendre sa potion magique ne gagne pas…. Le tout restant ponctué par les rencontres avec les pirates.

Les auteurs nous étonnent encore avec le 13ème album «Astérix et le chaudron » sur fond de sombre histoire de fraudes ou niches fiscales et de collaboration avec l’occupant et un personnage douteux qui se nomme Moralélastix.

J.O chef Piratela traversée

Pour une fois les pirates, en une seule page finale et trois images, ont le beau rôle. Par hasard, bien sûr, et comme par compensation de la part des auteurs qui ridiculisent ces braves pirates à longueur d’albums.

 La zizanieEn hispanie 1

La 14ème aventure de nos gaulois est aussi une belle réussite avec « Astérix en Hispanie » (1969) : rien de très neuf dans la trame l’histoire, il s’agit de ramené chez lui Pépé le fils du chef ibère Soupalognon y crouton, qui a été enlevé par les romains. Des ibères qui résistent aux envahisseurs mais qui ne connaissent pas encore la potion magique (ça viendra avec les courses cyclistes

 Au cours du voyage on croise un hurluberlu qui attaque des moulins, Obélix qui apprend à danser le flamenco, Astérix en matador face à un auroch et naturellement, mais seulement pour le ravitaillement et en aller simple, les pirates

 Le quinzième album « La Zizanie » (1969) n’est pas d’une grande finesse malgré une approche très psychologique illustrée par l’apparition d’un centurion qui à une tronche à la Lino Ventura ce qui aurait mérité un thème plus enlevé façon tontons flingueurs. Ca se dispute de partout même entre Astérix et Obélix…. Et même entre pirates qui n’ont plus besoin d’une intervention des gaulois pour sombrer.

 Les quatre albums qui suivent ne sont guère intéressants.

Certes on voit apparaître d’étranges tronches façon Fellini dans « Astérix chez les helvètes » (1970) genre Guy Lux dans « Le domaine des dieux » (1971) ou Bernard Blier dans « Les lauriers de César » (1972), mais on ne croise plus le bateau des pirates…. …. Il revient dans le « Le Devin » le 19ème album très décevant ….. dans de fond…. ????

 corse 2

 Avec « Astérix en Corse »(1973) les auteurs renouaient pour cette 20èmeaventure avec les fondamentaux. Le voyage pour raccompagner chez lui Ocatarinetabellatchitchi ancien prisonnier des romains qui refuse de s’évader à l’heure de la sieste. L’un des meilleurs albums notamment pour ce qui concerne les dessins et ….qui plus est, celui où les pirates sont les plus présents, 35 tableaux leur étant consacrés : que du bonheur !

12 ou 13 albums suivirent plus ou moins réussis et d’ailleurs je ne les ai pas tous lus, notamment les ségrégationniste qui refusaient de faire une juste place aux pirates, comme le 21ème « Le cadeau de César » (1974).

 Les pirates sont bien traités avec trois pages dans la 22ème aventure « La grande traversée » (1975), ce qui ne sauve pas l’album pas plus que des citations comme « un petit pas pour moi, un grand bon pour l’humanité » quand le viking arrive en Amérique mais après nos deux héros gaulois qui avait déjà rencontré les indiens.

« Obélix et compagnie » 23èmealbum (1976) est intéressant par sa critique sous-jacente du système économique et le conseiller de César, qui semble être une caricature de Chirac, conforte cette impression. Un seul regret les pirates ne font qu’une courte apparition ; une seule image c’est un peu court.

En 1976 nous quittions le Maroc et en rentrant quelques temps en France nous quittions le besoin de suivre les aventures d’Astérix et des pirates, d’autant que Goscinny lui-même avait tiré sa révérence en 1977 et Uderzo resté seul quittait Dargaud pour rejoindre les éditions Albert René.

Chez razadeoeb & compagnie

Je n’ai pas complètement rompu et je mes souviens d’avoir eu entre les mains quelques albums intéressants comme « Astérix chez Rahazade » et « La galère d’Obélix », mais dans l’ensemble le charme était rompu….

la galère 

 (Qui scribit, bis legit )

 

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N
Correctif : Hier 7 juillet j'avais eu 22 visites pour ce billet et non 17. Encore plus fou ! <br /> <br /> Daniel
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V
Je suis tombé sur votre billet en recherchant des images de vigie.<br /> Sans doute les tags utilisés pour vos images référencés par les moteurs de recherche peuvent expliquer cela.
N
Petit message aux nombreux visiteurs anonymes qui viennent lire ce billet. : Ce billet est de tous les billets (663) de ce blog, le plus lu et de très loin. Alors qu'il a aujourd'hui 3 ans et 3 mois d'âge, il reste en tête des consultations. En juin il a été ouvert une quarantaine de fois et déjà 17 fois en ce début juillet. <br /> Incompréhensible ! Même si je me suis bien amuser à l'écrire il ne présente rien d'exceptionnel. J'aime beaucoup plus le suivant, ''La rencontre'' où j'évoque la rencontre Brassens , Brel, Ferré...<br /> Est-ce titre qui attire ou est-ce toujours le même lecteur qui y revient tous les jours ? <br /> Franchement je ne comprends pas. <br /> Quelqu'un peut-il me dire pourquoi il est venu sur ce billet. SVP exprimez vous, j'ai besoin de comprendre. <br /> Daniel.
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A
<br /> Une belle note sur l'orée de la "génération BD".<br /> <br /> <br />
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