Mon oncle Didi...... Ĺ'adieu aux larmes.....
Mon oncle Didi s’en est allé lundi 24 février; il est mort vers 5 H du matin.
Il était hospitalisé depuis fin octobre à la suite d’une chute dans son appartement et depuis, tout au long de ces semaines, sa santé n’a fait que se dégrader. Il avait eu 88 ans le 6 février dernier.
Ses obsèques eurent lieu cet après-midi.
Nous étions, malheureusement, peu nombreux près de lui dans la chambre funéraire avant la mise en bière puis à l’église de Draveil, pour la bénédiction. A la fin d’une cérémonie religieuse très classique, presque décevante l’animatrice laïque qui officiait nous a surpris et m’a particulièrement ému en chantant a capella « Le chant des partisans ». Nul hommage ne pouvait être mieux choisi pour cet adieu à l’ancien courageux résistant et soldat. J’en ai pleuré !
Ensuite le cercueil fut amené au cimetière de Champigny-sur Marne, ville où mon oncle avait vécu depuis sa naissance et jusqu’au décès de ma tante Josiane. Ces dernières années, il vivait en foyer-logement, à Vigneux près de chez son fils Joël.
A l’arrivée au cimetière il y avait plus de monde, des personnes âgées, des amis de mon oncle, des membres de sa famille du côté de ma tante, des visages reconnus malgré le poids des ans, tous regroupés autour de son fils et de ses trois petits-enfants, dans une atmosphère de grande tristesse.
J’ai déjà beaucoup parlé de mon oncle sur ce blog, et je dois même avouer que c’est pour lui (et une autre personne dont je parlerai en fin de billet) que je me suis lancé dans cette aventure blogueste en 2007. Pour ne pas me répéter et pour finir ce billet le plus simplement possible je reporte l’hommage que lui a rendu mon ami Fanfan quand je lui ai appris la triste nouvelle, en envoyant par un mail, de sa lointaine Corse, ce beau texte à tous les membres de notre association AARV, qui réunit les anciens joueurs du club de rugby de Villiers sur Marne. Je joins aussi une photo prise en mai 2004, lors du cinquantenaire du club, manifestation à laquelle Didi avait voulu être présent pour revoir les petits jeunes qu’il avait vu jouer quarante ans plus tôt.
« Chers amis,
C’est avec une immense tristesse que j’apprends la disparition d’André Baudin –alias Didi- Didi est l’oncle de Daniel, Serge et Annie Baudin, frère de leur papa. Je savais par toi, Daniel, qu’il avait eu un problème de chute, ce qui avait entrainé son hospitalisation. Je me souviens bien du 30 novembre 2013, lors de la fête des ‘’anciens juniors du père Charles’’, quand tu m’as dit que tu étais allé lui rendre visite et que tu ne le trouvais pas trop en forme. Ce qui était compréhensible, vu son âge. Mais, avec cet espoir de le voir se remettre. Le sort et le temps en ont voulu autrement. L’histoire de sa vie n’est pas banale. Ce n’est pas le parcours habituel de chacun, je dis cela sans esprit d’offense pour le commun des mortels. Non ! Mais Didi faisait partie d’une autre race d’hommes. D’abord, parce qu’il aurait pu s’extirper de l’ombre dans laquelle se tapissent, souvent, les plus généreux. J’emploie délibérément le terme ‘’généreux’’. C’est le terme qui qualifie ceux qui ont donné pour le bien commun sans que ce soit une affaire d’état. Héros de la Résistance à l’âge où l’on est encore un enfant, fait prisonnier pour sauver un camarade, et promis au poteau d’exécution. Sauvé, in extrémis par l’arrivée des troupes alliées, il fut décoré de la ‘’Croix de Guerre’’. D’ailleurs, lui-même disait n’avoir été qu’un jeune naïf inconscient qui avait fait beaucoup pleurer ses parents. Un naïf qui était quand même fier d’avoir combattu pour la liberté de son pays. Cela ne l’empêchera de rejoindre, en septembre 1944, l’armée de Delattre de Tassigny dans laquelle il fit toute la campagne d’Alsace.
Didi, pour ceux qui s’en souviennent, c’était ce bonhomme joyeux qui venait, chaque dimanche matin, nous voir évoluer en juniors au stade O. Lapize. Je vous parle des années 1964/1965/1966. Nous étions, à cette époque les ‘’juniors du père Charles’’, les Baudin, Jean R, Christian D., Charly C., Jean Claude.B, Popaul D, Jacky L, moi-même et tous ceux, je les prie de m’excuser, que je ne nomme pas ici mais qui se reconnaîtront. D’ailleurs, Didi et Louis Charles étaient devenus de bons amis. Pour ma part, je garde le souvenir d’un homme aimable, calme et souriant. On voyait qu’il nous aimait bien.
L’histoire de Didi, de sa vie, est fort intéressante. Il a œuvré pour le 7ème art, où il excellait comme technicien, puis décorateur et, de temps à autre comme figurant. Il a travaillé pour J. Tati, Melville, Zanuck, Oury, Lautner, Zidi … les plus grands en quelque sorte. Pendant ses moments de temps libre il était devenu artiste, réalisant tableaux et maquettes. L’une d’elle est devenu célèbre car elle a servi de modèle pour l’affiche du film ‘’Play time’’ de Jacques Tati.
Si vous désirez retrouver une grande partie du vécu d’André Baudin, je vous invite à vous rendre sur le blog de Daniel qui relate, longuement, la vie de cet homme de l’ombre. Notamment http://www.niduab.com/article-didi-et-son-neveu-pelerinage-a-civry-73015133.html et d’autres…….
Pour terminer, je reprends cette phrase de Daniel : « - André Baudin, Didi mon oncle, était vraiment un mec bien : il avait eu 88 ans le 6 février dernier. »
Au nom de la grande famille du rugby villiérain et plus particulièrement au nom des ‘’juniors du Père Charles’’, j’adresse, à tous les siens, mes condoléances affectueuses et attristées. »
J’ai reçu en retour de ce beau texte des mails de condoléances. Il en est un qui m’a particulièrement touché que je reporte également. Il a été envoyé par Coco un camarade de l’association qui pourtant n’a, à priori, pas connu mon oncle
Mahè !
Je relisais, ce matin, cette chanson de Reggiani:
" La fin du monde, et pourquoi.
Si tu as su te faire aimer de ci et de là.
Des Noirs, des Bleus, des Rouges, et caetera.
Tu vivras tant qu'on t'aimera, qu'on t'aimera
Tant qu'une femme parlera.
Tant que quelqu'un se souviendra
Du seul nom de toi
Une petite flamme s'allumera
Tu vivras tant qu'on t'aimera
Qu'on t'aimera
Si un jour quelqu'un te dit que je suis mort
Ne le crois pas ce croque-mort
Mais aime-moi un peu plus fort
Ton amour, j'en aurai ce jour-là besoin
Bien plus encore que de chagrins
Bien plus encore que ce matin
Cela dépend de toi
Que je survive ou pas...
Apparemment, ce Didi là a mis toutes les chances de son côté.
Jeudi comme je cherchais une plaque funéraire pour mon oncle au nom de mon frère, ma sœur et moi, c’est ce petit poème qui m’a inspiré pour le choix….. et qui m’invite à ne pas fermer cette rubrique Didi et de fouiller dans ma mémoire pour raconter encore quelques anecdotes le concernant, ou concernant mon père ou ma mère et aussi pour continuer l’étude généalogique de notre famille Baudin
(A suivre)
Ah oui ! Je devais aussi parler d’une autre personne qui a beaucoup compté pour moi ce qui m’a aussi conduit à ouvrir ce blog pour parler de lui et de sa famille : Il s’agit de Luis Rozon, le père de Pilou que j’ai souvent évoqué dans la rubrique « No Pasaran ». Luis Rozon, décédé en novembre 1981, aurait eu 100 ans aujourd’hui 28 février 2014.