Les moments de la vie ... Entre mai au muguet .....
De retour de voyage il nous a fallu subir un nuage de cendres volcaniques, un chaud et froid météorologique, une marée noire au large de la Louisiane à faire revenir les fantômes des brumes électriques de James Lee Burke et une Europe qui va mal et des pourris de spéculateurs qui parlent de mauvaise Grèce .....
Tout n'est pas rose, c'est bien le moins qu'on puisse dire.... et j'avoue volontiers que je n'aurai aucune mauvaise conscience à repartir le plus souvent possible au bout du monde .... mais pour cela il faut prendre l'avion et un avion ça a besoin de carburant, et le pétrole il faut aller le chercher.... avec les risques de marée noire.... Contradictions, contradictions !
Il faut donc savoir poser ses valises et se contenter de voir le monde tel qu'il nous est présenté à la télévision.... ..... Et puis il y a aussi, chez nous, des moments intéressants, des journées ou soirées agréables, des débats passionnants, une vie publique locale... c'est certes moins exotique mais c'est aussi économiquement et écologiquement plus raisonnable...
Le premier samedi de mai débute la foire exposition de Niort : Les années passées cette foire permettait aux deux-sévriens de voyager un peu : De nombreux pays y furent honorés : Il y a deux ans c'était le Costa Rica ; l'année dernière le thème était, déjà, un peu plus général avec les déserts.... Cette année avec le bois je n'ai guère trouvé le sujet très porteur, même si c'était en grande partie rattaché à la construction : si au moins on nous avait fait un peu rêver avec la forêt amazonienne, ou la taïga sibérienne .... Certes il y avait bien quelques photos sur l'exploitation du bois au Cameroun ou au Gabon .... mais....!
Finalement je ne me suis pas trop attardé à la foire cette année... j'aime nettement mieux quand elle nous vante les attraits d'un pays et nous donne envie d'y aller. ... les sujets bateaux et même s'il y avait une petite maquette de l'Hermione, ne me touche guère.
La veille de la fête du travail nous avions reçu à Niort, Alain Vidalies dans le cadre de l'association « Citoyens d'abord » sur le thème « Santé et stress au travail . Evolution des lois et leurs effets. »
Avocat spécialiste du droit du travail il est député de la 1ère circonscription des Landes. et vice-président de la commission des lois.
Au sein du PS il fut secrétaire national aux entreprises, puis depuis 2008 il est secrétaire national au travail.
Quelques jours avant de venir à Niort, Alain Vidalies accompagnait Martine Aubry en délégation pour rencontrer Eric Woerth au ministère du travail et parler de l'avenir des retraites.
Il se dit persuadé que l'objectif principal du gouvernement est de mettre la main sur le fond de réserve des retraites qui a été créé en 1999 par le gouvernement Jospin ; un fond d'investissement qui dépend de la caisse des dépôts et qui avait pour objet d'assurer la pérennité du régime par répartition en tablant sur un montant de 150 milliards à échéance 2020. Actuellement la réserve qui devait être abondée des ressources des privatisations serait de 33 milliards. Depuis 2002 les gouvernements de droite n'ont rien versé marquant ainsi leur peu d'intérêt pour ce projet...... Par contre les 33 milliards qui y sont stockés les intéressent et c'est bien ce qui les pousse à ouvrir le débat avant 2012....
Une cagnotte disponible de 33 milliards permettrait de réduire le déficit budgétaire avant les élections et permettrait de présenter un bilan sarkoziste moins catastrophique..... Cette somme pourrait toujours être récupérée ensuite en faisant cotiser les salariés plus longtemps : un très mauvais coup pour les retraites si cela devait se confirmer.
Cette information ne fut pas le seul moment fort de cette soirée débat : j'ai aimé quand Vidalies a martelé que la gauche devait impérativement se réapproprier la valeur « travail » que nous a volé Sarkozy lors de la dernière campagne présidentielle.
En voulant, un peu plus tard en petit comité, développer cette notion, j'ai senti que nous avions, quand même, quelques divergences d'analyses.... J'y reviendrai un jour prochain en faisant un billet sur les retraites.
Sur ce blog (et sur le leur) je me suis souvent bagarré avec l'association « Les diaboliques » pour que je puisse, aujourd'hui, lui rendre hommage et la remercier d'avoir invité à Niort l'actrice Françoise Fabian qui venait dans la région pour faire la promotion du dernier film d’Alexandre Arcady, « Comme les cinq doigts de la main ». Promotion ou sauvetage ? Car il faut avouer que ce film n’est pas un chef d’œuvre.... « La routine (selon Première) » « Arcady peine à prendre du recul sur ce sujet personnel (selon Studio)»… En dehors de deux ou trois films de ses débuts, nostalgiques de ses racines pieds noirs, les autres thrillers ou politico-thrillers, ne m’ont guère emballé. Arcady s’efforce de faire, presque à chaque fois, un remake pied noir juif du « Parrain » ; mais n’est pas Coppola qui veut et Hanin n’a pas le calibre de Brando ni Bruel celui de Pacino. Enfin bref voilà un réalisateur que je boycotte de puis une dizaine d’années et je ne suis allé voir son film que pour rencontrer Madame Fabian.
A la fin de la projection elle s’est présentée au public et a rapidement évacué les questions sur le film sinon que pour se féliciter de l’exceptionnelle camaraderie de tournage avec l'équipe du film et notamment avec ses jeunes partenaires plus charmants les uns que les autres : Pas grand chose sur Arcady et le film « qu’elle ne regarde plus car elle ne voit que les défauts » …pas sûr qu’elle rejoue un jour avec Arcady.
Elle se prêta au jeu des questions : Elle a aimé son précédent film « L’arbre et la forêt » avec Guy Marchand…. Moi aussi, malgré la musique de Wagner un peu trop présente.
Elle évoqua ses « bons souvenirs » de cinéma (surprise du succès « D’une nuit chez Maud »), de Théâtre (elle espère toujours jouer Tchekhov) et de la télévision ( Elle a adoré tourner « Les dames de la côte »)…Elle parla aussi de ses maris : Jacques Becker avec qui elle n’a pas pu tourné car il est mort peu de temps après leur mariage et de Marcel Boffuzi….
Le temps passait et les questions s’étiolaient : je sentais qu’elle commençait à s’ennuyer. Je préparai une question, sur ses débuts de carrière : sa participation au film de et avec Gérard Philippe « Till l’espiègle » et à la pièce de Camus « Les justes »…. Gérard Philippe et Albert Camus réunis dans la même question, ça me paraissait bien, judicieux même ; deux monstres sacrés qui sont décédés à quelques semaines d’intervalle il y a cinquante ans.
J’ai bien fait d’hésiter un peu et de me taire car j’aurai dit une belle bêtise au sujet « des Justes » car ce n’était pas Françoise Fabian mais Maria Casarès qui fut la partenaire de Serge Reggiani …. Sans compter que Mme Fabian eût été un peu jeune (15 ou 16 ans) quand cette pièce fut montée en 1949.
Par contre pour sa participation à Till l’espiègle, tourné en 1956, c'était bon...... C’est mon défaut et notamment sur ce blog d’être toujours trop long et de vouloir parler de tout, de trop...
Deux jours plus tard nous avons quitté Niort, sans le moindre regret d’abandonner la Foire de Niort, afin de nous rendre à Paris pour voir notre petit fils Gabriel qui a bien changé en deux mois.
A suivre