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Saga guyanaise 2011..... Nouveaux sites en bord du Maroni....

16 Octobre 2011 , Rédigé par daniel Publié dans #saga africa

 Avertissement : Ce billet, comme d'autres concernant notre séjour guyanais 2011, sera complété en fin de billet par un petit film vidéo ; le temps de le préparer et de ne conserver que les prises correctes.

 En attendant j'invite le lecteur à retourner sur le billet "Insectes et arachnides au Planeur bleu de Cacao" où j'ai déjà mis une vidéo qui mérite d'être vue.

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 Un week-end élargi au lundi, début octobre, pour se rendre au Nord-ouest de la Guyane en bord du Maroni. Tout juste rentrés de Saül, nous quittions Cayenne dès le lever du jour pour mettre, d'abord, le cap sur la réserve naturelle d'Amana à environ 280km. Peu après le hameau de Chiré on laisse la RN1 pour prendre la D8 et longer les rizières de Mana. 

On négligea le bourg de Mana pour  parcourir les 22 km de la route qui nous amène vers la plage des Hattes. Nous nous sommes arrêtés un moment à la Maison de la réserve naturelle, mais la plage, impatiente, nous attendait.

Nous sommes en territoire amérindien de la communauté Kalina. La commune d'Awala-Yalimano est constituée de trois villages. Deux villages, aux noms réunis, et un troisième Coswine qui n'est pas desservi par la route et qu'on n'atteint qu'en bateau ou en marchant. 

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En cet endroit les deux fleuves Mana et Maroni se rejoignent pour se jeterdans l'océan. La plage s'étend sur 5 km entre les deux villages elle est réputée pour être le lieu de ponte des tortues Luth. Yalimanpo et Awala subissent de mai à juillet une forte affluence touristique car c'est la période de ponte et donc d'observation des tortues. 

Ce samedi matin 1er octobre il n'y avait guère de touristes, Pilou et Gégéétaient les seules ondines sur cette plage. Nous avions pris la précaution de téléphoner au restaurant-gîte Yalimale pour déjeuner le midi. Il n'y avait pas de problème mais nous avions bien fait de prévenir car nous devions être les seuls clients... exceptée une magnifique mante religieuse.    

Le cuisinier, un jeune amérindien, nous a préparé un plat traditionnel le Kachhilipo à base de poisson cuit dans le jus de manioc. Le poisson est endémique du bas Maroni, c'est un Ageneiosus brevifilis en latin dans le texte  et localement appelé du  curieux nom  de " jamais goûté"; curieux  puisque, chaque fois que je viens passer quelques jours dans cette région, j'en mange régulièrement. En quittant Awala Yalimapo nous nous sommes arrêtés chez un artisan amérindien pour acheter quelques babioles ; nous avons retrouvé la dame qui présente avec tant de gentillesse ses modestes trésors et nous sommes repartis avec des colliers et en cadeau deux belles spathes de maripa.   

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En milieu d'après midi nous avons rejoint le gîte que nous avions retenu à côté de Javouhey. Un site magnifiquement aménagé avec des  bungalows confortables dans un parc fleuri et arboré, adossé à la forêt. De magnifiques peintures murales en décoration intérieure, bravo l'artiste !Le propriétaire est un métro-baroudeur installé en Guyane depuis plus de 30 ans. Originaire de la France prolétaire il a fui le chômage d'une région minière  et découvert son éden dans l'enfer vert amazonien. C'est un guide réputé, notamment pour faire la remontée du fleuve Mana. Son accueil est chaleureux, de prime abord, mais il devient un peu  lourd et donneur de leçons quand il aborde la politique. Super réac le mec, écolos s'abstenir !

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A sa table d'hôte on mange bien et la présence d'une gentille petite fille adoucit l'ambiance qu'impose son père quand il cause trop. Il nous donna, cependant, le judicieux conseil de prendre contact à Javouhey avec un guide Hmong, pour effectuer le lendemain matin une randonnée le long de la rivière Acarouany. Nous avons fini par trouver le guide en question, mais dans ce village Hmongil vaut mieux s'adresser aux enfants scolarisés qu'aux anciens pour se faire comprendre. 

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Notre guide était Théo, un des plus jeunes enfants de la famille : Théo qui n'a que 19 ans nous a, tout au long de la balade, donné de très riches informations sur la faune et la flore en ponctuant ses phrases d'une récurente expression qui m'a conduit à le surnommer Enthouka. Pour effectuer la randonnée à un tarif raisonnable il faut être au moins quatre personnes, alors que nous n'étions que trois.... un petit supplément pour partir, mais on ne l'a vraiment pas regretté. Nous avons remonté à vive allure la rivière Acarouany : l'essentiel n'est manifestement pas la balade en pirogue.

 Théo a commencé à ralentir l'allure quand on atteint un village bushinengué, probablement des bonis dans cette région. Les enfants se baignent, les femmes font la lessive, les hommes veillent ou se reposent. On nous fait de grands signes pour nous saluer auxquels nous répondons.

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Théo ralentit l'allure de la pirogue et commence à nous donner des informations et explications à grand renfort de "en tous cas".  Il est très intéressant, cultivé et amoureux de cette Guyane française qui, en 1977/78 a accueilli ses parents et grands-parents qui fuyaient le Haut-Laos. Encore quelques kilomètres de navigation tranquille sous le beau ciel bleu et à l'écoute des bruits de la forêt environnante et nous voila arrivés à destination, pour débarquer à Bois bandé. 

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Nous gravissons une petite colline pour atteindre le plateau où les sentiers sont  touristiquement balisés  pour une balade agréable, instructive mais guère aventureuse.  Durant plus de deux heures ce fut un véritable cours sur les arbres guyanais et leur utilisation éventuelle que nous fait ce jeune hmong. Les ficus étrangleurs, les bois-canons dont les paresseux sont friands des feuilles, les monis,  les fromagers qui dominent la canopée en atteignant souvent une hauteur de 50 m, et encore les angéliques dont le tronc bien cylindrique avec un diamètre de plus de 1 m, sont particulièrement utilisés pour fabriquer les pirogues ou encore les courbarils, les bois violets, bois diables et autres wapas.   

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  Théo nous conduisit auprès d'un arbre cathédrale et s'est lancé dans  un récital de sons de batterie en frappant en différentes partie du tronc. " De la canopée jusqu'au sol, la végétation s'étage en strate, les espèces se répartissant en fonction de leur adaptation au milieu : épiphytes arrimées sur leur branche, lianes  se dressant pour accéder à la lumière et fructifier, plantes de sous-bois vivant à l'ombre des arbres et enfin émergents aux contreforts épais."  

 Nous avons récupéré des feuilles de ficus pour en faire des cartes postales: Théo nous informe que les postes de Mana et de Saint Laurent acceptent ces envois s'ils sont correctement timbrés et avec une adresse bien en évidence sur la feuille. Pilou et Gégé ont tenté l'expérience avec 4 ou 5 envois. Réussite à 100%, toutes sont arrivée à Niort. Il nous a, aussi, montré comment on pouvait fabriquer une corde à base d'écorce. J'ai pu aussi jouer à Tarzan avec une liane. Il nous a montré des terriers de Matoutou et de cigale, récupérant au passage une mue de cigale et décorant Gégé d'un pin's naturel.  

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 Il nous donna , enfin une leçon de braconnage en nous montrant assez longuement comment fabriquer des pièges et  leur particularité,  chacun étant adapté à un type d'animal : agouti, pac, tapir, cochon...

Nous avons pris le chemin du retour, Théo nous posant des questions ou devinettes. Une courte pause à l'embarcadère avant de remonter dans la pirogue.

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  Un retour plus lent où l'on prit le temps d'observer les berges et essayer  d'apercevoir dans  le rideau forestier des rives des passereaux. Au fil de l'eau on peut surprendre des martins pêcheurs ou des aigrettes bleues et des hirondelles et parfois dans le ciel des milans ou balbuzards. 

Théo, arrêta sa pirogue près d'un cacao-rivière pour cueillir et offrir à ses passagères une  jolie fleur. Une bien sympathique randonnée le long de l'Acarouany, que je recommande à tous ceux qui voudront aller en Guyane. 

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De retour à Javouhey bourg et comme il était  midi nous ne pouvions partir sans aller au marché et bien sûr déjeuner dans l'un des   restaurants Hmongs .  Un régal de spécialités pour quelques euros.

En quittant Javouhey pour rejoindre Saint Laurent nous nous sommes arrêtés au carrefour de la crique Charvein où il y a au bord de la route des boutiques d'artisans saramakas, des maitres delasculpture sur bois...... et pour quelques euros de plus ! Mais prix dimanche quand même ! Difficile à négocier à la baisse !

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Cap sur Saint Laurent, rapidement traversé, on doit y revenir lundi matin ; nous continuons pour atteindre et faire une courte pause rafraîchissante à Saint Jean du Maroni.

Avions-nous le temps pour un aller-retour à Apatou et revenir avant la tombée de la nuit à notre gite près du village Espérance. C'était faisable et c'eût été dommage de ne pas montrer à Gégé cette petite ville qui se développe depuis deux ans qu'elle est reliée à Saint Laurent par une route. Sauf qu'en arrivant sur Apatou nous avons été pris dans viollent orage qui nous interdisait de sortir de la voiture (exceptée Gégé qui a voulu goûter à 10 secondes de pluie équatoriale).

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 Nous avons pris le chemin du retour sous une pluie continue que mes essuie-glaces n'arrivaient pas à contenir : 40 km à faire soit plus d'une heure de trajet dans ces conditions et mes inquiétudes quant à l'état de la piste en latérite pour rejoindre le gîte après un tel déluge. Finalement la pluie s'est arrêtée avant que nous n'atteignions la piste et il semble que l'orage n'ait pas été trop violent en cet endroit. Ouf !

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 J'avais fait une reconnaissance du gîte Moutouchi (du nom d'un arbre précieux de zone humide)la semaine précédant l'arrivée de Gégé alors que j'étais à Saint Laurent en mission professionnelle. L'accès au gite en quittant la piste au bout de 7 à 8 km, n'était alors pas possible mais le propriétaire m'avait promis que la voie serait dégagée à temps. C'est avec soulagement que je constatai qu'il avait tenu parole car je n'aurais pas laissé toute la nuit la voiture sur la piste à plus de 300 m du gîte. 

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  Il y a dans le parc l'habitation des propriétaires, Franck et Isabelle et leurs deux enfants adolescents sans oublier deux animaux de compagnie un zébu et un jeune chien : une charmante famille très accueillante. L'autre habitation est réservée à la location pour randonneurs ou touristes et dispose de 7 couchages. Il s'agit d'un gîte rural situé dans un parc gagné sur la forêt et devenu plantation d'arbres fruitiers: orangers, manguiers, citronniers, bananiers et la culture des ananas.

 La maîtresse de maison nous avait concocté un menu local délicieux et copieux auquel nous avons fait honneur.

Ce gîte, comme mentionné sur son site http://www.moutouchi-guyane.fr, a pour vocation principale la chasse entomologique.  En n'effectuant qu'une courte halte d'une soirée, nous n'avons pu en profiter, d'autant que cette saison n'est pas la plus propice, mais nous reviendrons.  Nous avons cependant bien profité des conseils de Franck. qui nous a depuis transmis par internet de nombreuses photos.

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Une bonne nuit de sommeil, en rèvant qu'un jaguar rodeur viendrait, en ronronnant,  nous lécher les pieds pour nous réveiller au petit jour. Cette aube brumeuse qui est en Guyane le meilleur moment de la journée.

Lundi matin je devais reprendre pendant quelques heures ma panoplie de travailleur et aller donner mes derniers conseils de consultant à mes  amis-clients.

Pilou pendant ce temps-là faisait visiter Saint Laurent à Gégé :  Le centre ville, les bords du Maroni, l'esplanade Laurent Baudin, le camp de transportation et un passage obligé à la mairie. Quand elles sont venues me chercher j'eus le plaisir de leur présenter un autre aspect de la Guyane, en leur faisant visiter  une entreprise moderne, dynamique et compétente là-bas tout au bout de la France. 

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 Retour ensuite sur Cayenne  avec une dernière petite pause à Iracoubo pour admirer la décoration intérieure de l'église.... oeuvre d'art réalisée par un bagnard.

 

 

(A suivre)

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