Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Saga South Africa...... Durban et pays Zoulou

19 Avril 2013 , Rédigé par niduab Publié dans #saga africa

 Pour ce 4ème jour du voyage en Afrique du sud nous avons du nous lever à 4h30 pour nous rendre à l'aéroport de Cape-Town et prendre un vol pour rejoindre Durban où nous sommes arrivés vers 8 H. Durban  est la capitale de la province KwaZulu-Natal, la plus peuplée d'Afrique du sud, qui s'étend du Cap-Est au sud jusqu'au Mozambique au nord, et qui a aussi une frontière avec le Lesotho et le Swaziland.  
 GEDC0020GEDC0031
 Durban qui compte près  de 1 200 000 habitants est la troisième ville la plus peuplée d'Afrique du sud. L'agglomération  atteint même 3,5 millions d'habitants dont la majorité noire (les 2/3)  parle zoulou. Il y a aussi une forte minorité hindou (20%) alors que les blancs, essentiellement d'origine anglaise, représentent moins de 10% de la population établie (car Durban situé en bord de l'océan indien a aussi une population estivale). Il apparaît que les Afrikanders sont peu nombreux à Durban, ce qui expliquerait, à mon sens, le peu d'intérêt que notre bizarre guide portait à cette escale au point où je commençais à me demander pourquoi ce voyage était appelé « Sur la piste des Zoulous ». Moi j'ai bien aimé ces trois heures passées entre centre-ville et divers arrêts sur le Golden Mille. J'aurai même bien aimé qu'on y consacre une journée complète et surtout une soirée, une nuit.... C'était enfin l'Afrique !      
   Comme au Cap et dans toute l'Afrique du Sud les populations d'origine  étaient les Hottentots et les Bochimans. Au cours du premier millénaire des peuplades Bantous arrivant d'Afrique centrale s'installèrent repoussant les deux ethnies de langue Khoi (à base de clics) vers la côte atlantique. Au 12e siècle il y eut  encore une vague d'émigrants de langue bantou, les Ngunis et les Sothos.   
DSCF5374 GEDC0018
C'est Vasco de Gama qui fut le  premier européen à débarquer, fin 1497,  dans cette région en la baptisant «Rio De Natal». Il fallut attendre près de deux siècles pour qu'un autre navire, le «Good Hope»  s'y arrêta en 1685 ; en fait ce fut par accident, suite à un naufrage, que l'équipage trouva refuge sur cette terre. Ils purent ensuite rejoindre Le Cap où les Hollandais s'étaient installés depuis une trentaine d'années.  
 
  A la fin du 18e siècle se produisit un phénomène double, les Boers éleveurs avaient besoin de gagner des espaces vers l'est tandis que les Bantous, notamment les Xhosas également éleveurs, avaient besoin de s'étendre vers l'Ouest. La première confrontation inévitable se fit vers Great Fish River en 1779 qui fut appelée «La première guerre des cafres». Il y aura au total neuf guerres des cafres, respectivement en 1779-81, 1793, 1799, 1811-12, 1818, 1834, 1846, 1850 et 1877-79. Seules les six premières opposèrent directement les Boers aux Xhosas ; disons que les suivantes opposèrent les colons d'origine européenne aux africains d'origine bantoue .
   Au début du 19e siècle un empire se forma dans toute la partie nord-est de l'actuelle Afrique du Sud, sous la férule de Tchaka, mythique et cruel guerrier qui imposa sa suprématie par la force à toutes les tribus bantoues du pays. Fils non reconnu d'un chef d'une tribu ngunie, il se mit au service, comme guerrier, de Dinguiswayo le chef d'une autre tribu ngunie, suzerain de son père. En 1818, il succédait par la force aux deux chefs et réunissait les deux tribus sous le nom de Zoulou (le ciel). En dix ans il créa un immense empire en assujettissant toutes les autres tribus bantoues. En 1828 il fut assassiné par Dinggan, l'un de ses demi-frères qui lui succéda mais qui ne put conserver l'unité de l'empire.   
   En 1824,  un bateau britannique accostait dans la baie du Rio Natal et son capitaine Farewell projeta d'y construire un port. Il fit venir une compagnie de travailleurs du Cap. Parmi ces hommes un marchand, Hennery Finn, qui alla à la rencontre de Tcheka, gagna son amitié et obtint l'autorisation de bâtir Port Natal.   
   En 1835, il y avait 35 résidents à Port-Natal qui changea de nom pour prendre celui du gouverneur britannique de Cap, D'Urban. 
  Suite à l'abolition de l'esclavage en 1833, les Boers quittaient la région du Cap pour s'installer sur de nouveaux territoires hors tutelle britannique: ce fut le grand Trek. Les Voortrekkers arrivèrent au Natal en 1838 et établirent la république de Natal avec pour capitale Piertermaritzburg située à une soixantaine de kilomètres de Durban. A la bataille de Blood River 500 boers écrasèrent 10 000 zoulous.
GEDC0035GEDC0041
  En 1839, les troupes britanniques se retirèrent de Durban. A partir de 1842, elles tentèrent de revenir pour reprendre le Natal sous domination des Boers. Durant trois ans l'issue fut incertaine, notamment en mai 1845 lorsque les Britanniques durent se retrancher dans Durban, assiégés par les Voortrekkers . Un commerçant, Dick King, parvint à franchir le blocus et fit 680 km à cheval, pour aller chercher du renfort. 20 jours plus tard les Boers, pris à revers, devaient à leur tour battre en retraite et rapidement toute la colonie repassait sous autorité britannique.    
  A partir des années 1850, se développait dans cette région la culture de la canne à sucre, qui entraîna à partir de 1860, une forte immigration d'hindous sur Durban. Le port prenait aussi à cette époque ue importance économique considérable.
  En 1879, il y eut une grande inquiétude, à l'annonce de la défaite des troupes britanniques face aux Zoulous lors de la bataille de Isandhlwana. La ville enrôla alors des volontaires dont un certain Louis-Napoléon fils de l'ex-empereur français Napoléon III. Il fut tué le 1er juin 1879  par les Zoulous lors d'une patrouille.  Ce fut  la dernière guerre dite des cafres.
 
GEDC0040 GEDC0048
La paix n'était pas encore établie car il y eut encore deux guerres entre les anglais et  les boers :   
   « Le premier conflit en 1880-81, tourna l'avantage des Afrikanders et les britanniques ne purent imposer leur autorité. Au cours du second, (1899-1902) les Britanniques engagent 500. 000 hommes. Ils détruisent systématiquement les fermes et construisent 45 camps pour les blancs et une soixantaine d'autres pour les noirs, les premiers camps de concentration du XXe siècle . La malnutrition et les épidémies déciment les prisonniers : 28.000 Blancs et vraisemblablement, y perdront la vie.
Les derniers combattants boers s'étant rendus, la guerre s'achève avec la signature du traité de Vereenging, entérinant la disparition des Etats Africanders, Transvalt et Orange, la reconnaissance du Roi d'Angleterre comme souverain, la libération des prisonniers, l'amnistie pour les irréductibles et la protection de leur langue, l'Afrikaans. Les Noirs n'ont pas été pris en considération ni par les vainqueurs ni par les vaincus.... Le Monde Histoire.
GEDC0062GEDC0056
  Le 5 Octobre 1960 lors du référendum sur l'établissement d'une république en Afrique du Sud rompant avec le Commonwealth, le Natal et Durban se distinguèrent du reste du pays avec 93% des électeurs (seuls les blancs votaient) qui rejetèrent cette proposition alors que pour l'ensemble du pays le oui l'emportait avec 52%. La ville pendant la période de l'apartheid s'est toujours caractérisée par une hostilité au parti national au pouvoir.  
 Le 17 mars 1992 lors d'un référendum (le dernier réservé aux blancs) d'approbation de la politique de réforme du président De Klerk, approuvé à 69% dans tout le pays, Durban fit mieux en répondant oui à plus de 84%.
  En 2001 Durban accueillait la conférence sur le racisme organisée par l'ONU. En 2011, elle recevait une conférence de l'ONU sur le changement climatique.
   La semaine précédente à notre voyage le président Zuma recevait à Durban ses homologues Brésilien, Russe, Indien et Chinois lors de la réunion des BRICS, les pays émergents du G20.
   C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai  passé ces quelques heures, hélas trop courtes, au centre-ville. Je n'ai pas pu m'empêcher de dire à notre guide, l'amère Thérésa, que cette ville était superbe et autrement plus intéressante que Le Cap.  
   Nous avons repris notre route pour nous diriger par la  côte vers le nord-est en pays zoulou, la réserve de Hluhluve.
GEDC0061DSCF5416
  Nous avons pris un copieux déjeuner dans un restaurant à la sortie de Durban...   Puis après Empangeni, nous avons pris une piste qui suivait une voie ferrée pour atteindre Zulu Nyala Heritage, situé dans un magnifique parc ou les antilopes et zèbres avaient libre accès.                  
  DSCF5411DSCF5409
Nous eûmes droit à une soirée de repos avec,  après un barbecue, un spectacle folklorique Zoulou.    Le lendemain matin nous devions encore nous lever de bonne heure pour pouvoir approcher les animaux dans la réserve, la plus ancienne d'Afrique, qui couvre 23.000 ha et recense de nombreuses espèces et notamment plus d'un millier de rhinocéros blancs.
 J'ai commencé à déchanter lorsque j'appris en arrivant sur le site  que l'option 4x4 n'avait été retenue pour d'obscures raisons et ce contrairement au projet de voyage..                              
Comment pouvoir approcher des animaux en autocar, comment prendre des photos intéressantes, si l'occasion se présente, d'un autocar dont les vitres sont entachées de gouttes de pluies et de poussière. Nouvelle désillusion ! 
 Les trois heures passées dans la réserve Hluhluwe, dans ces conditions, furent une perte de temps inintéressant.       
DSCF5426GEDC0145
Nous vîmes un buffle puis deux groupes d'éléphants qui traversèrent négligemment la route devant le car, trois ou quatre girafes très lointaines dans les collines, facilement reconnaissables, des singes, des antilopes, un soupçon de cul d'un rhinocéros blanc.... et c'est tout.
En fin de matinée, terriblement déçus, nous avons pris la route du Swaziland.           
  DSCF5460 
     
(A suivre)
 
 
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
J'ai vu un documentaire sur la vie des ouvriers agricoles en Af'sud... ce n'est pas très reluisant. On peut même dire que c'est la misère. Décidemment rien n'a vraiment changé au pays des<br /> Afrikaners. Bravo pour tes exposés et tes clichès toujours très intéressants.
Répondre