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Saga South Africa ...... Péninsule du Cap et Cape Town

7 Avril 2013 , Rédigé par niduab Publié dans #saga africa

 Quand nous avons débarqué à CapeTown, ce dimanche 31 mars en fin de matinée, je savais que j'allais découvrir une autre Afrique, une Afrique différente de celle(s) que je connaissais. Je m'inquiétais du changement d'orientation de l'itinéraire, car nous devions, initialement, arriver à Johannesbourg et repartir du Cap et nous allions faire l'inverse  ce qui aurait sûrement des conséquences, notamment pour les visites des parcs.

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 J'avais bien une petite idée de ce qu'était ce pays et c'est ce qui m'avait attiré.... et puis, au besoin, nous nous étions munis du guide de voyage '' National Géographic'' et la veille du départ j'avais trouvé la revue du Monde-Histoire ''Comprendre un monde qui change: Afrique du Sud de l'apartheid à Mandela''.

 Nous avions une autre inquiétude : Nelson Mandela était une nouvelle fois hospitalisé et nous craignions qu'une issue fatale du grand homme et un éventuel deuil national ne perturbe ce voyage. Il n'en fut rien, tant mieux pour lui et pour nous.  Je dois dire que, dès les premières impressions de ce dimanche après midi (Déjeuner et visite d'une ferme d'élevage d'autruches à Ostrich en banlieue de la capitale puis balade au centre de Cape Town) impressions de quelqu'un qui avait passé une nuit en avion, je devais me pincer pour me croire vraiment en Afrique. 

Nous avons eu aussi la chance de tomber sur un très beau mariage dans le quartier malais  où nous étions invités à rejoindre le groupe familial pour figurer sur la photo. Sympathique accueil surréaliste.

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Nous avons passé deux jours et demi dans cette région et trois nuits à l'hôtel Garden ; ce qui peut être  utile en fin de circuit est excessif en début de voyage. L'inversion d'itinéraire présentait, toutefois, l'avantage de coller à la chronologie historique de la présence des européens et de la construction du pays.        

  La ville de Cape Town est située dans une baie au nord-ouest de la péninsule qui sépare les océans Atlantique et Indien et dont l'extrémité est constituée de deux pointes le Cap de Bonne Espérance et Cape Point.  

    Le navire du Portugais Bartolomeu Diaz fut le premier à atteindre cette pointe sud de l'Afrique en février 1488. Neuf ans plus tard ce fut au tour de Vasco De Gama qui, à la demande du roi du Portugal, cherchait la voie maritime pour relier l'Inde. Il contourna la péninsule et débarqua sur la côte est le jour de Noël 1497. Il reprit ensuite sa route vers l'Inde qu'il atteignit six mois plus tard.  

Les premiers européens à vivre en ce lieu furent des hollandais rescapés, en 1648, d'un naufrage au large de la Montagne de la table. Ils furent retrouvés un an plus tard.  Cette expérience incita la Compagnie des Indes à établir un comptoir au Cap de Bonne-Espérance. En 1652 un détachement conduit par Jan Van Riebeck s'installait avec mission de créer des jardins maraîchers, des vergers pour approvisionner les navires de passage.

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  A partir de 1657 des colons-fermiers hollandais s'installaient en faisant aussi venir des esclaves de Madagascar.    

  En 1688 ils étaient rejoints par des Français protestants réfugiés qui fuyaient la France après la révocation de l'édit de Nantes. Ils s'installèrent dans une vallée à l'est de l'actuelle Cape Town où ils lancèrent la culture de la vigne. Ils abandonnèrent assez vite le français au profit du hollandais. Les Anglais commencèrent à avoir des velléités sur cette zone, aussi les hollandais construisirent à Cape Town un château fort de modèle Vauban, composé de cinq bastions, qui fut terminé vers 1679.

Vers la moitié du XVIIIe siècle, Cape Town est une ville portuaire très active; des produits frais de l'intérieur des terres y sont vendus aux navires  faisant escale et les produits importés sont proposés aux fermiers locaux. La colonie commençait à s'étendre hors péninsule. Les immigrants s'installaient délogeant les indigènes Khoilkloi (Hottentot selon la dénomination hollandaise) qu'ils ont tués ou asservis et les  peuplades Sankloi (ou Bochiman) qui furent repoussées vers le nord.  

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 En 1795 la Compagnie des Indes en banqueroute fut dissoute. Quelques années plus tard les Britanniques, inquiets de l'expansionnisme napoléonien en Europe et de ses visées sur cette zone stratégique, décidaient d'occuper la péninsule du Cap. Cette annexion fut entérinée par la convention de Londres en 1814. En 1820, 4000 britanniques, surnommés les colonisateurs, se voient offrir le voyage vers le Cap et des terres.   

  Les rapports entre les Boers (fermiers hollandais) et les Anglais s'envenimèrent lorsque le parlement britannique vota le 8 août 1833 l'abolition de l'esclavage, mesure qui devenait effective dans la colonie à partir de 1838. Les boers devinrent alors voorttrekkers (pionniers) quittant alors le Cap avec familles et esclaves par vague , sur des chars à boeufs et s'enfoncèrent dans l'intérieur du pays..... Cette migration est connue sous le nom de Grand Trek...... Mais ceci est une histoire qui concerne toute l'Afrique du sud et pas seulement la péninsule du Cap et sur laquelle je reviendrai dans d'autres billets.

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  Quand la municipalité du Cap fut créée en 1840 la ville ne comptait que 20 000 habitants dont 10 500 blancs. Elle fut divisée en six districts. Le mode d'élection des conseillers était non racial mais basé sur une franchise : il suffisait d'avoir des revenus et d'être propriétaire au Cap pour être électeur.

En 1910, la ville du Cap devenait la capitale législative de l'Union sud-africaine.

  En 1948, la victoire du parti national aux élections générales sud-africaines entraînait la mise en place de l'apartheid

 À partir de 1976, les lois d'apartheid n'étaient plus aussi strictement appliquées au Cap que dans le reste de l'Afrique du sud: les activités sportives, les lieux de loisirs, les plages, les hôtels, les restaurants, les théâtres les services des bus étaient ouverts à tous, sans distinction de race.

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 La ville du Cap, de réputation plutôt libérale durant le XXe siècle et notamment pendant l'apartheid,  fut subitement perçue, après la fin de l'apartheid, comme étant devenue le dernier bastion des blancs sud-africain.

 Lors des élections de 1989 et donc avant la libération de Mandela c'est la parti démocrate qui l'avait emporté alors que tout le pays était sous la coupe du parti nationaliste raciste. Après la fin de l'apartheid et alors que le pays était, dans son ensemble, dirigé par l'ANC de Mandela, ce parti est depuis, régulièrement, battu au Cap par l'Alliance démocratique conservatrice essentiellement soutenue par les blancs et les métis.    

 Cette particularité tient sans doute à la composition démographique de Cape Town. En 2001 la ville du Cap (hors agglomération) comptait environ 830000 habitants dont 70 % de métis (coloureds), 20 % de blancs  moins de 7 % de noirs et 3 % d'asiatiques ou divers. Pour l'agglomération qui dépassait 2.800000 d'habitants il y avait 48 % de ''coloureds", 31 % de noirs, 18 % de blancs et  2% d'asiatiques). Au recensement de 2007 la population de l'agglo s'élevait à environ 3.500000 habitants avec une augmentation des noirs à 35%.... ce qui explique sans doute cette évolution politique.  

  Pendant 27 ans Nelson Mandela fut emprisonné, avec d'autres dirigeants de l'ANC. Il passa une vingtaine d'années à Robben Island dans la baie de Cape Town avant d'être transféré en 1982 à la prison de Poolsmoor dans la banlieue de la ville où il y eut les premières négociations avec les autorités. 

 A partir de 1986 il fut assigné à résidence  dans une villa où il pouvait recevoir sa famille, dans le périmètre du pénitencier de Paarl situé à une quarantaine de kilomètres de Cape Town. Il fallut attendre l'arrivée au pouvoir de Frédérick De Klerk pour que Mandela retrouve enfin la liberté sortant de Paarl, le 11 février 1990, devant des centaines de caméras de télévision diffusant ces images dans le monde entier. C'est avec une grande émotion que nous nous sommes retrouvés à cet endroit le 2 avril dernier.

 http://www.youtube.com/watch?v=_UrAMiccl4o

http://www.youtube.com/watch?v=IFqlLnAYwC0

Hormis ce moment fort, et le plaisir de voir de merveilleux sites je dois bien avouer avoir été quelque peu déconcerté de ces quelques jours poussifs passés dans la région du Cap car je ne retrouvais pas   l'Afrique que j'aimais. 

 

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 Une impression amplifiée par la présentation que nous en faisait notre guide, au demeurant médiocre et que, par charité, j'appellerai Thérésa. C'était une française âgée de 75 ans, présente depuis plus d'une quarantaine d'années en Afrique du Sud, et résidant dans l'agglomération de Cape Town qu'elle définissait comme  la ville d'Afrique du Sud où il faisait le plus bon vivre. (????)

 A une trentaine de kilomètres de Cape Town, au sud-ouest, sur la côte Atlantique il y a le port de Hout Bay. On y voit des chalutiers en train de débarquer langoustes et thons. La baie est entourée  par Chapman's Peaak, une route panoramique célèbre serpentant sur les pentes granitiques et par Sentinel Mountain, une montagne majestueuse.  

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  Nous avons embarqué sur un bateau qui nous a conduits près de Dunker Island qui est un refuge d'oiseaux et d'otaries à fourrure. Cette réserve naturelle abrite plusieurs milliers d'otaries jeunes, la plupart des mâles qui attendent là en toute sécurité l'âge reproductif, 8 ou 9 ans pour quitter l'île et rejoindre au nord en Namibie les zones de reproduction. La gestation dure huit mois et environ huit autres mois après la naissance sont nécessaires avant que les jeunes otaries prennent à leur tour la mer pour rejoindre Dunker Island où ils attendront patiemment l'âge adulte pour partir à leur tour retrouver la colonie et les femelles en Namibie. Une distance d'environ 1600 km à parcourir avec des pertes en route. Etonnant cycle de vie ! 

  Nous avons ensuite traversé la péninsule pour rejoindre Simon's Town et Boulder's Beach et les rochers où des manchots ont trouvé refuge. Dans cette partie du Sud de l'Afrique comprise entre le Cap de Bonne Espérance et le Cap Aguilhas, les courants de l'océan indien et de l'océan Atlantique se rencontrent dans la Faise bay et la Walker Bay. Nous eûmes droit ensuite à un excellent déjeuner à base de poissons

dans un restaurant en bord de mer à Black Martin. En début d'après-midi nous avons prolongé la balade jusqu'aux extrémités sud de la péninsule. Quelques photos au Cap de Bonne Espérance puis au Cape Point. On peut accéder à l'ancien phare, soit par le funiculaire, soit avec une petite marche fort agréable. Comme nous étions parmi les plus jeunes du groupe (c'est dire), nous avons opté tout naturellement pour une marche rajeunissante.  

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  Nous sommes rentrés le soir sur Cape Town par la route traversant le parc national de Table Mountain. La dernière journée fut peu intéressante et s'il n'y avait  eu le passage par Paarl, la dernière résidence ''surveillée'' du prisonnier Nelson Mandela elle eût été inutile. (On aurait pu effectuer cette rapide visite la veille et gagner ainsi une précieuse journée pour le reste du voyage). Pour meubler cette journée nous nous sommes rendus dans la région du triangle d'or du vin sud africain. La ville de Stellenboch situé à une cinquantaine de kilomètres de Cape Town, célèbre pour son industrie viticole, son université, foyer du nationalisme Afrikaner et capitale et stade d'entrainement des  Springboks.

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 Quelques kilomètres plus loin on arrive à Franschloeek village construit dans un cirque rocheux par les Français huguenots fuyant la France en 1688. Nous avons fait la visite du musée et du mémorial huguenot, ce dont je me serais bien passé. Ces immigrés français  avaient apporté des pieds de vigne et leurs compétences vinicoles. Nous avons visité un domaine à Neethlingshof, eûmes droit à une dégustation qui confirma que ces vins n'étaient pas plus dégueulasses que les autres et nous fîmes surtout un excellent repas accompagné très modérément d'un verre de vin pour éviter de perdre trop temps par une sieste dans le car. .... ce qui n'aurait d'ailleurs pas été trop grave car l'après midi nous sommes retourné vers Cape Town pour visiter le jardin botanique de Kirstenbosch dont l'intérêt est très limité en cette période automnale où il y a très peu de fleurs. A défaut de plaisir des yeux ce fut une sympathique balade digestive. 

Pour cette troisième soirée à Cape Town, la météo étant plus clémente nous sommes montés sur les hauteurs pour prendre quelques photos (placées en première partie de ce billet).

Le lendemain nous devions nous lever très tôt (4 h 30) pour prendre l'avion pour rejoindre Durban...... Enfin l'Afrique. Vivement demain !

 

(A suivre)  

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