Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Presse aidant ...... Le magazine L'Histoire..., pour analyser La place des indiens dans les westerns Holywoodiens

12 Mai 2022 , Rédigé par niduab Publié dans #Presse aidant

Information : J'ai publié cet article le 22 juillet 2019 et je le propose à nouveau sans modification autre que la date de parution et cette information. Je vais probablement fermer ce blog, d'ici quelques mois, le temps de republier les articles que j'ai pris le plus de plaisir à faire. 

 L’article de ce blog qui est le plus visité (en restant à un niveau très modeste avec  environ 10.000 visites ; un peu moins même de l'ordre de 9.800 ) a pour titre «  Les carnets ouverts.... de John Dunbar et de Mesoke May Dodd ». Cet article que j'ai publié le 31.juillet 2012, et classé dans la rubrique « A livres ouverts », faisait suite à la lecture de deux romans au cours de cet été là,  « Danse avec les loups » de Michel Blake et « Mille femmes blanches » de Jim Fergus. Dans cet article je faisais, bien sûr, aussi référence au magnifique film de Kevin Costner, que j'avais vu bien avant de découvrir le roman, et j’indiquai aussi qu’Hollywood avait acheté les droits du roman de Jim Fergus et que celui-ci avait proposé plusieurs moutures de scénario….. J’attends toujours ce film....

En conclusion je mentionnai un article du remarquable magazine «l'Histoire. Les collections » un  trimestriel de janvier 2012 « L’aventure oubliée des indiens d’Amérique ». Cet  article concernait les terres sacrées des sioux les Black Hills.

J’ai soigneusement conservé ce magazine que je feuillette encore de temps à autres, et justement, aujourd’hui, je vais abondamment m’en servir pour évoquer les westerns et les indiens.

Depuis mon enfance je suis fan de ce type de films. Je vais donc reprendre de larges extraits de l'analyse du magazine en la complétant ponctuellement de quelques souvenirs, impressions et coups de cœur le plus souvent malheureusement lointains. Ci-après en bleu le texte de l’auteur Farid Ameur (docteur en histoire spécialiste des États Unis). L’article complet reste consultable sur internet.

 

« Contrairement à une idée reçue, l’Indien connaît des débuts prometteurs à l’époque du cinéma muet. A la veille du premier conflit mondial, l’heure est à l’exploitation d’une imagerie naïve et naturaliste. Le mythe du « bon sauvage » refait surface. Face à la cupidité des Blancs, les indiens sont représentés comme des individus stoïques, intègres et fiers, vivant en osmose avec la nature…. […s’ils versent dans le stéréotype, les réalisateurs s’attachent surtout à mettre en exergue des scènes de la vie quotidienne d’où la dimension ethnologique de ces courts métrages….]… Rares cependant sont les réalisateurs à afficher un parti pro-indien. Seul Griffith, dans Massacre (1914) suggère le triste sort réservé aux tribus amérindiennes. Les indiens n’y déterrent la hache de guerre qu’après avoir été attaqués par la cavalerie et s’ils finissent par être vaincus, leur sens de l’honneur est exalté. Je dois préciser que je ne connais pas ce court métrage.

A la fin des années 1930, à l’air du parlant, s’élabore la forme classique du western sous l’impulsion de John Ford, Raoul Walsh et Cecil B. DeMille. Pour répondre aux attentes d’un public friand d’action, le souffle d’une épopée, celle de la conquête de l’Ouest, inspire les productions hollywoodiennes….. […]…

Dans La charge Fantastique (1941) de Raoul Walsh, Errol Flynn qui joue le rôle de Custer, trouve une mort héroïque à Little Big Horn. Le clou du film est resté dans les mémoires. Debout près de son fanion personnel, le commandant du septième de cavalerie est le dernier survivant du côté des tuniques bleues. Le regard fier et poitrine au vent, il tombe après un ultime face-à-face avec les Sioux.

Dans la trilogie à la gloire de la cavalerie américaine (Le massacre de fort Apache, en 1848, La charge héroïque en 1949, et Rio Grande en 1950), qui assied la renommée de John Wayne, le cinéaste John Ford nous livre une version aussi manichéenne de la conquête de l’Ouest. L’Amérique conservatrice des années 1950 applaudit ces diverses productions cinématographiques. En période de guerre froide, elles imposent le respect de l’uniforme et des mœurs puritaines en même temps qu’elles font valoir l’idée que le droit a toujours été du côté des États-Unis. Qui s’attaque à leur puissance doit s’attendre à des représailles. Somme toute, la figure de l’Indien symbolise l’ennemi, celui qui a toujours tort, avec lequel on ne peut s’entendre et qui finit par expier ses crimes.

Certes, quelques westerns échappent à la règle. Dans La flèche brisée (1950), Delmer Daves s'inscrit à contre-courant en présentant Cochise, le redoutable chef apache, sous des traits avantageux. Intègre, réfléchi et éloquent, il parvient, non sans mal, à contenir l’agressivité de ses guerriers au nom de l’intérêt général. Vers la fin de sa carrière, John Ford, véritable maître du genre, apporte une touche plus nuancée à sa vision de la conquête de l’Ouest. Dans La Prisonnière du désert (1956), il innove en mettant en scène des exactions dont ont été victimes les Indiens.

Il se révèle plus audacieux dans Les Cheyennes  (1964) son dernier western et sans doute le plus émouvant.S’appuyant sur une histoire vraie, il y rend un vibrant hommage à la souffrance d’un peuple exilé, harcelé par l’armée, qui tente de regagner ses terres ancestrales en bravant le froid et la faim. « Ce sera l’Ouest vu du côté des indiens, a annoncé John Ford durant le tournage. J’ai tué plus d’indiens dans ma carrière que n’importe quel réalisateur, alors j’ai pensé que ce ne serait que justice si je racontais maintenant leur point de vue… »

Un autre signe ne trompe pas. Pour incarner des rôles d’indiens, on fait appel à des acteurs blancs. Anthony Quinn, Burt Lancaster, Charles Bronson, ou Rock Hudson.

(Taza le fils de Cochise de Douglas Sirk de 1954), pour n’en citer que quelques-uns, ont « joué à l’Indien » Jeff Chandler a reçu un oscar pour son rôle de Cochise dans La Flèche brisée. Seul Jay Silverheels, de la tribu des Mohawk, fait exception pour son rôle de Tonto dans Le Justicier solitaire (1956). Les indiens restent les faire valoir des tuniques bleues, des trappeurs, des pionniers et des cow-boys… [….]…

Je fais une pause dans l’article de  l’historien Farid Ameur pour évoquer quelques films de ces années que j’ai découvert au cinéma alors que j’étais âgé de 8 à 12 ans. Parmi les premiers que j’ai vu je me souviens de L’expédition de Fort King (1953) de Bud Boetticher avec Rock Hudson et Anthony Quin, dans le rôle de l’indien, film que j’avais 

vu avec plaisir, et surtout Bronco Apache (1954) de Robert Aldrich avec Burt Lancaster dans le rôle principal de Massai, Jean Peter sa femme Nalinle et Charles Bronson dans le rôle de Hondo, son frère. J’ai revu ces films en DVD : celui  de Boetticher a mal vieilli mais celui d’Aldrich reste un chef-d’œuvre….ces deux films étaient moralement bien pensant envers les indiens. Robert Aldrich a fait 18 ans plus tard un autre western sur un thème assez proche de l’apache qui se sauve de la réserve pour retrouver ses terres ancestrales. Le film Fureur Apache (1972) est sensé défendre la cause indienne mais l’exposition des violences indiennes rend le film plus complexe et décevant. On y retrouve Burt Lancaster mais  là il ne joue  plus l’indien mais le guide vétéran de l’armée. Le veux chef apache est interprété par Joaquim Martinez un acteur mexicain.

Pour revenir aux années 1950 il ne faut pas oublier La dernière chasse (1956) de Richard Brook avec Steward Granger et Robert Taylor un des rares films qui mettent radicalement en question la conquête de l'Ouest et la supériorité de la civilisation blanche. Idem pour La rivière de nos amours (1955) d’André de Toth, produit par et avec Kirk Douglas, Elsa Martinneli.

Au début des années 60 il faudrait aussi citer Le vent de la Plaine de John Huston avec encore Burt Lancaster, l’acteur porteur de valeurs morales, Audrey Hepburn et Audie Murphy. Houston regrettait que son film qu’il voulait antiraciste ait été reçu comme un film d’action. Le mélange des genres en a fait un chef d’œuvre.

….. A la fin des années 1960, les États-Unis sont secoués par une remise en cause sociale et culturel qui conduisent notamment les réalisateurs à réinterpréter le rôle des minorités… [….]...  L’image de l’indien est retournée. Il devient le héros malheureux de la conquête de l’Ouest, qui a noblement défendu son mode de vie et sa terre face à j’injustes prétentions…. [….]…

Dans Little Big Man (1970 d’Arthur Penn, l’horreur des guerres indiennes nous est racontée à travers les tribulations de Jack Crabb, ballotté du monde des Blancs à celui des Indiens depuis qu’il a été recueilli, enfant, par des Cheyennes. A la croisée de la comédie, de l’aventure et du drame, ce film offre une vision idyllique de la vie tribale, avec aux côté de Dusty Hoofman, le rôle de Peaux-de-la-Vieille-Hutte incarné par Dan George, un chef de tribu Salish de Colombie Britannique, et condamne l’ambition ethnocidaire des Blancs. La reconstitution du massacre de la Washita est à la limite du soutenable.

Comme dans Le soldat bleu  (1970) de Ralf Nelson, où c’est au tour de la tuerie de Sand Creek d’être mis en scène de façon encore plus crue, elle établit un parallèle avec les exactions commises par l’armée américaine au Vietnam, comme celui de My Lai en 1968. Les tuniques bleue ne sont plus en odeur de sainteté : ils pillent, tuent et violent des innocents.

Il arrive qu'on se soucie désormais de véracité historique. Dans Un homme nommé Cheval (1970) d'Elliot Silverstein, l'accent est mis sur les rites et coutumes des Sioux. Dans Jeremiah Johnson (1972), Sidney Pollak signe une oeuvre environnementaliste. Le trappeur qu'incarne Robert Redford trouve dans le monde indien un plein équilibre que l'arrivée des Blancs finit par perturber.....

Je me sens obligé de mentionner pour cette décennieWillie Boy (1970) d'Abraham Polonsky avec Robert Redford, Katharine Ross  et Robert Black. Au début du 20ème siècle, Willie Boy un jeune indien tue, en état de légitime défense, le père de la jeune indienne qu'il souhaite épouser et s'enfuie avec elle. Le shérif interprété par Robert Redford se lance à leur poursuite mais il n'est pas le seul.... La chasse à l'homme, à l'indien est le thème principal du film.  

Même si c'est un film un peu décevant il me faut aussi citer Buffalo Bill et les indiens (1976) de Robert Altman avec Paul Newman en Buffalo Bill et Frank Kaquitts en Sitting Bull. En 1885 Buffalo Bill prépare son "Wild West show" et Sitting bull prisonnier de l'armée accepte d'y participer. Mais quand le président des États-Unis assiste au spectacle, le chef indien change de stratégie. Dans cette version c'est Buffalo Bill qui est présenté comme un affreux cabotin, mauvais tireur, mauvais cavalier mais en revanche bon buveur.

...[....]... A Hollywood, les indiens sont devenus les porte-parole d'une nouvelle forme de contestation, tout à la fois spirituelle, politique et sociale... [....]... En 1973 déjà, Marlon Brando, qui a prénommé l'une de ses filles Cheyenne, avait refusé l'oscar du meilleur acteur pour son rôle dans Le Parrain de manière à témoigner sa solidarité envers les premiers habitants du continent. 

Il faut cependant attendre le début des années 1990 pour que le pas décisif soit franchi. Le mérite en revient principalement au succès planétaire de Danse avec les loups (1990) de et avec Kevin Costner. Le film aux sept oscars retrace les aventures d'un lieutenant de cavalerie, lequel se lie avec les Sioux au point de tout connaître de leurs coutumes et de se fondre parmi eux. La beauté des paysages, une incroyable chasse aux bisons, contribuent au succès de cette vaste fresque écologique, bien que son originalité soit de mettre en scène des dialogues en langue lakotas et de signaler la présence d'acteurs amérindiens, notamment l'Omaha Will Grant et l'Oneida Graham Greene. Surtout Costner fait école.

A Hollywood, les indiens sont à la mode. En 1992, Michael Mann, qui s'était déclaré « sensible à l'injustice faite aux indiens » réalise une excellente version du Dernier des Mohicans avec Daniel Day Lewis. Dans le rôle principal.... [...]....Dans Geronimo (1993) de Walter Hill, le drame des guerres indiennes est abordé de front. West Studi y incarne un chef apache humilié, dépité par la fausse promesse des Blancs et déporté en Floride dans des conditions effroyables : Lire dans le même magazine l'excellent article de Philippe Jacquin intitulé « Geronimo, l'homme à abattre »

Wes Studi est un acteur d'origine Cherokee qu'on retrouve dans de nombreux films ou séries : guerrier Pawnee dans Danse avec les Loups, il est Magua le chef des Hurons dans Le dernier des Mohicans ; Il incarne ensuite Opechancanough chef Powhatan dans Le Nouveau Monde (2005) de Terrence Mallick. Il est encore Cochise  dans Albert à l'Ouest (2014).

 Dans le Geronimo de Water Hill il partage la vedette avec Gene Hackman - Général Crook,, Jason Patric - Lieutenant Gatewood, mais encore Robert Duval-éclaireur Sieber et Matt Damon - Sous lieutenant Davis..... Un film admirable !  

On retrouve aussi Wes Studi dans d'autres types de film comme Avatars de James Cameron où il joue un na'vi et dans Heat de Michael Mann où il est flic de l'équipe d'Al Pacino....

Enfin Wes Studi a encore joué un chef indien dans Hostiles (2017) de Scott Cooper avec Christian Bale. Le capitaine Blocker-Christian Bale est chargé d'une mission qu'il accepte à contrecœur. Avec ses hommes il doit escorter Yellow Hawkun chef de guerre Cheyenne mourant ainsi que sa famille, pour retourner sur leurs terres tribales. En chemin ils croiseront des Comanches belliqueux et très violents et en arrivant dans leur pays, des Blancs propriétaires de ces terres et peu enclins à laisser une famille indienne s'installer. 

[....] A Hollywood l'effet de mode est passé.... Les westerns se font rares, et avec eux les indiens à l'écran, comme si les deux étaient liés inextricablement. D'autres stéréotypes ont vu le jour. Une frustration qu'exprime sans ambages, l'acteur Graham Greene : Maintenant que nous avons cessé d'être des méchants ou les ''bons sauvages" de service, les réalisateurs se sentent tous obligés de faire des amérindiens un être mystique, mal dans sa peau, forcément en quête de racines...» La question est toute posée. Finiront-ils un jour, dans la vie quotidienne comme dans la fiction, par être considérés comme des Américains à part entière ? 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article