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No Pasaran..... Les républicains espagnols dans les camps deux-sévriens

5 Juillet 2011 , Rédigé par daniel Publié dans #no pasaran

 Ce billet « No pasaran »  est tiré d'un article du journal le « Courrier de l'Ouest » de Septembre 1999, retrouvé dans nos archives de grenier, pour répondre à Pascal qui, par un commentaire à de précédents billets, « Les compagnies de travailleurs étrangers» et « L'auberge espagnole », me demandait quelques précisions. 

  Les républicains espagnols qui, pour échapper aux troupes franquistes, avaient trouvé refuge en France dès février 1939, furent à l'entrée en guerre de la France en septembre 1939, regroupés en compagnie de travailleurs étrangers. Les Deux-Sèvres avaient été terre d'accueil pour une centaine de réfugiés espagnols dès septembre 1936. Trois ans plus tard, le département voyait arriver des milliers  de réfugiés requalifiés en fin d'année comme  travailleurs des CTE.

 « Dans les Compagnies de Travailleurs Etrangers , la vie des réfugiés espagnols était particulièrement difficile : Le 17 juillet 1936 reste une date noire.... C'est la date du putsch de Franco contre la république espagnole... La guerre civile durera près de trois ans et s'achèvera par la victoire des franquistes avec plus d'un million de morts et des centaines de milliers de détenus politiques. .....A l'époque, cette guerre est suivie de près par les français. Les deux-sévriens voient dès le 22 septembre 1936, les premiers espagnols arriver dans le département. Ils sont 133 personnes à fuir leur pays relate alors le «Mémorial des Deux-Sèvres »: ils sont accueillis dans des camps à Parthenay ou Niort.

 Jusqu'en 1940, des milliers d'espagnols trouveront ainsi refuge dans les différents camps de fortunes dressés ici et là en Deux-Sèvres. Un est implanté dans le stade municipal de la route de La Rochelle à Niort où les conditions d'hygiène sont précaires, note l'administration de l'époque. Les épidémies sont légion. Par exemple, le 3 mai 1939, deux jeunes espagnols parmi les 640 que compte le camp niortais décédèrent de la typhoïde, obligeant les services sanitaires à engager une campagne de vaccination.

 Dès 1939, la grande majorité des réfugiés est regroupée dans trois compagnies des Deux-Sèvres, relate Cécile B. (*) institutrice dans le nord des Deux-Sèvres. Ces compagnies sont implantées à Chizé, Saint-Jouin-de-Marnes et Saint-Loup-Thouet. «Les conditions de vie y étaient  exécrables, surtout au début ..... La seule disposition qui semblait s'appliquer pour recevoir les réfugiés était la discipline militaire. Elle était particulièrement sévère.» Plusieurs témoignages viennent corroborer cette affirmation.

 Les espagnols qui sont rentrés depuis au pays, repensent souvent à la France en des termes peu élogieux. Il y avait ceux qui travaillaient pour les civils et jouissaient de conditions de vie moins sévères. Il y avait les autres ! L'immense majorité était soumise à des règles de vie strictes, rigoureuses : « Le travail était rendu pénible à cause du froid et de la nourriture servie » indique José T. qui a passé plusieurs mois de son existence dans un camp picto-charentais. «Le plat quotidien était les topinambours. On avait la popote de l'armée alors que les officiers et l'interprète mangeait des petits cochons de lait. Nous étions logés dans des fermes abandonnées. Nous dormions sur la paille....», ou dans des wagons de chemin de fer désaffectés.

 Force est de de constater que les français s'inquiétaient guère du sort de leurs voisins ibériques. Au fil des mois, ces derniers ont même été la cible d'un racisme chronique et d'une incompréhension totale. Ils étaient appelés «des communistes qui en repartant chez eux chantent la lutte finale sur les quais  de la gare de Niort alors qu'ils devraient remercier les français pour l'accueil que l'on leur a réservé »,  écrit le Mémorial des Deux-Sèvres qui traduit là un sentiment général !

 Méconnue cette page d'histoire des années trente touchant les relations franco-espagnoles reste obscure pour la quasi totalité des français. Selon Cécile, dont le grand père maternel, Louis et son frère Rafael ont vécu dans l'une de ces compagnies, celle de Saint-Jouin-de-Marnes de décembre 39 à fin juin 40. « Ce sujet était et est encore tabou. Il faut également savoir que le gouvernement de Pétain en 1941, acceptera de livrer des espagnoles à l'Allemagne. Plusieurs milliers d'entre eux connaîtront ainsi la déportation et les camps de la mort. ». D'autres, aussi, ont combattu à la même époque dans les rangs de la résistance.... Mais cela, l'histoire l'a oublié....

 (*) Le journaliste Eric Marteau précise en fin d'article que Cécile, dans le cadre de ses études à l'Université de Poitiers, a rédigé un mémoire d'espagnol intitulé «Les réfugiés espagnols dans les compagnies de travailleurs étrangers dans le Poitou-Charentes.

 Son travail réalisé en 1993 a obtenu la mention bien, ce que je confirme connaissant très bien cette Cécile..... ma fille. 

 

(A suivre)  

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S
mon pere jaime simon juan né a canals (valencia)le 10 mars 1914 a combattu 3 ans avec les milices republicaines espanoles perdant la guerre contre franco il fut interné au camp d'argeles sur mer en 1939 puis expedie a st loup sur thouet il y resta je ne sait combien de temps ni pourquoi il fut renvoyer de nouveau argeles sur mer c'est la qu il fut identifier je cherche a refaire son parcours si vous avez des informations le concernant merci de m 'informer j habite anglet au pays basque <br /> Cordialement Antoine simon
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N
Je vous joins une fiche trouvée sur le site des archives départementales des pyrénées orientales. <br /> <br /> <br /> Numéro : 96858<br /> Nom : SIMON JUAN<br /> Prénom : Jaime<br /> Âge :<br /> Lieu de naissance : Canal.<br /> Nationalité :<br /> Religion :<br /> Profession : Chaufeur (sic).<br /> Lieu internement : ARGELES<br /> Provenance : Venant de 173 C.T.E. le 08/07/1940.<br /> Destination : Sorti: 3 C.T.E. sur RODEZ (sic).<br /> Observation : Venant de 173 C.T.E. le 08/07/1940. Sorti: 3 C.T.E. sur RODEZ (sic) 10/09/1940.<br /> CTE : Venant de 173 C.T.E. le 08/07/1940. Sorti: 3 C.T.E. sur RODEZ (sic) 10/09/1940.<br /> Référence dossier :<br /> Référence fichier : 1260W64<br /> Référence fiche : CABALLERO GABARRA Antonio
D
Désolé de répondre tardivement mais j'espère que vous, Sophie, repasserez par ce billet. J'espère que vous avez cliqué sur les deux autres billets référencés dans le texte. Par ailleurs j'en ai fait un autre depuis dont voici le l'adresse : http://niduab.com/2017/01/no-pasaran.conversacion-con-rafael.html.<br /> Je pense avoir dit tout ce que je savais sur la question grâce au mémoire qu'avait fait ma fille Cécile quand elle était étudiante.<br /> En plus des souvenirs de son oncle Raphael qui concernaient surtout les Compagnies de travailleurs et qui est décédé depuis, elle avait fait des recherches aux archives départementales des Deux Sèvres.<br /> Je vous souhaite des recherches fructueuses.
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R
Bonjour,<br /> Votre article est le premier que je lis sur le sujets des refugies espagnols qui sont arrives aux deux sevres.<br /> Mes arrieres grands parents en ont fait partis a partir de 1939 et j aimerais retrouver des archives, des traces de leur passage, de leur vie.<br /> Auriez vous le temps de m indiquer ou chercher, qui contacter pour essayer de trouver des infos ?<br /> D avance merci, car vos ecrits me donne encore davantage l envie et l espoir de connaitre mon histoire.
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R
Merci beaucoup pour votre reponse.<br /> BAV<br /> Sophie ROCCASERRA.