Saga Africa & co : INGA, éléphant blanc et bacille Shigellas
Inga au Zaïre fut ma 1ère mission professionnelle en Afrique ; ce n’était pas ma 1ère mission en zone équatoriale car
j’avais déjà travaillé en Guyane en 1969 (j’y reviendrai bientôt). C’était une chance pour moi, de pouvoir travailler sur ce gigantesque chantier. J'y suis arrivé, avec Pilou et
les enfants, fin octobre 1973 et nous nous sommes installés dans cette vie quelque peu particulière : nous manquions de presque tout, mais nous savourions chaque jour la
chance d’être là-bas, moitié vie de chantier, moitié vie de brousse. A l’occasion d’autres articles je reviendrai sur notre séjour de 3 ans à Inga mais pour ce 1er article je dois,
avant tout, expliquer ce qu’était Inga.
D’abord c’est un site fabuleux au Zaïre (ex Congo belge) ; ce pays immense, grand comme 5 fois la France, était peu peuplé (à l’époque
20 millions d’habitants ; devenu la République Démocratique du Congo, il aurait aujourd’hui plus de 60 millions d’habitants dont 8 millions à Kinshasa la capitale ). Inga se
trouve en pays KiKongo, à l’ouest dans la bande relativement étroite qui relie le pays à l’océan Atlantique, bande enserrée entre le Congo Brazzaville et l’Angola).
Le fleuve Congo, avec un débit moyen, près de l’embouchure de 42 000 m3/ seconde, est le deuxième fleuve du monde après
l’Amazone, mais, alors que le fleuve sud-américain fait plus de 100 km de large à l’embouchure, le Congo, lui, est relativement étroit puisqu’il n’est large, en arrivant à l’océan à Banana
Moanda, que d’environ 10 km. Le fleuve n’est navigable que de l’embouchure au port de Matadi sur 140 km ; en amont il traverse les monts de Bangu et n’est, sur 350 km, qu’une suite de
chutes d’eau (32 répertoriées) ; plus en amont avant Kinshasa il est plus paisible et partiellement navigable. Dans la zone de grandes turbulences et à moins de 30 km de Matadi se trouve le
site d’Inga avec une pente importante du fleuve ; sur 15 km, entre l’Ile de Sikila et la confluence avec la rivière Bundi, la dénivellation est de 8 % avec successivement les rapides de
Shongo, de Inga et de Kanza ; le fleuve fait, dans cette partie, 1 km à 1.5 km de large, mais avec des profondeurs supérieures à 100 m. Quand on est sur les berges c’est un spectacle
prodigieux, époustouflant ; même en saison sèche, en juillet-août, à l’étiage le débit est de 30 000 m3/ seconde ; en saison des pluies, en décembre, le débit peut dépasser
75 000 m3/ seconde.
C’est dans ces rapides que disparut, à la fin des années 80, l’animateur de télévision Ph. de Dieuleveut. Je ne connais qu’une personne ayant réussi à descendre, et malgré lui, ces rapides, accrochée sous son embarcation qui avait chaviré en amont ; c’est un français de l’EDF, Franck P. que nous avions tous cru mort pendant toute une nuit et qui fut retrouvé le lendemain, sonné mais bien vivant, 15 km en aval, sur une plage près de la Bundi.

C’est dans ces rapides que disparut, à la fin des années 80, l’animateur de télévision Ph. de Dieuleveut. Je ne connais qu’une personne ayant réussi à descendre, et malgré lui, ces rapides, accrochée sous son embarcation qui avait chaviré en amont ; c’est un français de l’EDF, Franck P. que nous avions tous cru mort pendant toute une nuit et qui fut retrouvé le lendemain, sonné mais bien vivant, 15 km en aval, sur une plage près de la Bundi.
Cette série de rapides fait du site d’Inga le plus important gisement de puissance naturelle concentrée en même point de notre planète.
L’énergie sauvage qui s’y dissipe annuellement est de 370 milliards de kw/h ; à titre de comparaison en 1975 la consommation d’électricité annuelle française était de 180 milliards de
kw/h : on disait alors qu’il y avait sur ce site un potentiel supérieur au total des consommations d'électricité de la France et de l’Italie réunies…..On faisait cette comparaison car
il y avait sur ce chantier, hors autochtones, essentiellement des italiens et des français, mais cette comparaison ne voulait pas dire grand chose; c'est un peu comme de comparer la taille d'un
arbre à manioc et la qualité des feuilles de manioc utilisées pour préparer la moambe.
Un barrage avait été fait entre 1968 et 1972, celui de Inga 1 et l’usine hydro-électrique, attenante de Shongo. Fin 1973
débutait la construction du barrage et de l’usine de Inga 2. Etait déjà prévue une 3ème usine, Inga 3, reliée à la retenue du barrage de Inga 1, qui devait être réalisée à lin des
années 70 ou début des années 80. La productibilité de Inga 1 était de 3 kw/h, celle de Inga 2 serait de 11 kw/h, la 3ème phase, Inga 3, apporterait 20 kw/h supplémentaires ce qui
était déjà énorme au regard des besoins réels du pays et des besoins à venir, même en rêvant d'une croissance exceptionnelle du continent africain. Certains grands esprits envisageaient un
projet pharaonique du Grand Inga avec un barrage sur le fleuve (Inga 1 et Inga 2 étaient des ouvrages en dérivation sur un canal construit à cet effet, le canal de
Fwamalo).
Le projet du grand Inga prévoyait un immense barrage sur le fleuve avec 52 turbines. Ni Inga 3 ni le Grand Inga n’ont été faits mais en 1975, une équipe d’une vingtaine d’ingénieurs, géophysiciens et géomètres est venue pendant près de 6 mois faire les études d’avant projet pour l’EDF.
De fin 1973 à juillet 1976, j‘ai participé à la construction de Inga 2 ; par la suite j’avais cru comprendre que les autres projets surdimensionnés avaient été, définitivement, abandonnés (Inga 1 et Inga 2, 30 ans plus tard ne tournent qu’à 20% de leur possibilité), mais quand on navigue un peu sur Internet il apparaît que ces projets utopistes ne sont pas complètement enterrés et qu'ils pourraient ressortir pour faire de cet ensemble hydro-électrique le n°1 du monde. Pour quoi faire ? Pour que le Congo ait un record du monde et que ce pays soit un peu plus endetté ? Projets au service de politiques de prestige. Que de conneries on fait faire sous couvert de prestige, en Afrique comme ailleurs.
Une amie, professeur d’économie, me disait un jour que les barrages de Inga étaient présentés dans les cours qu’elle animait en université, comme les aberrations économiques de cette époque, où il fallait recycler d’abord des surplus de dollars puis des pétrodollars ; politiques criminelles pour les pays en voie de développement et fomentés par la Banque Mondiale avec la complicité des états développés. Ces projets furent appelés « les éléphants blancs ». Je n’ai compris cela que progressivement, par expérience sur le tas, et en commençant à lire à cette époque les livres de René Dumont et plus tard ceux d’Edgar Pisani.
J’avais un contrat avec EDF et je faisais partie de l’équipe de maîtrise d’œuvre qui durant 3 ans a fait son travail du mieux possible. En dehors du renfort sur 6 mois de l’équipe pour le Grand Inga, nous avons été une trentaine de techniciens et d’ingénieurs permanents. L’entreprise qui construisait le barrage était la même que pour Inga 1, c’était une entreprise italienne; il y avait donc une forte colonie italienne d'une centaine de personnes dans la cité. Il y avait aussi une dizaine de belges, et 2 ou 3 suédois, et pour l’usine et les conduites forcées quelques autrichiens, suisses, et yougoslaves ; toutes ces entreprises, toutes ces nationalités vivaient et travaillaient en bonne entente ; les américains, qui étaient là pour la ligne à haute tension reliant Inga au Shaba, se tenaient un peu à l’écart……et puis, puisqu’on était chez eux, il y avait les zaïrois, ouvriers, manœuvres, chauffeurs, paysans, commerçants, boys et personnel du dispensaire et autres services. Car on avait un dispensaire correctement équipé et géré par l’entreprise principale dont la mise à disposition d’un médecin expatrié : nous eûmes successivement 2 excellents praticiens qui ont sauvé des vies pendant ces 3 ans ; d’abord un toubib polonais puis ensuite un belge : des médecins expérimentés et connaissant les risques inhérents à l’Afrique. Le souci n°1 n’étant pas le manque de yaourt ou de vin ou de moutarde auxquels on s’était bien habitué (on avait des pâtes au commerce italien et les produits locaux au marché africain). Le souci n°1 n’était pas non plus de vivre sans magasin, sans télévision, ni de faire l’école par correspondance. Non le souci n°1 c’était la santé et surtout celle des enfants. Quand nous sommes arrivés à Inga, Eric avait 3 ans, et Cécile 15 mois. En août 1975 Eric avait 5 ans, depuis fin mai, et Cécile allait avoir 3 ans le 15 août. Le dispensaire et la compétence des médecins que nous connaissions bien étaient rassurants comme l’était la liaison quasi quotidienne par avion avec Kinshasa ; nous avions un aérodrome à proximité du chantier, ce qui était une nécessité, car Kinshasa se trouvait à 400 km et surtout Inga était au nord du Congo, et que la seule route reliant la capitale nécessitait de passer le fleuve à Matadi par un bac aux traversées incertaines.
Le projet du grand Inga prévoyait un immense barrage sur le fleuve avec 52 turbines. Ni Inga 3 ni le Grand Inga n’ont été faits mais en 1975, une équipe d’une vingtaine d’ingénieurs, géophysiciens et géomètres est venue pendant près de 6 mois faire les études d’avant projet pour l’EDF.

De fin 1973 à juillet 1976, j‘ai participé à la construction de Inga 2 ; par la suite j’avais cru comprendre que les autres projets surdimensionnés avaient été, définitivement, abandonnés (Inga 1 et Inga 2, 30 ans plus tard ne tournent qu’à 20% de leur possibilité), mais quand on navigue un peu sur Internet il apparaît que ces projets utopistes ne sont pas complètement enterrés et qu'ils pourraient ressortir pour faire de cet ensemble hydro-électrique le n°1 du monde. Pour quoi faire ? Pour que le Congo ait un record du monde et que ce pays soit un peu plus endetté ? Projets au service de politiques de prestige. Que de conneries on fait faire sous couvert de prestige, en Afrique comme ailleurs.

Une amie, professeur d’économie, me disait un jour que les barrages de Inga étaient présentés dans les cours qu’elle animait en université, comme les aberrations économiques de cette époque, où il fallait recycler d’abord des surplus de dollars puis des pétrodollars ; politiques criminelles pour les pays en voie de développement et fomentés par la Banque Mondiale avec la complicité des états développés. Ces projets furent appelés « les éléphants blancs ». Je n’ai compris cela que progressivement, par expérience sur le tas, et en commençant à lire à cette époque les livres de René Dumont et plus tard ceux d’Edgar Pisani.
J’avais un contrat avec EDF et je faisais partie de l’équipe de maîtrise d’œuvre qui durant 3 ans a fait son travail du mieux possible. En dehors du renfort sur 6 mois de l’équipe pour le Grand Inga, nous avons été une trentaine de techniciens et d’ingénieurs permanents. L’entreprise qui construisait le barrage était la même que pour Inga 1, c’était une entreprise italienne; il y avait donc une forte colonie italienne d'une centaine de personnes dans la cité. Il y avait aussi une dizaine de belges, et 2 ou 3 suédois, et pour l’usine et les conduites forcées quelques autrichiens, suisses, et yougoslaves ; toutes ces entreprises, toutes ces nationalités vivaient et travaillaient en bonne entente ; les américains, qui étaient là pour la ligne à haute tension reliant Inga au Shaba, se tenaient un peu à l’écart……et puis, puisqu’on était chez eux, il y avait les zaïrois, ouvriers, manœuvres, chauffeurs, paysans, commerçants, boys et personnel du dispensaire et autres services. Car on avait un dispensaire correctement équipé et géré par l’entreprise principale dont la mise à disposition d’un médecin expatrié : nous eûmes successivement 2 excellents praticiens qui ont sauvé des vies pendant ces 3 ans ; d’abord un toubib polonais puis ensuite un belge : des médecins expérimentés et connaissant les risques inhérents à l’Afrique. Le souci n°1 n’étant pas le manque de yaourt ou de vin ou de moutarde auxquels on s’était bien habitué (on avait des pâtes au commerce italien et les produits locaux au marché africain). Le souci n°1 n’était pas non plus de vivre sans magasin, sans télévision, ni de faire l’école par correspondance. Non le souci n°1 c’était la santé et surtout celle des enfants. Quand nous sommes arrivés à Inga, Eric avait 3 ans, et Cécile 15 mois. En août 1975 Eric avait 5 ans, depuis fin mai, et Cécile allait avoir 3 ans le 15 août. Le dispensaire et la compétence des médecins que nous connaissions bien étaient rassurants comme l’était la liaison quasi quotidienne par avion avec Kinshasa ; nous avions un aérodrome à proximité du chantier, ce qui était une nécessité, car Kinshasa se trouvait à 400 km et surtout Inga était au nord du Congo, et que la seule route reliant la capitale nécessitait de passer le fleuve à Matadi par un bac aux traversées incertaines.
Fin juillet nous avions eu une alerte assez sérieuse ; Eric avait eu pendant 3 ou 4 jours des diarrhées et de la fièvre. Le
médecin belge avait pris le problème au sérieux et il passait tous les soirs voir notre gamin. Je me souviens que le 3ème jour il envisageait de le mettre sous perfusion si la fièvre
ne tombait pas dans la nuit. Eric avait 5 ans et pesait environ 25 kg. Le 4ème jour au matin il apparut que le traitement faisait enfin effet. Le 5ème jour notre fils était
sur pieds et piaffait de quitter sa chambre pour aller jouer.
Le week-end suivant il n’y avait plus aucune raison que nous reportions une ballade qui était prévue dans le Mayombe, en compagnie de 2
autres couples ; un couple de jeunes, les Duprés, et un couple d’anciens (plus jeunes que moi, aujourd’hui) Marielle et Jean Pierre A. dont je garde un souvenir ému ; Jean
Pierre m’a appris beaucoup, aussi bien dans le cadre du travail, que dans le jeu de bridge. Nous partions donc un dimanche matin, en cette saison sèche et peu chaude, visiter la zone nord du pays
kikongo (et du bon côté du fleuve par rapport à Inga), frontière avec le Congo Brazzaville. Nous sommes passés par Seke Banza puis nous sommes allés jusqu’à Tshelà, soit une promenade d’environ
250 km aller retour par une route à moitié piste, mais qui ne posait pas problème en saison sèche. Nous avons visité une plantation de cacao, admirablement renseignés par le directeur zaïrois qui
était fier de présenter sa plantation à des ingénieurs français d’Inga. Ensuite au retour nous sommes passés dans une plantation d’hévéas et je revois encore sur des films super 8 que nous avons
faits, Eric, que nous surveillions, tirer en rigolant sur le latex qui coulait du tronc des arbres ; mais on peut constater aussi sur ces films que Cécile n’était pas très bien.
Le soir en rentrant à la case on s’est rendu compte que notre fille avait à son tour de la fièvre et la diarrhée. Pilou lui a donné un peu
des médicaments qu’on avait eus pour Eric, mais nous étions très inquiets car le médecin belge venait de partir la veille en congés en Europe et son remplaçant italien n’arrivait que le lendemain
matin par l’avion vers 10 H.
Dès le lendemain matin j’allai voir le directeur de l’entreprise et je lui demandai de prévenir le médecin remplaçant de passer chez nous dès sa
descente d’avion ; Cécile qui ne pesait que 15 kg, avait de plus en plus de fièvre et l’angoisse nous prenait. Ce nouveau médecin est bien passé à la maison en fin de matinée, mais nous
avons vite compris que c’était ses 1er pas en Afrique. Il arrivait, plein d’enthousiasme, passer 2 mois d'un « séjour exotique» . Il ne s’affola pas au sujet de Cécile, et
sembla plus s’intéresser à la présence de ma raquette de tennis dans le couloir, espérant avoir trouvé un partenaire pour son sport favori. Après son départ nous n’étions pas du tout rassurés et
quelque peu désemparés. Vers 13 Heures, Cécile commençait à faire des convulsions ; je fonçai à l’entreprise, trouvai le directeur qui alla chercher le médecin et le ramena en catastrophe à
la maison. Le toubib, à ce moment, commença à s’affoler, et jugea qu’il fallait conduire la petite, en urgence, à l’hôpital à Kinshasa. Un infirmier du dispensaire nous avait rejoints et
avait mis Cécile sous perfusion. Le directeur de l’entreprise était allé à la radio demander à l’avion de revenir à Inga. Il fallait faire vite car l’avion, en arrivant à Ndolo, devait refaire le
plein puis repartir le plus vite possible pour atterrir et re-décoller de Inga avant la nuit qui tombe à 18 H. Nous avons laissé Eric à nos voisins, collègues de l’EDF, et nous avons embarqué
vers 17 H 30 ; j’avais ma fille brûlante dans mes bras et l’infirmier me suivait pas à pas avec le matériel de perfusion. Ce brave homme a fait le voyage en avion avec nous et est
resté jusqu’à ce que nous soyons en bonnes mains.
La cavalcade n’était pas finie. L’ambulance qui nous attendait à Ndolo, nous a conduits à l’hôpital de Kinshasa, où à cette heure il ne
devait plus y avoir de médecin, et où on nous demandait de faire la queue pour peser et mesurer la petite puis attendre….jusqu’au lendemain. L’infirmier avait conservé l’ambulance et
nous avons décidé de quitter immédiatement l’hôpital, pour rejoindre une clinique privée, la clinique Sabéna où une doctoresse belge était encore présente. Ce jour là, j’ai béni le ciel
d’être un mundélé (blanc en kikongo) et de pouvoir payer une clinique privée. Le brave infirmier put enfin, nous laisser et rejoindre un hôtel. Cécile passa encore une mauvaise
nuit, mais sous perfusion et avec des médicaments pour faire tomber la fièvre, nous étions enfin un peu moins inquiets. Pilou et moi nous sommes restés auprès d’elle partageant le lit de la
chambre (Cécile avait un lit d'enfant). Le lendemain la doctoresse était là, à la 1ère heure et lança la batterie d’examens. 24 heures, plus tard, nous avions confirmation que Cécile
était victime d’une dysenterie bacillaire à shigellas. Le traitement était affiné et complété par les antibiotiques appropriés. Cécile devait être maintenue sous surveillance
pendant une semaine ; Pilou resterait auprès elle et moi je pouvais et je devais rentrer ; j’allais faire des courses dans Kinshasa pour amener un minimum nécessaire pour
Pilou et Cécile pour cette semaine à la clinique, puis je repris l’avion pour Inga, reprendre mon travail et m’occuper d’Eric ; ce jour là on était le 8 août 1975, et j’avais conscience
qu’on était vraiment passé à deux doigts du pire.
Il me fallait aussi vite quitter la capitale pour une autre raison : Si je ne rentrais pas ce jour je resterais coincé à
Kinshasa 3 ou 4 jours de plus, pour cause de voyage officiel du président de la république française. M. Giscard d’Estaing était accueilli au Zaïre par le président général
citoyen Mobutu Sese Séko Kuku Ngbendu Wa Za Banga, fondateur du régime et chantre du concept d'authenticité. Les rapports bilatéraux et la coopération, les liens économiques et commerciaux, dont
le complexe de Inga, l’achat de cuivre et la situation internationale furent au centre des discussions entre les deux "éminents" chefs d’état. Pour le dernier jour de cette visite officielle, ils
vinrent, tous les deux, à Inga où notre président venait, entre autres, pour féliciter et complimenter ces bons petits français qui oeuvraient pour les intérêts de leur pays. Finalement
rien que du très banal….. Gageons que notre président, qui était accompagné de sa femme et de 3 de ses enfants, avait déjà en tête la suite de son périple africain, non officiel celui là car il
consistait à quelques jours de vacances en Afrique : Un safari disait les mauvaises langues ; peut être une chasse à l’éléphant.
Le surlendemain Pilou et Cécile arrivaient par l’avion, j’embrassais ma fille avec mon habituel « boté beauté » (Boté = bonjour en
kikongo). Elle avait chassé de son corps le shigellas.
(à suivre)
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