Philo bath…. Philosophes de la Grèce antique (4): Platon
Je continue mes devoirs de vacances (liens 1, 2, et 3) avec les philosophes de la Grèce Antique : Aujourd’hui Platon qui est considéré comme l’inventeur de la philosophie occidentale.
Comme pour les précédents billets j’ai abondamment emprunté au livre de ''Papadogeorgos Georgos'' «Hommes illustres de la Grèce Antique», complétées par quelques éléments trouvés sur Internet et notamment chez Diogène Laerce (IIIeme siècle après J-C).
« Platon (427-347 av. J.-C.), grand philosophe et penseur de l’antiquité, on raconte que son véritable nom était Aristoclès. Il descendait d’une famille athénienne de la haute noblesse athénienne et reçut l’éducation dont pouvait jouir un jeune de cette classe sociale. Tout le monde attendait que ce jeune homme talentueux qu’il embrasse une brillante carrière politique et lyrique, mais les choses ne se déroulèrent pas ainsi. Pour Platon, sa rencontre avec Socrate fut décisive ; elle eut lieu lorsqu’il avait 20 ans. Durant 9 ans il suivit des cours de dialectique auprès de son maître qui l’impressionna tant que sa vénération pour lui fut immense. Dès lors la philosophie devint sa seule préoccupation.
En 399 av. J-C, Socrate fut condamné à mort et but la cigüe. Effrayé par la sentence infligée à son maître, Platon accompagné d’autres disciples, se rendit à Mégare, chez Euclide. Ce dernier était un philosophe de renom, aussi disciple de Socrate, et fondateur de l’école mégarique. Platon resta quatre ans à Mégare puis revint à Athènes avant de repartir voyager. Il se rendit d’abord en Egypte où il enseigna la géométrie et l’astronomie, puis il se rendit à Cyrène (Lybie côtière) puis il rejoignit la ‘’Grande Grèce’’ (Italie du sud et Sicile), afin d’étudier de plus près les théories des communautés pythagoriciennes. A Syracuse, il tenta de participer à la vie politique durant le règne du tyran Denys ! Sa tentative se solda par un échec et il s’en alla.
« Denys le Tyran ayant exigé qu’il vînt s’entretenir avec lui, Platon lui parla de la tyrannie et lui dit entre autres choses que le meilleur gouvernement n’était pas celui qui ne profitait qu’à un seul homme, à moins que cet homme ne fût doué de qualités supérieures. Denys, irrité, lui dit avec colère : « Tes discours sentent le vieillard. — Et les tiens, reprit Platon, sentent le tyran. Diogène Laerce. »
Le voyage de retour fut parsemé de péripéties. Le bateau qui le ramenait fit escale à Egine (alliée de Sparte) où il fut arrêté : « Une plaisanterie sauva Platon ; car quelqu’un ayant dit par dérision que ce n’était qu’un philosophe, on le renvoya absous. Suivant quelques auteurs, il avait été amené sur la place publique et tous les regards étaient fixés sur lui ; mais lui ne prononça pas même une parole, résigné d’avance à tout ce qui pourrait lui arriver. Les Eginètes lui firent grâce de la vie et le condamnèrent seulement à être vendu comme captif. Annicéris de Cyrène, qui se trouvait là par hasard, l’acheta moyennant vingt mines, d’autres disent trente, et le renvoya à Athènes vers ses amis. Ceux-ci lui ayant fait passer le prix de la rançon, il le refusa et répondit qu’ils n’étaient pas les seuls dignes de s’intéresser à Platon. Diogène Laerce. »
Lorsqu’il revint à Athènes, en 387 av. J-C, Platon fonda une école de philosophie. L’endroit où il érigea cette école portait le nom d’Académie. On y enseigna l’astronomie, les mathématiques et, bien entendu, la philosophie. C’est dans ce cadre que Platon vécut durant 40 ans (387-347 av. J-C), dont une vingtaine d'année très actives où enseignait, écrivait et publiait ses œuvres. Ces vingt années furent les créatrices et les plus fécondes de la vie de Platon. Ensuite vieillissant il préféra recevoir chez lui, et parfois à l'Académie pour discuter avec ses amis et disciples.
Les écrits de Platon, qui furent sauvegardé sont au nombre de 36. Parmi ces ouvrages les plus importants sont sans doute ‘’Le Banquet’’, ‘’Phédon’’ ‘’Phèdre’’, ‘’La République’’, ‘’Lois’’, ‘’Protagoras, Gorgias, etc…. ‘’L’Apologie de Socrate’’ (discours pour rapporter le plaidoyer de Socrate devant le tribunal) et ‘’Critons’’ (confiance en les lois de la cité) sont également des œuvres très connues.
Presque tous les écrits de Platon ont la forme d’un dialogue. De plus dans presque tous ses ouvrages c’est Socrate, qui est le personnage principal. C’est lui qui mène la conversation. La majorité des dialogues ont pour titre le nom de l’un des interlocuteurs, souvent celui qui est le plus important après Socrate. On pourrait donc dire que le dialogue platonicien est une reconstitution de l’enseignement de Socrate. Ces dialogues de Platon sont rédigés dans un style très agréable, dans la langue des Athéniens de l’époque.
L’enseignement philosophique de Platon aborde divers sujets. Il écrit des essais sur le monde et ses origines, sur l’esprit et la connaissance, sur les mathématiques, la société et la répartition du travail, l’éducation, de l’art…. Dans ses ouvrages il fait souvent référence à des mythes, afin de rendre plus vivantes ses idées et ses opinions sur les problèmes philosophiques.
Peu de philosophes s’investirent autant que ne le fit Platon dans la vie politique. Pour lui, le politicien n’est pas celui qui parvient à s’emparer du pouvoir, mais uniquement celui qui appréhende ce qu’est la vie politique et comment on peut en poser les jalons sur des bases stables. Dans son discours intitulé ‘’République’’, il se livra à une analyse profonde de la politique à dimensions humaines. Il souligna le fait que la formation d’une communauté politique correspond à un besoin auquel les hommes ne peuvent se soustraire. La philosophie politique a pour mission d’étudier la façon dont une cité parfaite peut-être érigée. Et une société exemplaire ne peut se mettre en place que sur le principe de justice. Des hommes injustes ne peuvent en aucun cas fonder un état équitable. L’éducation est le moyen pour les citoyens d’atteindre la vertu.
« Dans le monde intelligible l’Idée du Bien est perçue la dernière et avec peine, mais on ne la peut percevoir sans conclure qu’elle est la cause de tout ce qu’il y a de droit et de beau en toute chose ; qu’elle a, dans le monde visible, engendré la lumière ; que dans le monde intelligible, c’est elle-même qui est souveraine et dispense la vérité et l’intelligence ; et qu’il faut la voir pour se conduire avec sagesse dans la vie privée et dans la vie publique. Platon, la République, livre VI »
Quelques citations de Platon :
« Celui qui ne commet pas d’injustices, n’a besoin d’aucune loi. » »
« Si je devais léser quelqu’un ou être lésé, je préférerais être lésé plutôt que léser.»
« Le plaisir est un terrible appât »
« Si les rois ne philosophent pas, nous ne nous débarrasserons jamais du mal »
« L’excès de liberté doit conduire à un excès de servitude, et dans l’individu et dans l’Etat. »
(A suivre)