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A livre ouvert .... Bertrand Tavernier : Amis américain (3)

6 Janvier 2016 , Rédigé par niduab Publié dans #à livre ouvert

Je poursuis  la présentation du carnet de notes de Bertrand Tavernier, un pavé de 1000 pages intitulé « Amis américains ». Le premier billet concernait les plus anciens du cinéma parlant soit cinq réalisateurs. Le deuxième billet présentait 8 réalisateurs de la « Middle Génération » et j'arrivais déjà à la page 525. Il me restait donc une autre moitié du livre et une quinzaine de portraits à traiter et je m’étais promis de ne faire que trois billet : mission impossible !

Je veux bien laisser de côté le chapitre  « Série B » et simplifier au mieux le chapitre  « Liste noire » qui est très long mais je dois rester le plus précis possible avec Elia Kazan, ses magnifiques films et sa déplorable trahison. Je dois aussi, même de façon concise, mentionner la plupart des victimes de cette honteuse ‘’chasses aux sorcières’’, les scénaristes et réalisateurs qu’a pu interviewer Bertrand Tavernier. Ca va faire long et je veux malgré tout conserver une juste place à quelqu’un que j’adorais « Le joueur solitaire » Robert Altman.

Il me faut donc modifier mon plan et prévoir un quatrième billet qui commencera avec Altman et qui me permettra aussi de parler de la dernière rubrique du livre « L’amour du cinéma américain » qu’initialement j’écartais à regret car Alexander Payne, Joe Dante et Quentin Tarantino y sont plus interviewés comme cinéphiles que pour leurs propres réalisations.

Mais je vais donc commencer ce billet avec celui qui a fait les plus beaux films mais qui eut aussi le comportement le moins flatteur lors cette détestable période politique.

Elia Kazan (1909/2003) a réalisé 19 films entre 1945 et 1976. Sans doute l’un des plus grand réalisateurs de l’après guerre. Dans ses films il portait un vent de rebellions notamment en faisant débuter des acteurs comme Marlon Brando, James Dean, Eli Wallach etc…. et pourtant par son comportement à l’époque du maccarthisme il a terni son image en acceptant de témoigner devant la commission des activités anti-américaines et devenir un  ‘’informateur‘’. Figure détestée et expiatoire de la gauche américaine Kazan n’a jamais exprimé de remords. Lui, le grec né à Constantinople, dont la famille trouva refuge en Amérique en 1911, aimait l’Amérique d’un amour fou aussi lorsqu’il s’est trouvé devant le risque d’être rejeté, pour avoir été, durant quelques mois membre du parti communiste américain au milieu des années 30, il fit le choix de dénoncer des gens du cinéma qu’il savait être de gauche y compris de très bons amis. Il avait fait des films merveilleux qui, croit-il, excusaient cette trahison. Une chose est certaine : il ne s’en est jamais remis, et quand Tavernier l’interroge voila ce qu’il lui répond.

«…C’est une longue histoire et je ne pourrais en parler que si j’en parlais à fond, cela est lié à une époque, à un moment de vie. …. Ce n’était pas un antagonisme envers des individus ou quoi que ce soit… C’était un sentiment, un moment de grande difficulté pour moi, que c’était une chose très déplaisante que j’allais être obligé de faire ou de ne pas faire ; je pensais que d’une manière  ou d’une autre, cela me coûterait cher et me ferait mal….». Elia Kazan reçu deux fois l’oscar du meilleur réalisateur : en 1948 pour Le mur invisible et en 1954 pour Sur les quais (Juste après ses dénonciations). Il reçut aussi un Oscar d’honneur en 1999 remis par Scorsese et De Niro, qui raviva de vieilles blessures et suscita une vague de protestations.

1/ Le maître de la prairie (1947)  2/ Le mur invisible (1948)   3/ Un tramway nommé Désir (1952)   4/ Viva Zapata ! ((1952) 5/ Sur les quais (1954)  6/ A l'est d'Eden  (1955) 1/ Le maître de la prairie (1947)  2/ Le mur invisible (1948)   3/ Un tramway nommé Désir (1952)   4/ Viva Zapata ! ((1952) 5/ Sur les quais (1954)  6/ A l'est d'Eden  (1955) 1/ Le maître de la prairie (1947)  2/ Le mur invisible (1948)   3/ Un tramway nommé Désir (1952)   4/ Viva Zapata ! ((1952) 5/ Sur les quais (1954)  6/ A l'est d'Eden  (1955)
1/ Le maître de la prairie (1947)  2/ Le mur invisible (1948)   3/ Un tramway nommé Désir (1952)   4/ Viva Zapata ! ((1952) 5/ Sur les quais (1954)  6/ A l'est d'Eden  (1955) 1/ Le maître de la prairie (1947)  2/ Le mur invisible (1948)   3/ Un tramway nommé Désir (1952)   4/ Viva Zapata ! ((1952) 5/ Sur les quais (1954)  6/ A l'est d'Eden  (1955) 1/ Le maître de la prairie (1947)  2/ Le mur invisible (1948)   3/ Un tramway nommé Désir (1952)   4/ Viva Zapata ! ((1952) 5/ Sur les quais (1954)  6/ A l'est d'Eden  (1955)

1/ Le maître de la prairie (1947) 2/ Le mur invisible (1948) 3/ Un tramway nommé Désir (1952) 4/ Viva Zapata ! ((1952) 5/ Sur les quais (1954) 6/ A l'est d'Eden (1955)

Bertrand Tavernier : Vous avez eu de bons acteurs.

Elia Kazan :  Oui, c'est vrai. La chose la plus plaisante qui puisse arriver à un metteur en scène, c'est quand un homme comme Brando tire de la scène plus que ce qu'on croyait  y avoir mis ; c'est comme un miracle... 

B.T. : Dans Splendor in the Grass, Nathalie Wood est d'un naturel extraordinaire 

E.K. : C'est une fille merveilleuse: il y a encore en elle un enfant, mais un enfant malin, diabolique à la limite mais aussi quelque chose de pur, d'innocent ....je l'aime beaucoup. A de rares exception, j'ai aimé les acteurs avec lesquels j'ai travaillé

B.T : Et Montgommery Clift était-il aussi fragile qu'il le paraissait ? 

E.K : Oui il était démoli, dans un état épouvantable, surtout à la fin il était très malade. C'était un homme merveilleux, très sensible, compréhensif envers les difficultés des autres. 

1/ Baby Doll  (1956)  2/ La fleur sauvage (1960) 3/ La fièvre dans le sang  (1961) 4/ America, America (1963)  5/ L'arrangement (1969) 6 / Le dernier Nabab. (1976)  1/ Baby Doll  (1956)  2/ La fleur sauvage (1960) 3/ La fièvre dans le sang  (1961) 4/ America, America (1963)  5/ L'arrangement (1969) 6 / Le dernier Nabab. (1976)  1/ Baby Doll  (1956)  2/ La fleur sauvage (1960) 3/ La fièvre dans le sang  (1961) 4/ America, America (1963)  5/ L'arrangement (1969) 6 / Le dernier Nabab. (1976)
1/ Baby Doll  (1956)  2/ La fleur sauvage (1960) 3/ La fièvre dans le sang  (1961) 4/ America, America (1963)  5/ L'arrangement (1969) 6 / Le dernier Nabab. (1976)  1/ Baby Doll  (1956)  2/ La fleur sauvage (1960) 3/ La fièvre dans le sang  (1961) 4/ America, America (1963)  5/ L'arrangement (1969) 6 / Le dernier Nabab. (1976)  1/ Baby Doll  (1956)  2/ La fleur sauvage (1960) 3/ La fièvre dans le sang  (1961) 4/ America, America (1963)  5/ L'arrangement (1969) 6 / Le dernier Nabab. (1976)

1/ Baby Doll (1956) 2/ La fleur sauvage (1960) 3/ La fièvre dans le sang (1961) 4/ America, America (1963) 5/ L'arrangement (1969) 6 / Le dernier Nabab. (1976)

Je vais maintenant évoquer succinctement les nombreux scénaristes accusé d’être communistes et que Tavernier a pu interviewer.

Sydney Buchman qui produit le scénario d’une trentaine de films entre 1931 et 1951 dont Monsieur Smith au Sénat de Frank Capra (1939). Après avoir été convoqué devant la commission des activités anti-américaines et refusant de s’abriter derrière le cinquième amendement il fut banni des studios et s’exila en France où il mourut en 1975 à l’âge de 73 ans. Dans les années 60 il put à nouveau travailler pour le cinéma américain et il fut coscénariste pour Cléopâtre de Mankiewicz (1963) et Le Groupe de Sydney Lumet (1966)

Edward Chodorov qui fut scénariste pour une quinzaine de films réalisés entre 1933 et 1951 dont Lame de fond de Vicente Minelli (1948) et Kind Lady de John Sturges (1951). Il se retrouva aussi sur la liste noire sans raison véritable : «….Je n’étais pas communiste, libéral plutôt, mais j’avais adhéré à de nombreuses organisation…avant guerre beaucoup de gens se sont sentis concernés à Hollywood par la guerre d’Espagne, par la naissance du nazisme. Des groupements se sont formés pour protester, organiser une action en faveur des réfugiés espagnols ou juifs. Et les studios n’aimaient pas ça, car ils avaient peur que cela gêne l’exploitation de leurs films…. »

Carl Foreman fut scénariste et producteur d’une douzaine de films américains réalisés entre 1941 et 1952 dont deux films de Mark Robson en 1949 Le Champion et Je suis un nègre et pour deux films de Fred Zimmerman, C’était des hommes (1950) et Le train sifflera trois fois (1952). Ce fut d’ailleurs pendant le tournage de ce dernier film qu’il fut embêté et ce malgré la protection de Gary Cooper qui menaça de quitter le tournage si Carl Foreman était exclu. Le film put être terminé.

«…. Quand je me suis préparé à m’exiler, j’ai été convoqué par John Wayne….La rencontre a eu lieu. Moi, j’étais petit et mince à côté de ce colosse, de ce gauleiter du maccarthysme. Il m’a dit ‘’Foreman, vous êtes un professionnel. Comment pouvez-vous faire partie de cette bande de communistes ?’’. Je n’ai pas répondu. Il a poursuivi : ‘’ Si vous continuez dans cette voie, votre carrière est fichu. Personne ne vous fera plus travailler et votre passeport sera saisi…. Je lui ai dit ‘’ Vos méthodes me rappellent celles d’Hitler et de Staline ‘’. Il est resté un moment complètement abasourdi… Nous nous sommes quitté là. Heureusement j’ai pu obtenir à temps mon passeport et quitter le pays … » Carl Foreman a pu poursuivre sa carrière de scénariste et producteur avec une dizaine de films pour le cinéma britannique dont Le Pont de la rivière Kwai de David Lean (1957) Les canons de Navarone de Jack Lee Thompson (1961). Il réalisa même un film Les vainqueurs (1963).

Julian Halevy Zinest fut scénariste pour les studios Hollywoodiens pour signer 17 films.  5 films entre 1941 et 1948 furent crédités à Julian Zimet. Blacklisté il se camoufla sous le pseudo de Nina et Herman Schneider pour le scénario du film de Edgar G.Ulmer Le bandit (1954). Puis ayant quitté le pays pour le Mexique il continua à travailler pour Hollywood sous le nom de Julian Halevy pour une dizaine de scénarios dont Le plus grand cirque du monde d’Henry Hathaway (1964) et Custer l’homme de l’Ouest de Robert Sidmark (1968). Pour ces derniers films il n’avait plus rien à craindre du maccarthysme mais préféra ne pas revenir à son nom initial. Il participa aussi à beaucoup de scénarios signés Yordan.

Philip Yordan est crédité de plus de 80 scénarios de films entre 1942 et 1988. « Mais après les exploités voici un exploiteur. La méthode de Yordan était simple : il s’agissait de faire écrire un scénario par d’autres et de signer. Certes elle était monnaie courante à Hollywwod mais dans le cas de Philip Yordan deux facteur lui donnent une ampleur et une couleur inattendues : la liste noire, qui en privant de signature et donc de travail nombre d’écrivain s lui fournit une population aisément accessible de scénaristes, et le fait que Yordan parait avoir peu écrit lui-même » Signalons par exemple pendant la période la plus trouble : Johnny Guitare de Nicholas Ray (1954), La lance brisée d’Edward Dmytryk (1954) L’homme de la plaine et La charge des tuniques bleues d’Anthony Man ((1955)  

Revenons maintenant aux réalisateurs de la liste noire qui virent leur carrière anéantie.

Herbet J. Biberman (1900-1971) avait réalisé 4 films entre 1935 et 1954. En 1947 interrogé par la House Un-American Activities Committee il refuse de répondre aux questions sur son appartenance au Parti communiste américain. Il est condamné et passe six mois en prison. Subissant les foudres du maccarthysme  en étant inscrit sur la liste noire du cinéma  son film le plus connu Le Sel de la terre en 1954, un film social avec Will Geer, un acteur égalent blacklisté. Ce film fut boycotté aux États Unis mais rencontra un beau succès en Europe. En 1969 Biberman put travailler à nouveau et réalisa Esclaves avec Dionne Warwick et Stephen Boyd. Ce film fut retenu pour concourir pour la Palme d’or au festival de Cannes. Il put venir en France et enfin rencontrer les critiques et cinéphiles qui avaient aimé Le sel de la terre

Bertrand Tavernier : Après Salt of the Earth, avez-vous essayé de faire des films

Herbert J. Biberman : Comment ? J’étais en faillite. J’avais fait un film que je ne pouvais pas distribuer….Par hasard je me suis lancé dans l’architecture et je me suis consacré à ce travail qui ne me plaisait guère mais qui a permis de payer mes dettes et de continuer à mener la lutte contre l’industrie cinématographique et le maccarthysme.

John Berry (1917/1999) n’a tourné que 6 films américains entre 1946 et 1951. Seul le dernier Menace dans la nuit avec John Garfield, est reconnu par les critiques comme un bon film qui aurait du faire démarrer sa carrière mais Berry fut l’une des victimes de la chasse aux sorcières : il refusa de dénoncer ses amis et préféra s’exiler. Dans ce film les scènes en extérieur sont ce que le cinéma de l’époque offrait de mieux au point de vue de l’émotion, notamment par une proximité avec les comédiens. John Garfield dans ce film y était absolument exceptionnel. Malheureusement sa mort quelque temps après fut une perte inouïe pour le cinéma américain.……. Berry arriva en France au milieu des années cinquante il dirigea deux des meilleurs films d’Eddie Constantine…. Ensuite il fut incapable de profiter de ses réussites. Il était trop bordélique et se trouva confronté à des entreprises extravagantes. 

1/ Les vainqueurs de Carl Foreman (1963) 2/ Le sel de la terre de Herbet Biberman (1954) 3/ Esclaves de Herbet Biberman (1969)  4/  Menace dans la nuit de John Berry (1951)  5/  Lenfer de la corruption d'Abraham Polonsky (1948)  6/ Willie Boy d'Abraham Polonsky (1969)1/ Les vainqueurs de Carl Foreman (1963) 2/ Le sel de la terre de Herbet Biberman (1954) 3/ Esclaves de Herbet Biberman (1969)  4/  Menace dans la nuit de John Berry (1951)  5/  Lenfer de la corruption d'Abraham Polonsky (1948)  6/ Willie Boy d'Abraham Polonsky (1969)1/ Les vainqueurs de Carl Foreman (1963) 2/ Le sel de la terre de Herbet Biberman (1954) 3/ Esclaves de Herbet Biberman (1969)  4/  Menace dans la nuit de John Berry (1951)  5/  Lenfer de la corruption d'Abraham Polonsky (1948)  6/ Willie Boy d'Abraham Polonsky (1969)
1/ Les vainqueurs de Carl Foreman (1963) 2/ Le sel de la terre de Herbet Biberman (1954) 3/ Esclaves de Herbet Biberman (1969)  4/  Menace dans la nuit de John Berry (1951)  5/  Lenfer de la corruption d'Abraham Polonsky (1948)  6/ Willie Boy d'Abraham Polonsky (1969)1/ Les vainqueurs de Carl Foreman (1963) 2/ Le sel de la terre de Herbet Biberman (1954) 3/ Esclaves de Herbet Biberman (1969)  4/  Menace dans la nuit de John Berry (1951)  5/  Lenfer de la corruption d'Abraham Polonsky (1948)  6/ Willie Boy d'Abraham Polonsky (1969)1/ Les vainqueurs de Carl Foreman (1963) 2/ Le sel de la terre de Herbet Biberman (1954) 3/ Esclaves de Herbet Biberman (1969)  4/  Menace dans la nuit de John Berry (1951)  5/  Lenfer de la corruption d'Abraham Polonsky (1948)  6/ Willie Boy d'Abraham Polonsky (1969)

1/ Les vainqueurs de Carl Foreman (1963) 2/ Le sel de la terre de Herbet Biberman (1954) 3/ Esclaves de Herbet Biberman (1969) 4/ Menace dans la nuit de John Berry (1951) 5/ Lenfer de la corruption d'Abraham Polonsky (1948) 6/ Willie Boy d'Abraham Polonsky (1969)

Abraham Polonski (1910/1999): Voilà encore un homme qui a beaucoup compté à certaines heures de la cinéphilie mondiale et qui était au début des années 70 un quasi inconnu. Abraham Polonsky était avant tout l’homme de deux films réalisés avec vingt ans d’écart : L’enfer de la corruption (1948) avec John Garfield et Willie Boy (1969) avec Robert Redford, Katharine Ross et Robert Blake. Il fit en 1971 un troisième film Le voleur de chevaux avec Yul Brynner et Eli Wallach qui n’a pas la qualité des deux premiers. Deux décennies, un gâchis dont le maccarthysme est seul responsable. Abraham Polonsky fut dans les années quarante un des leaders de la gauche américaine et fut contraint de s’arrêter, perdant nombre de ses meilleures années de créateur, ce qui ne l’empêche pas, en raison de ses premiers scénarios et de son premier film de continuer à être identifier comme l’un des artistes les plus doués d’Hollywood

 

 

Joseph Losey (1909/1984) n’a tourné que 5 films américains entre 1948 et 1951, Le garçon aux cheveux verts (1948), Haines (1950), M le maudit (1950, un remake du film de Fritz Lang) Le Rôdeur (1951),  La grande nuit (1951). Losey est par sa filmographie, avec Elia Kazan, le deuxième géant de cette rubrique « liste noire »

Bertrand Tavernier : J'ai dans mon bureau une photo de Losey où il sourit et où il est d'un charme extraordinaire. C'est finalement cette image qui me reste dans la tête. Ca et le souvenir du ''Garçon aux cheveux verts'', du ''rôdeur'',des films qui tiennent très bien le coup. Comme ''Haines'' que j'avais d'abord sos-estimé et qui se révèle être un de ses films les plus touchants et les plus chaleureux.  

1/ Le garçon aux cheveux verts (1948)  2/ Laines (1950)  3/ Le rôdeur (1951) 1/ Le garçon aux cheveux verts (1948)  2/ Laines (1950)  3/ Le rôdeur (1951) 1/ Le garçon aux cheveux verts (1948)  2/ Laines (1950)  3/ Le rôdeur (1951)

1/ Le garçon aux cheveux verts (1948) 2/ Laines (1950) 3/ Le rôdeur (1951)

La carrière de Losey débute sous le signe d'un engagement politique certain et il s'investit aux côtés du Parti communiste américain. Sommé en 1952 de se présenter devant la House Un-American Activities Committee alors qu'il tourne un film en Italie, il choisit de s'exiler en Grande-Bretagne. 

Son œuvre, qui avait si bien commencé à Hollywood, s’est développée et enrichie d’abord à Londres puis au fil de ses réalisations en France, en Italie et même aux Etats-Unis: 25 autres films, soit une trentaine au total de sa carrière (les deux premiers en Grande Bretagne sous pseudos Victor Hanbury, puis Joseph Walton, toujours pour des raisons politiques.)  On peut observer qu’il travailla alors prioritairement avec des acteurs britanniques : Il fit au moins cinq films avec Dick Bogarde et quatre avec Stanley Baker de nombreux acteurs ont tourné deux fois avec Losey : Richard Burton et Elisabeth Taylor, Michael Redgrave, Edward Fox, Jack MacGowan mais aussi des français Jeanne Moreau (Eva 1962 et M. Klein 1976)  et Alain Delon (M. Klein et L’assassinat de Trotski 1972)  etc… dont Yves Montand (Les routes du sud 1978).

Voici  pour conclure la fin de l’interview en 1969 de Joseph Losey par Bertrand Tavernier. (Losey fera encore 11 films après cette interview.)

B.T. Le temps joue un rôle de plus en plus important dans vos films.

J.L. C’est certain. Le rapport entre les choses dans le temps et l’époque offre de grandes possibilités pour le cinéma qui n’ont pas vraiment été exploitées. D’une façon curieuse Secret Ceremony sans traiter directement de cela, m’a permis certaines tentatives. J’ai utilisé un style qui présente les lieux où vont se passer les événements avant qu’ils aient lieu. C’est aussi le rapport entre le passé et le présent qui m’intéressait dans la Venise d’Eva, dans l’Oxford d’Accident. Dans Boom, la culture dont Mrs. Goforth ne connait rien est opposée à sa non-culture. C’est ce rapport entre le passé et le présent qui, entre autre chose, m’intéresse. Chacun parle plus ou moins, de ses origines. Je viens d’une famille du Middle West, puritaine, lectrice de la Bible, appartenant à une société hypocrite. Vous trouverez cela dans le Gallois d’Eva, le Leo McKern de Time Without Pity, et aussi je crois dans Secret Ceremony. C’est toujours là. Si vous voyez quelque chose de nouveau, l’effet sera plus grand, mais vous vous rendrez compte bientôt que c’est toujours de la même chose qu’on parle, c'est-à-dire de votre grand-père, de votre famille.

B.T. Est-ce votre origine culturelle qui vous fait aimer les fables morales ?

J.L. Je ne pense pas que l’histoire soit vraiment importante, mais faire des films, c’est réaliser des fables, parler de mythologie, même s’il s’agit seulement de rapport entre des personnages.  

1/ Temps sans pitié (1957)  2/ Eva (1962)  3/ The Servant (1963) 4/ Accident (1967) 5/ Cérémonie secrète (1968)  6/ Boom ! (1969) 1/ Temps sans pitié (1957)  2/ Eva (1962)  3/ The Servant (1963) 4/ Accident (1967) 5/ Cérémonie secrète (1968)  6/ Boom ! (1969) 1/ Temps sans pitié (1957)  2/ Eva (1962)  3/ The Servant (1963) 4/ Accident (1967) 5/ Cérémonie secrète (1968)  6/ Boom ! (1969)
1/ Temps sans pitié (1957)  2/ Eva (1962)  3/ The Servant (1963) 4/ Accident (1967) 5/ Cérémonie secrète (1968)  6/ Boom ! (1969) 1/ Temps sans pitié (1957)  2/ Eva (1962)  3/ The Servant (1963) 4/ Accident (1967) 5/ Cérémonie secrète (1968)  6/ Boom ! (1969) 1/ Temps sans pitié (1957)  2/ Eva (1962)  3/ The Servant (1963) 4/ Accident (1967) 5/ Cérémonie secrète (1968)  6/ Boom ! (1969)

1/ Temps sans pitié (1957) 2/ Eva (1962) 3/ The Servant (1963) 4/ Accident (1967) 5/ Cérémonie secrète (1968) 6/ Boom ! (1969)

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