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A livre ouvert ...... La perle de John Steinbeck

16 Août 2023 , Rédigé par niduab Publié dans #à livre ouvert

John Steinbeck est un écrivain américain né le 27 février 1902 à Salinas et mort le 20 décembre 1968 à New York. Considéré comme un géant des lettres américaines, il est l'auteur de grands classiques de la littérature, dont Des souris et des hommes, Les Raisins de la colère et, À l'est d'Éden. J'ai déjà proposé sur ce blog un article s'appuyant sur le roman qui m'avait particulièrement intéressé quand j'étais très jeune que le lecteur pourra trouver à la référence suivante : 
http://A livre ouvert........... Les raisins de la colère 7 Septembre 2017 , Rédigé par niduab . 

 

Je pense avoir aussi vu la plupart des films adaptés de ces romans , les trois déjà mentionnés mais aussi,  Viva Zapata, un combat douteux, Tortilla Flat, etc... dont quelques uns qui ont connu deux voire trois versions de 1940 à 2007 (les plus récents ne sont pas sortis en France).

Après des débuts difficiles, sa carrière de romancier prend un nouveau tour avec le succès des "Souris et des hommes" puis des "Raisins de la colère", récompensé par le prix Pulitzer en 1939.

Il s’installe à New York en 1950 et se révèle être un chroniqueur et polémiste infatigable. Il prend position contre le maccarthysme aux Etats-Unis mais contre le communisme à l’étranger, et soutient le président Johnson pendant la guerre du Vietnam. Car si Steinbeck est surtout connu pour ses romans toujours beaucoup lus, il fut aussi reporter de guerre. D’abord pour le New York Herald Tribune pendant la Seconde Guerre mondiale, puis en 1966 au Vietnam.

Son oeuvre, couronnée par le prix Nobel en 1962, a suivi une évolution significative. En effet, Steinbeck s’intéresse d’abord à la nature qui l’entoure, il adopte ensuite une approche teintée de déterminisme dans son traitement des rapports humains. Mais après 1945, il finit par prôner une morale de la responsabilité individuelle.

Steinbeck avait avait produit La perle, en 1950 et il semble qu'il fait quelques corrections pour une seconde version en 1962 ; Je ne connais pas ce roman mais pour mon anniversaire mon plus jeune fils m'a offert ce livre  de 120 pages et  dès ce soir  je vais commencer à rajeunir quelque peu.

La Perle (titre original : The Pearl) est un roman court américain de John Steinbeck, publié en 1947. C'est un de ses romans les plus populaires1.

 

 

Kino, un pauvre pêcheur de perles, vit avec sa femme Juana et leur bébé Coyotito dans une hutte au bord de la mer. Malgré leur misère absolue, ils vivent un bonheur modeste. Autrefois les ancêtres de Kino avaient été grands inventeurs de chansons ; tout ce qu'ils voyaient devenait un chant.....En ce moment à la pointe de l'aube, Kino entendait le murmure des courtes vagues sur la grève. Il aimait ce bruit. Il ferma les yeux pour mieux en entendre la musique. Maintenant tout le  monde était éveillé. Kino se leva et entra dans sa hutte. A son entrée, Juana vint déposer Coyotito dans son hamac puis s'approcha du feu et de Kino pour déjeuner.....  Ils regardaient la caisse suspendue où reposait Coyito.... Ce fut un imperceptible mouvement qui attira leurs regards.... Un scorpion descendait le long de la corde. Kino se leva et sans bruit il s'approcha. Dans sa caisse Coyotito riait et tendait la main vers la bête. La main de Kino s'approchait lentement ; la queue se dressa d'une secousse  et juste à cet instant Coyotito secoué par le rire agita la corde et le scorpion tomba. La main de Kino bondit pour le saisir mais échappant à ses doigts il vint atterrir sur l'épaule du bébé et frappa . Kino s'en saisit et l'écrabouilla dans ses mains. Mais Juana avait saisi le bébé dans ses bras. Elle découvrit la piqure qui déjà s'enflammait. Elle posa ses lèvres sur la blessure et suça fort, crachat puis suça encore et encore pendant que l'enfant criait. Les hurlements avait attiré les voisins et tous ces gens connaissaient la piqure d'un scorpion ; un bébé risquait de mourir. Et soudain Juana eut le mot le plus inattendu : Le docteur, dit-elle. Va chercher le docteur ! Il ne voudra pas venir dirent les gens et Kino. Elle le regarda d'un oeil froid. Eh bien nous irons chez lui ! Et ils se mirent en route accompagnés de quelques amis. Ils arrivèrent aux confins de la ville, là où vivait le docteur. Kino hésita un instant. Ce Docteur n'était pas des siens. Il faisait partie de la race qui pendant près de quatre siècles, avait battu, volé, affamé et méprisé Kino et ses pareils et les avaient si bien terrorisés que l'indigène ne se présente plus devant la porte qu'avec humilité. Il finit par sonner. Après un moment d'attente, la grande - porte s'entrouvrit discrètement et comme l'homme qui apparut dans l'entrebâillement était de sa race. Kino lui parla dans leur langue natale:-- Le petit--notre premier né a été empoisonné par un scorpion -- Il a besoin de la science du guérisseur. La porte se rabattit encore un peu, et le domestique refusa de répondre dans leur langue maternelle: ---- Un instant, fit-il je vais me renseigner. Le domestique se présenta au docteur..... Oui ? interrogea celui-ci...... C'est un petit Indien avec un bébé. Il dit qu'un scorpion l'a piqué....... Est-ce que je n'ai rien à faire que de soigner les piqures d'insectes des petits indiens ? Suis-je un docteur ou un vétérinaire ?..... Oui, patron répondit le domestique..... A-t-il de l'argent ? demanda le docteur. Non  ils n'en ont jamais. Et moi, seul au monde, je devrai travailler gratuitement.... J'en ai assez ! Va voir s'il a de l'argent. Le domestique  retourna vers le couple et le bébé et cette fois, il parla dans sa langue : Est-ce que vous avez de l'argent pour payer les soins ? Kino sorti une enveloppe d'où il tira huit petites perles plates informes presque sans valeurs. Le domestique prit l'enveloppe et referma la porte, mais cette fois il ne fut pas longtemps absent....Le docteur est sorti, dit-il. Il a été appelé pour un cas urgent. Et, de honte, il rabattit vivement la porte.. Longtemps, Kino resta  figé devant la porte avec Juana auprès de lui. puis ils finirent par rentrer chez eux.                                           

Le lendemain ils descendirent  lentement vers la plage et gagnèrent leur pirogue -- La seule vraie richesse que Kino eût au monde -- Juana installa Coyotito sur une couverture dans le creux de la proue pour le préserver des rayons du soleil. L'enfant était tranquille à présent, mais l'enflure de l'épaule avait gagné le cou puis l'oreille et son visage était fiévreux et bouffi. Juana entra dans l'eau et ramassa des algues brunes dont elle fit un cataplasme humide qu'elle vint appliquer sur l'épaule du bébé. Dans ses prières elle n'avait pas demandé la guérison du bébé, elle avait prié pour la découverte d'une perle qui paierait les soins du docteur. Ils poussèrent la pirogue à l'eau et quand elle entra dans la mer, Juana y grimpa, tandis que Kino poussait l'arrière jusqu'à ce qu'il fut à flot ; alors en parfait accord Juana et lui plongèrent leurs doubles pagaies et canoé fendit l'eau. Les pécheurs de perles étaient sortis depuis longtemps. Kino possédait deux cordes, l'une qui était nouée autour d'une grosse pierre l'autre à un panier. Il ôta sa chemise et son pantalon. Il prit sa pierre d'une main, son panier de l'autre, passa les jambes par dessus bord, et la pierre l'entraina tout droit au fond. Les bulles s'élevèrent derrière lui jusqu'à ce que l'eau redevint claire, et alors il pu voir le fond. Au-dessus de lui la surface de la mer était un miroir onduleux et chatoyant. Kino se déplaça avec précaution, afin de ne pas troubler l'eau. Dans la planitude de sa jeunesse, de sa force et de sa fierté, Kino était capable de rester, sans aucune fatigue, plus de deux minutes en plongée, aussi travaillait-t-il tranquillement en sélectionnant les plus grosses coquilles. Se sentant dérangées, les huitres se refermaient hermétiquement. A sa droite, se dressait une roche recouverte de  petites huitres, trop jeunes pour être cueillies. Kino s'en  approcha et là au flanc du rocher sous une saillie, il vit une énorme coquille nue et solitaire. A l'abri de cette saillie, le vétuste coquillage bâillait et, dans le muscle lippu, Kino entrevit une lueur fantomatique puis soudain la coquille se referma. Le coeur de Kino battit à grand coup de la mélodie de la Perle possible ! Doucement il arracha l'huitre et la plaqua contre sa poitrine. D'une ruade il dégagea son pied et son corp remonta à la surface. Il empoigna le bord du canoé et déposa l'huitre au fond. Juana maintenait le bateau pour l'aider à remonter. Les yeux de Kino étincelaient mais par décence il remonta d'abord son panier d'huitres. Sentant sa fébrilité fit semblant de regarder ailleurs et Kino ouvrait son couteau en fixant le panier huitres. Il en ouvrit quelques unes et en jeta même.  Les yeux de Juana étaient fixés sur lui : elle ne pouvait pas attendre.  --- Ouvre là fit elle à voix basse ---. Kino introduisit adroitement sa lame entre  les valves comme d'un levier, il le fit céder et le coquillage s'ouvrit. Les lèvres de chair se crispèrent puis se détendirent. Kino souleva les replis et la perle était là, une grosse perle, parfaite qui accrochait la lumière, la purifiai. Elle était aussi grosse qu'un oeuf de mouette. C'était la plus grosse perle du monde.--- Instinctivement, Juana se pencha sur Coyotito, couché sur la couverture de son père et regarda son épaule. <Kino ! > s'écria -t- elle d'une voix aigue. Quittant des yeux la perle, il vit que l'épaule de l'enfant désenflait, le poison se résorbait......

Bien avant que Kino, Juana et autres pêcheurs eussent regagné leur hutte, les nerfs de la ville vibrait déjà à la nouvelle : Kino avait pêché la Perle du Monde. Elle arriva aux oreilles du prêtre qui demanda ce que pouvait valoir la perle. Et en même temps il se demandait aussi s'il avait baptisé l'enfant de Kino et même s' il avait marié les parents. La nouvelle atteignit aussi le docteur qui dit à un client < Je soigne son enfant pour une piqure de scorpion;>  Des gens de toutes sortes se découvrirent un intérêt soudain pour Kino ? Si  bien que, étrangement, il devint l'ennemi de tous ; Mais Kino et Juana ne savaient rien de tout cela. Les voisins admiraient  la perle dans la paume de Kino et se demandaient comment une telle chance pouvait arriver à un homme. Et Juan Tomas qui, parce qu'il était le frère de Kino, lui demanda < que feras-tu, maintenant que tu es venu un homme riche.> ---< Nous aurons des habits neufs et nous allons nous marier  et mon fils ira à l'école et il saura lire dans les livres. Il saura aussi tracer des chiffres et tout cela nous rendra libres. Voila ce que fera la perle..>  Bientôt il fit presque noir et un chuchotement parvint : <le prêtre arrive> . Kino, il est venu à mon oreille que tu as trouvé une grande fortune, une grosse perle. Ouvrant la main, Kino la tendit et le curé suffoqua devant sa taille et sa beauté, puis il dit: J'espère, mon fils, que tu songeras à remercier celui qui t'a donné ce trésor et à le prier pour qu'il te guide dans l'avenir. 

Kino acquiesça sans un mot et ce fut Juana qui répondit humblement : Oui, mon père et nous allons nous marier, maintenant. C'est Kino qui l'a dit. Du regard elle appela a confirmation des voisins qui opinèrent. < Il est doux de constater, poursuivi le prêtre, que vos premières pensées sont de bonnes pensées. Dieu vous bénisse mes enfants>. Pourtant  Kino savait que les dieux n'aiment pas les projets des hommes et n'aiment pas le succès d'un homme qui a réussit par ses propres efforts. Et pour faire face à l'attaque il se composait une dure carapace contre tout le monde. Du pas de la porte, il vit deux hommes approcher. Kino vit que c'était le docteur accompagné de son domestique. Le docteur dit : < Je n'étais pas chez moi quand vous êtes venus, ce matin . Mais maintenant, dès que j'ai pu je viens voir le bébé.>. Le bébé va beaucoup mieux dit brièvement  Kino. Le docteur eut un sourire et lui dit : Mon ami, il arrive que la piqure de scorpion ait de curieux effets. Un mieux peut paraitre se produire et tout à coup --Ppff .. Kino sentit sa haine et sa rage se changer en peur. Mais le docteur dit Je vais lui donner quelque chose pour essayer de détourner le poison. Je pense que le poison se manifestera dans l'heure qui suit. Le médicament préservera sans doute l'enfant, mais je reviendrai encore dans une heure. Peut-être suis je arrivé à temps pour le sauver. 

 

J' ai fait un résumé des cinq premiers chapitres de ce magnifique roman qui en comporte dix. J'invite les lecteurs à se procurer ce chef-d'oeuvre  Prix Nobel 1962.  


 

Steinbeck a tiré son récit d'un conte traditionnel mexicain. Comme la plupart de ses romans, La Perle décrit les effets de la pauvreté et de la richesse, insistant surtout sur la corruption qui peut découler de la richesse, et évoquant les péchés capitaux. Il dépeint aussi la condition des pêcheurs de perles et les risques de leur métier.

La trame fluide du récit est tissée autour d’une intrigue où les événements se succèdent à un rythme qui maintient la tension jusqu’au dénouement dramatique de l’histoire.

Le texte contient quelques moralités classiques, comme l’argent ne fait pas le bonheur, mais Steinbeck dépeint la misère pour faire prendre conscience des existences malheureuses, et surtout des conditions de vie des pêcheurs de perles, exploités et asservis par les marchands de pierres précieuses qui font la loi. Il dénonce ce clivage social, cette misère pénible et sans espoir, car demain sera toujours pareil tant que les riches seront d’un côté et les pauvres de l’autre. Ce qui fait vivre, ce sont les rêves et l’imagination florissante. C’est le vrai pouvoir des démunis, le pouvoir qui les fait tenir à la vie et qui les fait espérer. Le seul pouvoir de garder une dignité et une fierté d’homme est pour eux le seul pour accéder à un bonheur si modeste et si illusoire soit-il : un bonheur, le leur.

Steinbeck, par son art, fait d’une histoire banale un récit aux échos social, politique, philosophique et anthropologique dans un style musical, poétique et imagé : bruissement des feuilles d’arbres, mouvement du vent et des grains de sable. La musicalité tient également au style fluide et bien rythmé du romancier, comme autant de métaphores des mélodies de la région évoquée.

Il décrit les états d’âme des personnages, surtout celle relative à la description de la perversion de Kino quand il a été transfiguré en un homme riche capable de réaliser ses rêves ; en un homme féroce capable de tuer pour sauver sa perle ; en un homme imbattable, décidé à continuer son chemin quoi qu’il arrive ; puis, à la fin, en un homme renonçant et atterré par ce qui lui arrive. Les passages acérés et tranchants sur les comportements humains et toutes ces descriptions des vices et des vertus humains acquièrent un réalisme sans complaisance.

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