Voyage au Canada...... De Québec au Fjord de Saguenay ( jours 5 et 6)
Pour ce cinquième jour de notre voyage au Canada nous nous réveillons chacun avec un gros rhume. C'est le résultat de la brutale chute des températures depuis la veille. Ce matin il fait frisquet et selon la météo ça devrait s'accentuer dans les deux à trois jours qui viennent. Nous sommes arrivés avec des températures de l'ordre de 35°C et nous devrions avoir demain ou après-demain des températures inférieures à 10°C puis une remontée vers 20°C pour les derniers jours avant notre départ-retour pour la France.
Aujourd'hui, ou plutôt ce matin, nous devons faire une visite guidée de la ville avec un intervenant extérieur, une historienne dont nous attendons forcément beaucoup....... Et cette fois nous ne fûmes pas déçus : Maria Chapdelaine fut brillante et très pédagogue vis à vis d'un public qui avait presque tout à apprendre. Elle avait aussi un brin d'humour bienvenu comme de nous remercier, nous les français et belges qui faisons millionnaire le moindre chanteur ou amuseur québécois qui vient faire une tournée en Europe.
Une riche matinée entre cours général pour l'essentiel dans le car puis précisions et discussions en balades à travers la vieille ville.
La ville de Québec est la capitale de la province du Québec et compte environ 535.000 habitants (800.000 pour l'agglomération) ce qui en fait la deuxième ville la plus peuplée du Québec après Montréal, même si au niveau du pays elle n'est qu'en dixième position.
Le rétrécissement du fleuve à cet endroit a donné le nom à la ville, Kébec étant un mot algonquin signifiant « là où le fleuve se rétrécit ». Le premier européen à avoir atteint Québec fut Jacques Cartier qui, lors de son deuxième voyage en 1535 rejoignit le 7 septembre le village de Donnacona, ramenant ainsi, comme promis ses fils, au chef Iroquois qu'il avait rencontré un an plus tôt dans la baie de Gaspé. Le village de la tribu se nommait Stadaconé (bourgade en Iroquois) et se trouvait dans la zone où s’éleva la ville de Québec. Cartier fit construire un fortin en bordure de rivière où, avec son équipage, il passa l'hiver avant de retourner en France au printemps. (Pour en savoir plus lire le billet sur Jacques Cartier).
Après plusieurs tentatives sans lendemain la France arrivait à établir un comptoir commercial à Tadoussac en 1600. Le roi Henri IV avait nommé Dugas de Mons « Lieutenant général en Amérique septentrionale ». Celui-ci organisa en 1603/1604 une expédition où il était accompagné de Samuel Champlain, qui y participait en tant que géographe et cartographe. Après cette première expédition Champlain consacra sa vie à établir pour les rois la Nouvelle France en Amérique. Il fit 12 expéditions entre 1603 et 1635.
La ville de Québec fut officiellement fondée par Champlain le 3 juillet 1608 qui entreprit la construction de l'Habitation Québec. Dans un souci d'expansion il fit alliance avec les Algonquins et les Hurons contre les Iroquois. Pendant de nombreuses décennies, Québec demeura un poste de traite. Champlain revint de façon régulière tous les deux ans à Québec et ce jusqu’en 1617 où une présence française était maintenue à Québec. En 1615 Champlain revint à Québec accompagné de religieux : la Nouvelle France serait catholique. Des familles commencèrent à s’installer à Québec, les hommes occupant des métiers liés aux besoins de la jeune colonie.
En 1620, il revint à Québec mais cette fois accompagné de son épouse. Champlain y fit construire un fort dans le haut du site du « Cap aux Diamants » et lui donna le nom de Château Saint Louis en l’honneur du roi Louis XIII. La colonie prit véritablement forme avec la présence d’une soixantaine de personnes, hommes, femmes et enfants. En 1623, Champlain fit construire un chemin entre le fort et les nouvelles installations.
En 1629 les frères Kirke, des aventuriers à la solde du roi d'Angleterre, remontèrent le Saint Laurent jusqu'à la ville de Québec, et la prirent le 26 juillet en interceptant les ravitaillements, ce qui conduisit Champlain et ses hommes à la famine, puis à la reddition. Québec était alors vidé de sa population, qui rembarqua pour la France avec Champlain, hormis la famille du premier colon Louis Hébert qui resta. Le poste de traite de Québec fut néanmoins rendu à la France par le traité de Saint Germain en Laye, en 1632.
Champlain retourna au Québec où il arriva le 22 mai 1633 après une absence de quatre ans. Plus de 200 personnes l'accompagnaient, à bord de trois navires. Le , il envoyait un rapport à Richelieu disant qu'il avait rebâti sur les ruines de Québec, élargi les fortifications construit une autre habitation à quinze lieux en amont.
Champlain est mort à Québec le 25 décembre 1635, victime d'une crise d'apoplexie. N'appartenant pas à la noblesse, il avait toujours du agir en tant que subalterne d'un noble désigné par le roi : à Québec, il était « lieutenant du vice-roi de la Nouvelle France» resté en France , puis à partir de 1629 comme «commandant en Nouvelle-France en l’absence » du cardinal de Richelieu. Administrateur local de la ville de Québec jusqu'à sa mort, Samuel Champlain ne reçut jamais le titre officiel de gouverneur de la Nouvelle-France même s'il en exerçait les fonctions.
En 1636 Québec devenait une ville défensive. Canons et une nouvelle forteresse sont ajoutés. La ville a maintenant une garnison.
Plus tard, lorsque la ville prit de l'envergure et après la tentative manquée de l’amiral William Phips gouverneur royal de la colonie du Massachusetts de prendre Québec en 1690, le gouverneur Frontenac fit ériger des remparts à l’ouest de la ville. Une cinquantaine d’années plus tard, sous la menace d’une nouvelle guerre contre les anglais, d’autres remparts furent édifiés un peu plus à l’ouest.
En 1756 Louis-Joseph de Montcalm était envoyé à Québec comme commandant des troupes françaises en Amérique du Nord pendant la guerre de Sept ans. C'était un officier expérimenté qui avait déjà passé 31 ans dans l’armée. Il comptait onze campagnes et cinq blessures. Ses premières confrontations en Nouvelle France avec les anglais, entre 1756 et 1758, furent des succès majeurs mais pendant l'été 1759 ce sont les britanniques qui assiégeaient la ville de Québec où Montcalm et ses troupes subirent un siège pendant plus de trois mois avant d'être pris à revers et par surprise par les hommes de James Wolfe lors de la bataille des Plaines d'Abraham qui ne dura que 30 minutes. Mortellement blessé Montcalm mourut le 14 septembre.
À la fin du Régime français le territoire de la ville de Québec est contrasté. Bois, villages champs en culture et pâturages entourent une ville peuplée de 8 000 habitants. Celle-ci se démarque par son architecture monumentale, ses fortifications, ses rues boueuses et insalubres, ses riches maisons de maçonnerie et ses bicoques des faubourgs Saint Jean et Saint Roch. Malgré son urbanité et son statut de capitale, Québec reste une petite ville coloniale étroitement liée à l’arrière-pays. Les habitants viennent s’y procurer des marchandises de France et vendre leurs surplus agricoles et du bois de chauffage aux deux marchés de la ville.
En avril 1760 les troupes du maréchal de Lévis remporte la bataille de Sainte-Foy. Cependant, l’arrivée de renforts oblige l’armée française à se replier vers Ville-Marie, qui capitule à son tour et le 8 septembre 1760 le gouverneur de la Nouvelle France Rigaud de Vaudreuil signe à Montréal la reddition mettant ainsi fin à la guerre de Sept ans . Trois ans plus tard, la plupart des possessions françaises d'Amérique du Nord sont cédées à la Grande Bretagne. L’ancienne capitale de la Nouvelle France devenait celle de la Province de Québec. (*)
Québec est une des plus anciennes villes d'Amérique du Nord . Ses remparts font de Québec la seule ville fortifiée subsistant au nord du Mexique . Le Vieux-Québec a été déclaré patrimoine mondial en 1985 par l'UNESCO.
En compagnie de Maria Chapdelaine, la sympathique et passionnante guide, nous avons découvert le charme du Vieux Québec en passant par la Grande Allée. Nous avons continué en direction des plaines d'Abraham et passé devant le Château Frontenac. En revenant par la place Royale et la Place d'Armes puis en descendant au quartier Petit-Champlain, situé au bord du fleuve. Nous avons fait nos adieux à Maria Chapdelaine devant le mur des illustres grands québécois. J'ai noté que Félix Leclerc en était mais pas Montcalm.
Nous avions encore un peu de temps libre avant d'aller déjeuner dans un restaurant du Vieux Québec aussi Pilou et moi nous nous sommes rendus, un peu par hasard, à la mairie puis nous sommes retournés photographier la statue de Samuel Champlain.
Après déjeuner le car allait nous emmener aux chutes de Montmorency.
(*) Je prolongerai cette analyse historique de la province du Québec de 1760 à aujourd'hui, lorsque je ferai le billet de la visite de Montréal.
La chute Montmorency est une chute d'eau située à l'embouchure de la rivière Montmorency, où celle-ci se déverse par le rivage en falaise dans le fleuve Saint-Laurent, vis-à-vis de l'extrémité ouest de l'Île d'Orléans. D'une d'une hauteur de 83 mètres, elle est la plus haute de la province du Québec et dépasse de trente mètres les chutes du Niagara. La profondeur du bassin au pied de la chute est de dix-sept mètres. Des escaliers (487 marches) permettent de l'observer sous différents angles. Un pont suspendu offrant un point de vue spectaculaire relie les deux côtés du parc en passant au dessus de la chute.
C'était super de se balader dans ce joli cadre et de faire des photos...... mais Pilou a peut-être présumé de ses forces. Une heure plus tard elle n'était pas très bien.
L'Île d'Orléans sur le fleuve Saint Laurent est située près de Québec auquel elle est relié par un pont depuis 1935, un pont qui est fondé à la rive près du parc Montmorency. Elle est l'un des plus anciens lieux de peuplement de la Nouvelle- France mais bien avant un lieu de refuge des Hurons quand ils étaient pourchassés par les Iroquois.
Longue de 34 km et large de 8 km elle compte aujourd'hui environ 7000 habitants, répartis dans 6 villages. L'été, avec la venue des vacanciers ainsi que des travailleurs saisonniers, la population double. L'île reste toutefois un lieu fortement agricole avec de nombreuses cultures et une partie forestière au milieu.
Le tour de l'île fut effectué en car mais heureusement nous eûmes droit à une petite heure de temps libre ce qui me permis de marcher un peu plus et de contempler quelques belles maisons.
Nous reprenions ensuite la route de Québec où nous sommes arrivés vers 18h30. Fred, notre accompagnateur, nous annonçait alors que nous avions encore plus de 1h30 de temps libre au centre ville avant de rejoindre le restaurant pour un souper-spectacle avec un chansonnier. Le problème était qu’il faisait de plus en plus froid et que Pilou ne se sentait pas bien et même fiévreuse. Je demandai alors au chauffeur de nous ramener à l’hôtel. Trente minutes plus tard nous étions dans notre chambre où elle plongeait immédiatement dans un long sommeil réparateur. J'étais privé de souper mais pas de problème j'ai des réserves. J'étais aussi privé de chansonnier mai grâce à TV5 monde je pus voir le débat de France 2 opposant le premier ministre français à un Jean Luc Mélenchon ubuesque dans un rôle inattendu de gentil clown blanc. Postures !
Le lendemain j'appris de quelques compagnons de voyage que nous avions fait le bon choix car eux avaient du subir une longue attente dans le froid, la plupart des magasins étant fermés à partir de 19h. Quant au spectacle..........
Le lendemain c'est à peu près requinqués que nous nous sommes présentés au petit déjeuner. Vers 8h30 notre car a pris la direction de Tadoussac en suivant la rive gauche du Saint Laurent; Deux heures plus tard nous faisions un arrêt à un belvédère qui offrait une magnifique vue sur la baie de Sainte Catherine. et où avons pu aussi pu découvrir des informations sur « l'Astroblème de Charlevoix.» : Ce terme désigne les restes d'un ancien cratère d’impact météoritique qui est situé dans la région de Charlevoix. Avec un diamètre de 54 km, l'Astroblème de Charlevoix est, en date de juin 2017, le onzième plus grand site d'impact identifié sur Terre, et le troisième plus grand au Canada, derrière ceux de Sudbury (Ontario) et de Manicouagan (Québec). L'impact s'est produit il y a environ 400 millions d'années. Le terme « astroblème » " est utilisé car il se réfère à une très ancienne structure d'impact qui a subi, depuis les centaines de millions d'années, l'effet de divers agents d’érosion ainsi que des mouvements de la croûte terrestre. L'Astroblème de Charlevoix est situé en bordure du Fleuve St-Laurent, approximativement à mi-chemin entre la ville de Québec et l'embouchure du Fjord du Saguenay. Environ 60% de cet astroblème d'approximativement 54 km de diamètre s'étend sur la rive nord du fleuve Saint Laurent l'autre 40% étant situé sous l'eau du Fleuve. La partie de l'astroblème située au nord du Fleuve est relativement bien conservée alors que la partie sous le Fleuve est fortement érodée.
Après ce court arrêt nous avons repris la route jusqu’à Tadoussac. Pour y arriver il fallut traverser en bac la rivière Saguenay. Nous sommes ensuite allés déjeuner afin d'être prêt pour embarquer dans l'après-midi pour une croisière d'observation des baleines ou autres cétacés.
La rivière Saguenay se jette dans le fleuve Saint Laurent et y apporte de l’eau douce froide. Or, à cet endroit, du fait que le fleuve contienne de l'eau salée et qu'il soit beaucoup plus profond, on assiste à la construction de turbulences idéales où pullulent une faune et une flore uniques. C'est la raison pour laquelle les baleines s'y donnent rendez-vous. On y retrouve les plus gros cétacés, entre autres le rorqual commun et, parfois, la baleine bleue. Le fond marin autour de Tadoussac est devenu le parc marin de Saguenay-Saint Laurent.
Cette croisière d'un peu plus de deux heures (habillage non compris) nous a permis de vivre une rencontre extraordinaire avec les géants des mers. Notre embarcation s'est toujours tenue à distance des baleines dans le plus grand respect, me semble-t-il, de leur tranquillité et de l'environnement.
Après ce très grand et très beau moment nous avons repris le car et la route pour rejoindre Saguenay.
Le car a pris la route qui longe le fjord du Saguenay puis nous avons fait un arrêt au charmant village de Sainte Rose du Nord qui référencé comme étant « La perle du Fjord ». Le temps de prendre en photos des paysages magnifiques malgré le ciel couvert et de constater que les chasseurs sont très actifs dans cette région. Dommage ! Mais c'est peut-être nécessaire (?)
Quelques minutes plus tard nous arrivions à Saguenay. Un hôtel où nous allions passer deux nuits. Un hôtel très confortable qui a son propre restaurant. Enfin ! Enfin, pour la première fois au cours de ce voyage, nous n'aurons pas besoin de ressortir pour aller souper ou, et c'était pire alors, ne rejoindre l'hôtel que très tardivement après être passé par la case restauration.
Avertissement : Les textes en bleu, dans ce billet sont très largement tirés de paragraphes articles trouvés sur Internet dont Wikipédia...... mais librement et peut-être maladroitement raccordés entre eux.
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