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Histoire de rôle ... Jeanne Baret, la première femme à faire le tour du monde

4 Octobre 2019 , Rédigé par niduab Publié dans #Histoire de rôles

Jeanne Baret est née le 27 juillet 1740 à La Comelle, un bourg de Haute Saône. Ses parents Jean Baret et Jeanne Pochard étaient un couple d'agriculteurs-métayers. Son père n'a pas signé le registre paroissial quant il a la déclaré la naissance de sa fille ce qui laisse à penser qu'il était analphabète. Il n'en demeure pas moins que la jeune Jeanne savait lire et écrire et qu'elle s'avéra être très intelligente. Il semble qu'elle soit devenue orpheline assez jeune, adolescente ou jeune fille, et qu'elle dut se mettre en quête d'un emploi. Sans doute aidée par un prêtre elle trouva un poste d'aide ménagère dans une maison bourgeoise de Toulon-sur-Arnoux une petite ville située à une trentaine de kilomètres. C'est en 1762 que Jeanne entre au service de Philibert Commerson médecin botaniste qui vient de perdre de sa femme morte en couches en donnant naissance à un garçon. Jeanne devint gouvernante de la maison et Commerson est ébloui par l'intelligence de la jeune femme et il l'initie à la botanique dont elle devint son aide. Elle se passionne pour cette discipline et cette complicité avec son patron. Elle devint aussi sa maîtresse. En 1764 Commerson fréquente de plus en plus les cercles scientifiques parisiens et plus particulièrement tout ce qui concerne la botanique. De plus Jeanne est enceinte et elle ne peut rester à Toulon-sur-Arroux. Comme l'exige la loi elle se déclare devant notaire « enceinte hors mariage » pour obtenir un « certificat de grossesse ». Elle était accompagnée de deux amis de Philibert pour déclarer qu'elle ne pouvait nommer le père de l’enfant à naître. Ce certificat fut établi en août 1764.

Philibert confie son fils à son oncle maternel, l'abbé Beau, et s'installe à Paris près du jardin du Roy. Il réserve un autre appartement pour Jeanne, le temps qu'elle accouche fin décembre. Elle eût un fils qu'elle nomma Jean-Pierre Barret, et confia directement confié à l’Assistance publique..... Et mourut six mois plus tard.

Les deux amants étaient enfin libres pour vivre de leur passion commune la botanique.

En 1765, Commerson est invité à se joindre à une expédition qui serait dirigé par Bougainville ; un tour du monde passant par le détroit de Magellan où des botanistes, parmi d'autres scientifiques, sont requis. Philibert hésite car il est de santé fragile et puis faire ce périple et ce travail sans Jeanne lui semble impossible.... Mais la présence de femme sur les bateaux n'est pas tolérée et à plus forte raison pour une commande royale, « Par ordre du Roi, la présence de toute femme sur un bateau de Sa Majesté est interdite.»

Qui eut l'idée du déguisement de Jeanne en homme ? Qui a pris le risque de supercherie, de crime de lèse majesté ?

Finalement, courant 1766, Philibert Commerson dépose sa candidature pour participer à ce tour du monde par la Marine royale. Il est recommandé par son ami l'astronome Lalande. Il accompagne cette candidature d'une exigence d'être accompagné de son assistant et valet pour des raisons de santé. Sa requête est validée fin décembre et le 1er février 17967 au port de Rochefort Commerson et Baret embarquent à bord de l'Etoile, l'un des deux navires plus petit et moins rapide que la Boudeuse, le navire fleuron de la traversée.

En raison de la grande quantité de matériel emporté par Commerson, le capitaine de l'Etoile Chesnard de la Giraudais abandonne sa cabine au scientifique et à son assistant ce qui a donné à Baret l'intimité nécessaire pour que l'imposture réussisse. Si Jeanne avait du faire le voyage dans d'autres conditions, quelque elles soient, elle aurait été mise au fer puis abandonnée dans la première escale ou île déserte ou pas, rencontrée. On peut quand même

se demander si le capitaine du bateau n'était pas de mèche ou autoritairement invité à se conduire ainsi, tant le travail des botanistes serait important pour la réussite de la mission.

Toutefois ce travail ne commencerait pas avant d'atteindre l'Amérique du sud. Durant cette première partie du trajet Philibert fut bien malade : mal de mer et ulcères sur les jambes. Baret fut une bonne infirmière mais déguisée en homme elle s'efforce à donner des signes de virilité devant témoins notamment quant il faut porter ou déplacer des caisses lourdes.

Toutefois il y en a un qui n'est pas dupe c'est François Vives le chirurgien de l'Etoile qui n'aime pas Commerson, jaloux de son onction royale et la probable complicité de Bougainville qui n'est toutefois pas sur ce bateau. Prudent Vives ne dit rien mais il tient un journal et il écrit.

Arrivés à Montevideo les botanistes purent cueillir des plantes non connues : En Patagonie, tandis que les bateaux attendaient les bons vents pour affronter le détroits de Magellan Philibert et Jean(ne) eurent encore plus d'occasions de botaniser et où Baret acquit une réputation de bête de somme, le surnom que lui a donné Commerson qui toujours handicapé par sa blessure à la jambe s'extasie du boulot fait par son assistant : En plus du travail de collecte des plantes, il a également aidé son maître à organiser et à cataloguer ses spécimens et les notes au cours des semaines où les bateaux passaient le détroit et entraient dans le Pacifique.

C'est en arrivant à Tahiti que le genre de Baret fut réellement posé, même si quelques rumeurs avaient commencé dès l'Amérique Sud c'est du moins ce que Bougainville affirme dans son rapport d'expédition. Dès que Baret et Commerson ont débarqué pour botaniser Baret fut abordé par les indigènes qui disaient que c'était une vahiné. Il fallut la reconduire sur le navire pour la protéger. Les tahitiens ne comprenaient pas ce comportement. Eux offraient leur femme aux matelots et il n'y avait pas de retour avec la seule femme de l'équipage. Il en était ainsi d'un fils de chef nommé Ahutoru qui, pour compenser cet affront, demanda qu'on l'emmène en France. Il fit le voyage sur la Boudeuse.

Après avoir traversé le Pacifique, l'expédition fit une escale dans les Indes orientales néerlandaise pour se ravitaillée. Puis il y eut ensuite un autre arrêt à l'Isle de France où Commerson pensait retrouver un vieil ami le botaniste Pierre Poivre gouverneur de l'île. L'ami n'était pas alors présent sur l'île; mais il allait revenir. Bougainville a proposé à Commerson d'attendre son retour avec Jeanne. Philbert avait bien envie de rentrer pour revoir son fils, mais il comprit que ces vacances sur l'île ôtaient une épine au pied de Bougainville pour ne pas avoir à s'expliquer en rentant en France sur la présence illégale d'une femme sur un bateau royal.

A Port-Louis ? Baret a continué son rôle d'assistante et de gouvernante de Commerson. Il est probable qu'elle l'a accompagné pour botaniser à Madagascar et à l'île Bourbon en 1770 à 1772. Commerson a continué à avoir de sérieux problèmes de santé et il est mort le 13 mars 1773.

Désormais seule et sans ressources Jeanne vivote sur l'île et surtout ne peux pas rentrer en France. Mais heureusement elle rencontre un officier de Marine français, Jean Dubernat, qu'elle épouse le 17 mai 1744 en la cathédrale Saint Louis. Le couple rentre en France en 1775, bouclant ainsi le tour du monde.

Jeanne rapporte les récoltes botaniques de Commerson destinées au jardin du Roy, soit 30 caisses contenant 5000 espèces, dont 3000 décrites comme nouvelles. Le roi Louis XVI reconnait ses mérites comme aide botaniste, la félicite pour sa bonne conduite et lui attribue une pension. Avec cet argent, Baret s'installe avec son mari dans le village natal de celui-là, à Saint-Aulaye, où elle meurt en 1807.

 

Il y a trois ans j'avais déjà fait un article sur Bougainville à Tahiti.... et je n'avais pas évoqué l'histoire de Jeanne Baret, pour la bonne raison que je ne connaissais pas cette histoire. 

Je l'ai découverte il y a une dizaine de jours grâce à un documentaire vu sur ARTE et j'ai eu envie de compléter mon premier texte: trois ans après. 

Pour cela je me suis plongé dans différents articles sur internet : celui qui était le plus facile à suivre pour bien comprendre l'aventure est l'article de Wikipedia, que le lecteur curieux pourra rechercher. Et je dois bien avouer que c'est le texte auquel j'ai fait le plus d'emprunts sans faire trop de copiés/collés. 

Je propose aussi d'autres textes quelque peu différents ce qui les rends intéressants sans pour autant être forcément plus proche de l'histoire réelle. 

 

https://www.geo.fr/aventure/portrait-de-jeanne-baret-la-premiere-femme-qui-fit-le-tour-du-globe-193716

https://www.tahitiheritage.pf/jeanne-baret-femme-tour-monde/

https://www.voileetmoteur.com/voiliers/actualite-voile/les-gens/deguisee-en-homme-jeanne-baret-est-la-premiere-femme-a-faire-le-tour-du-monde/84426

 

 

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