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Histoire de rôles ..... Naissance de la révolution française

14 Janvier 2022 , Rédigé par niduab Publié dans #Histoire de rôles

Le 5 mai 1789, s'est tenue à Versailles la séance d'ouverture des états généraux. Pour la première fois depuis 175 ans un roi de France allait s'adresser publiquement et solennellement aux représentants de la nation.

Lettre de convocation des états généraux à Versailles
« De par le Roi,
Notre aimé et féal.
Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes les difficultés où Nous Nous trouvons relativement à l'état de Nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité de Notre royaume. Ces grands motifs Nous ont déterminé à convoquer l'Assemblée des États de toutes les provinces de notre obéissance, tant pour Nous conseiller et Nous assister dans toutes les choses qui seront mises sous nos yeux, que pour Nous faire connaître les souhaits et doléances de nos peuples, de manière que par une mutuelle confiance et par un amour réciproque entre le souverain et ses sujets, il soit apporté le plus promptement possible un remède efficace aux maux de l'État, que les abus de tous genre soient réformés et prévenus par de bons et solides moyens qui assurent la félicité publique et qui nous rendent à Nous particulièrement, le calme et la tranquillité dont Nous sommes privés depuis si longtemps.
Donné à Versailles, le 24 janvier 1789. »

 

Les raisons qui ont conduit à la convocation des états généraux étaient liées à la situation financière du royaume. L'état au bord de la banqueroute avait suspendu ses paiements et le roi avait rappelé Jacques Necker aux finances, mi-aout 1788. Celui-ci sut convaincre le roi qu'il fallait convoquer les états généraux. Cette institution moyenâgeuse tombée en désuétude depuis 1614 devrait résoudre un problème complet : la crise du trésor. Le soutien à la guerre d'indépendance américaine (1775/1783) avait eu un coût important sur des finances royales. En 1788 les recettes fiscales atteignaient 470 millions de livres et des défenses dépassaient 630 millions. Le déficit s'élevait à 160 millions. L'unique solution envisageable consistait en une refonte complète du système fiscal avec l'adoption d'une base plus large et plus fiable. 
Il fallait organiser ces travaux cruciaux : Quel mode d'élections des députés qui siègeraient dans l'assemblée et quel type de scrutin lors de leurs réunions. Ces deux questions révélaient les aspirations divergentes des groupes qui, pendant les mois précédents, avaient fait front commun contre le pouvoir monarchique. La noblesse et le clergé voulaient que l'assemblée soit constituée en suivant la répartition des ordres selon l'équilibre des derniers états généraux, ceux de 1614. En clair, cette clause signifiait la représentation égale des trois ordres disposant ainsi du même nombre de représentants, chaque ordre devant voter en bloc. De ce fait la noblesse et le clergé étaient assurés de conserver la majorité. Ce que refusaient les libéraux. Un décret royal fixa à mille le nombre de députés, satisfaisant implicitement la demande du doublement de représentants du tiers état. En revanche le choix du mode de scrutin était toujours en suspens quand les députés arrivèrent à Versailles.
Les lettres de convocations aux Etats-Généraux furent envoyées fin février 1789 et à partir de Mars la rédaction des cahiers de doléance débutèrent puis les assemblées électorales se réunirent.

Le 5 mai 1789, l'hôtel des Menus-Plaisir à Versailles accueillait la séance d'ouverture des états généraux. À la suite du doublement du tiers état et du refus de la noblesse de Bretagne de s'y rendre la noblesse était représentée par 330 députés. Le clergé était représenté par 326 députés. Le tiers état, enfin, était représenté par 661 députés, légèrement majoritaire en cas de vote par tête que réclamait le tiers-état. Les députés attendirent trois heures dans la salle avant que le roi accompagné de la reine et de toute la pompe versaillaise arrivent. Louis XVI prononça un discours dans lequel il exposa la gravité de la situation du royaume. Le Garde des sceaux puis Necker, le directeur général des finances, sont aussi intervenus. Le roi a quitté la salle sous les acclamations. Mais celle-ci masquaient difficilement la profonde déception d'une partie des députés notamment ceux du tiers-état.

Le tiers état, entreprit alors la vérification des pouvoirs de tous les députés, clergé et noblesse compris et invita les représentants des deux ordres à le rejoindre.  Selon la doctrine de l'Abbe Sieyès le tiers-état devenait la seule incarnation de la nation, la véritable Assemblée nationale selon la dénomination qu'il adopta le 17 juin. 
Le 19 juin Louis XVI usa de son pouvoir pour freiner les prétentions du tiers-état. Il ordonna la fermeture de la salle des Menus-plaisirs. Le 20 juin les députés du tiers-état et ceux qui les avaient déjà rejoint dans une proche salle voisine dédiée au jeu de paume et y firent une déclaration solennelle. Selon les termes du serment du Jeu de paume, ils s'engageaient à rester rassemblés jusqu'à ce qu'ils aient donné une constitution à la France. Dès lors les événements se précipitèrent. Le clergé, au sein duquel les modestes curés étaient beaucoup plus nombreux que leur hiérarchie conservatrice et fidèle à la monarchie, apportèrent leur soutien au tiers-état pour créer l'Assemblée nationale. 47 nobles firent de même. 
Le 23 juin le roi qui s'était retiré les jours précédents suite au décès de son fils âgé de huit ans, s'adressa aux trois ordres, ordonnant aux députés la délibération par ordre. Bailly président de l'Assemblée nationale  répliqua  sèchement «  La nation rassemblée ne peut pas recevoir d'ordre. Ensuite Mirabeau prit la parole et s'adressa à ses compagnon avec ferveur  « Je demande qu'en vous couvrant de votre dignité, vous vous refermiez dans la religion de votre serment ; il ne nous permet de nous séparer qu'après avoir fait la constitution ». L'obstination des députés finit par porter ses fruits. Le 27 juin, Louis XVI cédait. Le roi reconnaissait l'Assemblée et invitait la noblesse et le clergé à la rejoindre. Le 9 juillet, les députés entreprenaient de doter la France d'une constitution et prenaient le nom d'Assemblée nationale constituante. 

    Sieyès             Bailly       Mirabeau

 

 

 

 

 

Le 12 juillet Louis XVI renvoie Necker et deux jours plus tard des parisiens prenaient la Bastille. 

Sources : divers extraits  de livres dont :

Histoire et civilisation n° 28 pages 13 à 22. 

Chronique de la révolution pages 70 à 110 

Et divers dont surtout Wikipedia

 

 

 

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