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A livre ouvert ....... La place de l'empire africain français lors de la 2ème guerre mondiale .

3 Septembre 2021 , Rédigé par niduab Publié dans #A livre ouvert

Pour faire suite à l'article intitulé «  Pour une rue Félix Ebouée dans toutes les villes françaises », du 11 juin 2011, que j'ai repositionné au 27 août 2021, j'ai estimé que je devais compléter le sujet et je me suis replongé dans le livre de de Pierre Biarnes « Les Français en Afrique noire de Richelieu à Mitterrand » . Les paragraphes dont je vais faire une synthèse la plus fidèle possible sont situés entre les pages 283 à 287 dans le chapitre « Le temps de la liberté » : 

 Occupés en priorité par leur lutte pour la libération nationale, les « Français libres » qui se regroupaient depuis le 18 juin 1940 derrière le général de Gaulle, n'avaient pas vu tout d'abord dans les colonies d'Afrique qu'une partie essentielle de l'empire  où ils pourraient donner à leur combat une base territoriale juridiquement indispensable à la reconnaissance internationale de sa légitimité face au gouvernement de Vichy. Mais le ralliement à leur cause de ces terres africaines de souveraineté française ne s'était pas fait partout aisément et avaient pris du temps. Dès le 26 août 1940, sous l'impulsion de son gouverneur, Félix Eboué -- un Noir de Guyane, franc-maçon notoire, qui n'avait rien à attendre de Vichy --, le Tchad avait, le premier, répondu à l'appel de Gaulle. Le Cameroun avait suivit dès le lendemain -- à la faveur d'une opération de commando conduite par le capitaine Leclerc de Hautecloque qui, de là, devait conduire victorieusement sa «"2e DB » jusqu'à Koufra puis Berchtesgaden ; le Moyen-Congo et l'Oubangui-Chari avaient fait de même le surlendemain. Au Gabon, cependant, le gouverneur Masson, sommé de choisir, avait fait savoir le 30 août, qu'il restait fidèle au gouvernement du maréchal Pétain, et ce n'est que le 10 novembre suivant, après presqu'un mois de combat fratricide, que des troupes envoyées de Douala et de Pointe-Noire étaient venues à bout de celles de Libreville et s'étaient emparées de Masson, qui avait préféré se suicider, le 16, plutôt que se renier. Quant à l'AOF, son gouverneur général, Boisson, avait fait recevoir à coups de canon, le 23 septembre, au large de Dakar (où les marins français n'avaient pas digéré Mers el-Kébir), les navires anglais qui transportaient de Gaulle et ses hommes, et ce n'est qu'après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, qu'elle avait rejointe à son tour la « France libre »....[..]... 
 En fait, pour de Gaulle et ses partisans, qui des le 27 octobre 1940, après l'échec de Dakar, avaient crée à Brazzaville le Conseil de défense de l'empire, il n'y avait qu'un impératif majeur en ce qui concernait celui-ci : le conserver. Après avoir mis plus de deux ans à arracher complètement son administration aux Vichyssois, ils étaient à présent  bien décidés à faire front à tous ceux qui, Union soviétique et Etats-Unis en tête, ne parlaient, selon eux, d'indépendance pour les colonies que pour mieux y subsister leur influence à celle des anciennes puissances européennes. Mais hormis cette volonté hautement proclamée de maintient de la souveraineté française, pour tout le reste, notamment pour les réformes qu'il allait falloir introduire, ils n'avaient pas d'idées préconçues et ils faisaient confiance aux fonctionnaires de la France d'outre-mer qui s'étaient ralliées à eux et qui étaient bien souvent des libéraux acquis aux conceptions progressistes des « humanistes coloniaux.»  
Félix Eboué était précisément un de ces hommes qui pensaient qu'il fallait associer davantage les Africains à la gestion de leurs propres affaires, pour pouvoir leur en laisser peu à peu ensuite la responsabilité, sans rupture cependant avec la France...[..]... Il avait été intéressé par les premiers projets de réformes du Front populaire, qui rejoignaient ses propres réflexions d'homme de terrain.( avant d'être nommé gouverneur du Tchad, en novembre 1938, Eboué avait notamment servi pendant plus de vingt ans en Oubangui-Chari.....). Son ralliement immédiat à de Gaulle lui avait valu aussitôt une grande autorité, marquée par sa promotion aux fonctions de gouverneur général de l'AEF dès le 17 novembre 1940. Le jour même de sa nomination, il en avait usé pour préconiser une nouvelle association entre la France et l'Afrique noire fondée sur les principes de l'administration indirecte et sur le respect des coutumes et des institutions locales. De Gaulle, qui lui faisait confiance, et aussi les autres courants de la Résistance représentée à Alger, notamment les socialistes et les communistes, l'avaient soutenu, et il avait pu prendre quelques mesures qui allaient dans le sens de l'évolution qu'il préconisait ....[..]....
 C'est à la fois de cette volonté des gaullistes de maintenir les colonies dans la mouvance française, face aux visée des nouvelles puissance impériales, et de la conviction des humanistes coloniaux qu'il fallait néanmoins les faire évoluer vers un statut de relative domestique, prenant en compte les conséquences des transformations des sociétés indigènes en voie de modernisation, qu'à l'automne 1943 était née l'idée de réunir à Brazzaville les principaux responsables de l'administration française en Afrique, pour faire le point et dégager les grandes lignes d'une politique coloniale rénovée pour l'après-guerre.  Ce sont ces deux exigences à priori difficile à concilier qui devaient donner un tour quelque peu contradictoire aux résolutions qui allaient sortir de cette rencontre et, ultérieurement, aux dispositions de la Constitution de la Quatrième République qui institueront l'Union française.....
[...].....  

Mais La conférence de Brazzaville fut organisée du 30 janvier au 8 février par le Comité française de Libération nationale (CFLN), afin de déterminé le rôle et l'avenir de l'Empire colonial français. Le général de Gaulle en inaugurant les travaux des fonctionnaires et hommes politiques réunis, indiqua qu'il convenait d'écarter absolument « toute idée d'autonomie, toute possibilité d'évolution hors du bloc français de l'Empire et la constitution éventuelle, même lointaine, de self » ....[...]...  
 Tout acquis aux idées de Félix Eboué, qui était l'hôte de la conférence en sa qualité de gouverneur général de l'AEF (et qui, prématurément vieillit et épuisé, devait mourir peu après au Caire, le 17 mai 1944), les rédacteurs ont proposé quelques concepts qui ne cadraient pas très bien avec la déclaration liminaire du général De Gaulle. Seule l'abolition progressive du code de l'indigénat fut décidée...[..]....
 En fait, ce n'était ni plus, ni moins que l'instauration d'une vie publique véritablement démocratique dans les colonies qu'avait préconisée la conférence de Brazzaville, tout en affirmant hautement la pérennité de leur appartenance à l'ensemble français, et c'est ainsi qu'avait été amorcé, dans les premières semaines de 1944, le repli en bon ordre qu'allait être sur vingt ans la décolonisation de l'Afrique noire française.  

La partie du texte en couleur bleue est composée d'extraits fidèles du livre. Il y a des coupures de texte plus au moins longues marquées par les symbole ;..[...].... et quelques résumés de paragraphes : texte de couleur verte.  
 

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