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Philo-bath : Diderot le penseur incrédule.

9 Août 2023 , Rédigé par niduab

 

C'est dans un dictionnaire de citations que j'ai découvert Denis Diderot; J'y ai trouvé 65 citations qui pour la plupart me paraissent très pertinentes dont notamment celle-ci 

Méfiez - vous de celui qui veut mettre de l'ordre ; ordonner, c'est toujours  se rendre le maître des autres....>

Diderot est né le 5 Octobre à Langres. Il  suivit ses études chez les Jésuites puis au Lycée Louis Le Grand; Il mena jusqu'à  son mariage une vie de bohème qui lui fit perdre la foi  et fit la connaissance de Jean Jacque Rousseau. Dans l'un de ses premiers textes (Pensées philosophiques  en 1745)  tend vers la notion de déisme et de religion naturelle. Publié  clandestinement, ce premier ouvrage est aussitôt condamné. Cette publication le conduit à la prison à Vincennes  pour  quelques mois.

Ensuite il se lança avec Alembert et d'autres, dans l'Encyclopédie. Ce sera sa grande oeuvre.  Diderot a fini sa vie à Paris le 31 juillet 1784.

Ce billet sur Diderot fait suite à celui que j'ai publié, il y a un peu plus d'un an sur Montesquieu :  

http://niduab.com/2022/02/philo-bath.montesquieu-l-amour-de-la-vertu.html

Montesquieu qui avait collaboré à partir de 1750 au début de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert, en rédigeant des articles. Malgré quelques  différences politiques et peut-être d'âges (en 1750 Montesquieu avait 61 ans, Diderot 37 ans, Alembert 33 ans, Rousseau 38 ans et Voltaire 54 ans; ils se retrouvaient dans le groupe des philosophes des Lumières.

Et voila que j'ai trouvé dans un tas de journaux destinés à la déchèterie un hebdomadaire (Le Point) du 16 décembre 2010 où il y a un article de l'enseignant  philosophe Roger- Pol Droit : "Diderot , l'homme qui voyait des sentiments partout" dont je rapporte de très larges parties tant je trouve cet article intéressant. 

Quel diable d'homme ! Il ne tient pas en place, court d'une pensée à l'autre, varie les styles, multiplie les genres, ne cesse d'apprendre, de partager, de défier les pouvoirs, d'inventer de nouvelles façons, d'incarner les idées, de passer d'une lettre à un traité, d'un pamphlet à un roman, d'une exposition à un des mille articles de l'Encyclopédie. Le tout avec un appétit féroce et une allégresse de plume incomparable. On s'essoufflerait à vouloir suivre Diderot à son rythme.

Sa fille a rapporté l'un de ses derniers mots, qui explique ses débuts: <Le premier pas vers la philosophie, c'est l'incrédulité.>

Contre les dogmes, sont combat n'a jamais cessé. Matérialiste, athée, il ose aussi s'en prendre à l'hégémonie de la raison. < Pensée philosophiques >, son premier livre publié s'ouvre carrément sur un éloge des passions : < on croirait faire injure à la raison si on osait dire un mot  en faveur de ses rivales. Cependant il n'y a que les passions , et les grandes passions, qui puisse , et les grandes passions, qui puissent élever l'âme aux grande choses.>

Ainsi est-il: prompt à l'enthousiasme comme au dégouts, prêt à s'échauffer à la moindre émotion. Car ce génie généreux, inépuisable, surabondant, est d'abord un homme de coeur, une sensibilité qui pense - aux antipodes des calculateurs. On le lui a rapproché. Comment donc, un penseur sans système? Philosophe ce papillon, allons donc ! Polygraphe, prosateur plumitif....mais pas philosophe. Pas assez grave, ni suffisamment endurant.... aucun livre vraiment pesant à son actif.

C'est tant mieux ! Car ce Diderot méprisé par la république des professeurs, négligé au XIXe siècle, à peine lu au XXe., est un philosophe de notre temps. Nous avons plus d'affiné que nos père avec ce penseur multiple sans clôture, à l'identité changeante. < J'avais en une journée cent physionomies diverses, selon la chose dont j'étais affecté. J'étais serein, triste, rêveur, tendre, violent, passionné, enthousiaste.> Ce maître en dispersion capable d'être partout, comment ne serait-il pas notre contemporain.

D'autant plus que son tourbillon s'organise autour d'axes qui nous parle plus à mieux qu'à son temps.

Son rêve : que la matière pense, sans clôture, à l'identité changeante. Ce maître en dispersion capable de sentir. L'hypothèses est aussi felle que simple: comme la capacité de sentir ne peut advenir soudain, il faut supposer qu'est toujours présente..... nos scientifiques parfois y pensent. 

Sa crainte : que le pouvoir tue et il le dit : La bêtise est meurtrière et il le dit. Il suffit de lire l'<essai sur les règnes de Claude et de Néron>

Son espoir : que la mort s'apprivoise; Qu'on puisse la regarder sans cesser d'être en joie. Car ce matérialiste croit au bonheur possible comme à la morale réalisable; Diable d'homme, décidément;  

Pour finir ce billet voici quelques citations de ce formidable butineur d'idées : < L' idée qu'il n'y a pas de Dieu ne fait trembler personne, on tremble plutôt qu'il y en ait un >.

Ou bien : < Il n'y a qu'un devoir, c'est d'être heureux.>  

Ou encore: < Il n'y a plus de patrie ; je ne vois d'un pôle à l'autre que des tyrans et des esclaves.> 

Etc.... J'en ai encore une bonne soixantaine en réserve. ...A plus.

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