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UNE HISTOIRE DE FAMILLE : Chapitre 2 : LA FIN DE LA GUERRE ET L'INTEGRATION

8 Novembre 2023 , Rédigé par Nozor Publié dans #Souvenirs de famille

LA FIN DE LA GUERRE

Après avoir occupé divers emplois Luis et Rafaël  n’eurent aucune difficulté à trouver du travail dans leur profession de coiffeur,  Luis fut embauché au salon Elysée coiffure à Toulouse où il travailla de juillet 1944 à décembre 1946. A la libération ils se retrouvèrent, tous les deux, coiffeurs à Toulouse où Rafaël s’installa avec Marguerite et Luis rencontra Encarnacion. Toulouse étant une ville où s’étaient installés de nombreux réfugiés espagnols, il n’était donc pas surprenant que Luis et Encarnacion se rencontrent.

Quand Luis émit le souhait d’épouser sa fille, Miguel très méfiant, exigea que Luis fournisse la preuve qu’il n’était pas déjà marié en Espagne car il s’avérait que certains réfugiés fondaient une nouvelle famille en France alors qu’ils en avaient déjà une en  Espagne.

Ce problème étant réglé, Luis et Encarnacion se marièrent le 6 octobre 1946 à Toulouse, avec pour témoin M. Meurisse.

Miguel fort de ses expériences précédentes décida qu'il était plus judicieux alors de tenter sa chance en région parisienne où il avait déjà séjourné et où il avait gardé des contacts.

Luis, ayant un sens de la famille très développé, jugea qu’il ne pouvait pas laisser son beau-père qui était veuf et handicapé, partir seul et décida qu’ils se joindraient à lui, chose que Encarnacion ne partageait pas tout à fait car elle connaissait le caractère autoritaire de son père. Luis quitta donc son emploi de coiffeur et ils partirent pour la capitale.

Ils s’installèrent d’abord à Alfortville où ils séjournèrent jusqu’à début 1949 et Miguel forma Luis au métier de cordonnier. C’est là que je naquis en 1948, leur premier enfant « une fille »! et non le garçon espéré et qui hérita bien évidemment du prénom de la grand-mère, Pilar  (eh oui encore une,). Cette installation en tant qu'artisan ne fut possible que parce que Encarnacion, née en France avait opté pour la nationalité française en 1945.

En 1949 le logement et la boutique d’Alfortville s’avérant trop exigus la famille se mit en quête d'une maison leur offrant la possibilité d'ouvrir une cordonnerie. Ils trouvèrent une maison à Champigny sur Marne, avec un grand jardin, qui convenait à leurs souhaits.

Comment fut financé cet achat, je n'en ai aucune idée. Mon père était arrivé en France avec pour tout bagage  les vêtements qu'il portait et n'avait eu la possibilité d'occuper un emploi rémunéré qu'à partir de 1944. Peut-être que mon grand-père avait pu quitter Santander avec ses économies ou avait bénéficié d'aides de ses contacts. Je ne sais pas si cela a un rapport, mais j'ai le souvenir que quelques années plus tard, à l'occasion d'un séjour à Toulouse pour voir mon oncle Rafaël, nous sommes allés à Bagnères de Bigorre où mon grand-père connaissait un marbrier espagnol qui, semble-t-il, lui devait de l'argent. Mais cela reste très vague dans mon souvenir et je n'ai aucune certitude.

La maison nécessitait des aménagements, c'était une maison en bois réalisée par un cheminot avec des matériaux récupérés dont le confort était précaire. Les murs extérieurs étaient recouverts de goudron. L'accès à l'étage se faisait par un escalier extérieur, dont je ne me souviens pas, étant trop jeune à cette époque, et rapidement une extension de la maison fut faite pour intégrer cet escalier. 

Par contre il y avait de nombreuses dépendances que mon père réhabilita petit à petit : le bâtiment pour la chaudière avec sa cave à charbon, la buanderie, la "broche" (local où était installée une presse manuelle pour couper les différentes formes de semelles de cuir à l'aide d'emporte-pièces).

Il n'y avait pas de salle de bain. Mon père installa une baignoire dans le local où se trouvait la chaudière, et pour prendre un bain il nous fallait sortir de la maison été comme hiver.

Situé dans la cour arrière de la maison un cabanon en bois muni d'une planche percée faisait office de W.C avec du papier journal en guise de papier toilette et mon père devait régulièrement vider la fosse, avec un outil de sa fabrication : une casserole emmanchée sur une longue perche en bois.  

Je ne pourrai pas dire la quantité de sable et de ciment que mon père brassa au cours de ces années car rien ne l'arrêtai, les années de guerre, dans les camps de concentration et dans les compagnies de travailleurs, lui avaient fourni une expérience dans divers domaines. Il fabriquait ses parpaings avec des moules en bois qu'il avait confectionnés. Cela l'occupa lors de ses rares journées de repos, mon grand-père l'aidant dans la mesure de ses moyens.

Et comme si cela  ne suffisait pas derrière la maison il y avait un grand terrain avec de arbres fruitiers (noyer, pommier, cerisiers, abricotier, prunier, cognassier, noisetier) que mon père cultivait. Il y semait pommes de terre, tomates, poireaux, carottes, haricots verts, petits pois. Il y avait aussi un poulailler avec quelques poules dont ma mère s'occupait.

Le souvenir des années de guerre était encore présent dans leur mémoire et avait développé chez eux un réflexe de défense et de précaution. L'une des premières tâches que mon père entreprit fut la construction d'un abri souterrain en béton. D'ailleurs, étant enfant je me rappelle que dans le grenier était entreposée une valise en bois contenant farine, sucre, huile,...

Dans ce grenier, il y avait aussi une jambe artificielle de secours pour mon grand-père, dont Paqui avait très peur.

 

UNE HISTOIRE DE FAMILLE :  Chapitre 2  : LA FIN DE LA GUERRE ET L'INTEGRATION

LA CORDONNERIE

Dans cette cordonnerie j’ai trouvé mon 1er jouet, car quand ma mère partait faire des courses elle me laissait à la boutique avec mon père et mon grand-père qui, pour m'occuper, me donnaient un marteau et de petites chevilles en bois que je plantais dans l'établi. Que de nombreux moments j'ai passé dans cette cordonnerie à les regarder travailler !

Les revenus de la cordonnerie ne suffisant pas, Miguel qui était également bottier, décida de se lancer dans la fabrication de chaussures. Et là, ils ne comptaient pas leurs heures de travail et quand ils avaient une commande à livrer peu importait de travailler nuit et jour pour respecter les délais. Il n'y avait pas de prétexte pour arrêter de travailler. Une année, mon père tomba d'un toit en cueillant des cerises et se cassa la clavicule, il continua à travailler à la cordonnerie malgré tout, une chambre à air de vélo croisée dans le dos lui maintenant les épaules, et qui, avec le frottement, lui causait des irritations de la peau, ma mère lui mettait des morceaux de coton et du talc. C'était un peu "marche ou crève".

Etant enfant j’ai souvent passé du temps à regarder mon grand-père préparer ses patrons de chaussures et découper les différentes parties de la tige dans du cuir qu'il confiait ensuite à une mécanicienne chargée de la partie couture avant de monter les chaussures sur des « formes » en bois.

Quelques années plus tard la mécanicienne qui cousait les tiges  depuis qu'ils s'étaient lancés dans la fabrication, cessa son activité,  mon grand-père demanda alors  à ma mère si elle voulait bien s'en charger. Elle lui répondit "Oui, mais à condition que tu me rémunères comme tu rémunérais la mécanicienne".  Ainsi fut fait et elle put disposer d'une petite cagnotte pour les choses "non essentielles".

Pour avancer le travail de ma mère  j'étais chargée, en sortant de l'école, de mettre de la colle sur les tiges, ce que je faisais de bon gré.

Je me souviens également d'avoir accompagné quelquefois mon père chez un client,  pour la livraison à un marchand de chaussures avenue du Général de Gaulle à Champigny.

En raison de son handicap, il y avait beaucoup de tâches que mon grand-père ne pouvait pas faire et que mon père devait accomplir comme par exemple couper les semelles de cuir à l'emporte pièce avec la presse manuelle ce qui demandait une belle force physique. Ces semelles étaient ensuite mises à tremper dans l'eau pendant quelques jours avant emploi.

 

 LA VIE A LA MAISON

En 1951 ma grand-mère vint nous rendre visite avec Carmen une de ses filles  encore célibataire. J’ai quelques souvenirs confus de cette visite d’autant qu’à cette époque je maîtrisais encore peu le langage et Mama Frasquita (comme l’appelait tous ses enfants et petits enfants) ne cessait de répéter « no te entiendo, hija mia ! ». Elle rendit aussi visite à Rafaël.

C'est à peu près à cette époque que nous avons rendu visite à ma tante Pilar et son mari Ramon. Ils habitaient à Lille. Pour cela nous avons pris le train. Curieusement malgré mon jeune âge j'en garde un souvenir très précis y compris de l'appartement où ils vivaient et de la chambre où j'ai dormi.  En 1952 ils prirent le bateau pour émigrer au Canada  où naquirent mes deux cousins, Ramonin en 1958 et Marcel en 1968. Leur vie était désormais là-bas.

Août 1952 c'est l'arrivée de ma sœur à qui, pour respecter la tradition, on donna le prénom de la grand-mère paternelle, Françoise (Paqui pour les intimes). " Oh, m..... , encore une fille !" dira mon père, qui une fois encore espérait un garçon. Pendant le séjour de ma mère à la clinique je restais à la garde de mon grand-père et de mon père qui nous fit profiter de ses talents de cuisinier.

La vie suit son cours rythmée par le travail, le travail et encore le travail. Pas ou peu de jours de fête. Surtout pas de Noël qui, aux yeux de Républicains convaincus, ne représentait que le symbole d'une foi dirigée par un clergé qui avait pris fait et cause pour le régime franquiste et qui avait,  au nom de cette foi, incité les femmes à faire toujours plus d'enfants malgré la difficulté à les élever. Nous ne serons pas baptisées, mon père estimant qu'il avait été baptisé sans pouvoir donner son consentement et ne souhaitait pas qu'il en soit de même pour nous.

Nous ne manquions de rien. C'est mon grand-père qui tenait les cordons de la bourse et octroyait, avec parcimonie, à ma mère le budget pour faire bouillir la marmite et subvenir aux besoins essentiels du foyer. Je crois savoir que mon père ne touchait pas de salaire. Ma mère supportait mal de devoir "mendier" à son père quelques sous pour nous offrir un vêtement ou quelque chose qu'il pouvait considérer comme du superflu.

En terme de cuisine, elle n'avait pas la tâche facile car mon père et mon grand-père avait des goûts complètement opposés. Mon père aimait que les plats soient bien chauds et suffisamment salés alors que mon grand-père ne supportait pas de se brûler en mangeant et avec peu de sel.

Nous avions peu de jouets mais nous n'en ressentions pas le manque, ce n'était pas encore la société de consommation et il n'y avait pas ou peu de tentations. Je ne me souviens pas de m'être ennuyée. Quand nous ne passions pas notre temps à compter les quelques voitures qui circulaient devant la maison, nous faisions des cabanes avec des toiles, dans le jardin et jouions à la dînette avec les carottes, les tomates ou les fruits qui poussaient dans le jardin. Nous avions également le tas de sable que mon père faisait livrer pour ses travaux de maçonnerie dans lequel nous faisions des tunnels et des chateaux. Il y avait aussi la "tonnelle" où mon père nous avait installé une balançoire.

Nous pouvions aussi jouer avec les enfants des voisins, les jardins n'étaient pas clôturés ce qui agrandissait passablement notre terrain de jeu. De plus, il y avait un couple d'un certain âge, M. et Mme Chaponnet, qui nous avaient pris en  affection et chez qui nous étions toujours  les bienvenues. Mme Chaponnet m'initia au nettoyage des couverts au blanc d'Espagne. Nous assistions à la confection du café qu'elle mettait en bouteille pour la semaine. Elle nous faisait aussi participer aux travaux du jardin.  Elle m'emmenait souvent avec elle  notamment quand elle allait sur la tombe de sa fille qui était morte de la rougeole, elle avait une autre fille Lucie, mariée à un médecin et qui habitait en Bretagne. Elle compensait un peu le manque de notre grand-mère.

C'est certainement grâce à elle que j'ai pu maîtriser le français dès mon plus jeune âge car à la maison on mélangeait un peu les deux langues d'autant plus que mon grand-père ne parlait pas très bien le français.

En avril 1954, je faisais ma rentrée à l'école maternelle. Je revois encore la classe en préfabriqué avec son poêle à bois au centre dans lequel les autres enfants voulait me faire cuire car il m'appelait "épinard". En septembre j'entrais au Cours Préparatoire à l'école du centre rue Albert Thomas qui devint quelques années plus tard le collège où je fus admise en 6ème puis en 5ème. Je faisais le trajet seule matin, midi et soir, à l'époque peu de parents accompagnaient les enfants à l'école, il est vrai que la circulation n'était pas très dense et les risques étaient moindres. Cet hiver 54/55 fut très froid et je me souviens que je devais me tenir aux murs, les trottoirs étant couverts de verglas. Par contre, pour mon grand plaisir, les filles étaient autorisées à porter des pantalons, chose qui nous était interdite le reste du temps. 

En septembre 1956, de nouveaux logements avaient été construits sur un ancien terrain militaire ainsi qu'une nouvelle école pour accueillir les enfants vivant dans ces nouveaux logements, alors habitant le secteur d'affectation ma soeur et moi fîmes la rentrée dans cette école dénommée Irène Joliot-Curie. Elle, à la maternelle et moi à l'école des filles, à cette époque filles et garçons fréquentaient des établissements séparés.  Je fus  chargée d'y accompagner Paqui, qui parfois ne se montrait pas trop coopérative ne supportant pas l'autorité de la grande soeur.

A la maison nous disposions quand même d'un certain confort pour l'époque : le chauffage central même si c'était au charbon et que le matin venu il faisait frisquet pour sortir du lit (du givre se formait sur les vitres), jusqu'à ce que mon père recharge la chaudière ; il y avait aussi un frigidaire et une machine à laver.

Quand nous fûmes un peu plus grandes  nous devions, en dehors des jours d'école, participer à la vie de la maison. Par exemple, en été nous étions chargées de ramasser les pommes abîmées tombées de l'arbre pour les entreposer au fond du jardin, à l'automne c'étaient les noix que nous devions ramasser, nous avions ensuite les mains d'une belle couleur marron à cause du brou secrété par leurs gangues. Nous n'aimions pas ça mais il fallait le faire.

Il y avait le sable à rentrer quand mon père en faisait livrer et aussi en hiver le trottoir et l'allée à déneiger.

A l'occasion, nous devions arroser les légumes, participer à la cueillette des fruits et des légumes. Nous faisions également quelques courses dans la petite épicerie près de chez nous ou à la boulangerie. 

De temps en temps, en hiver, mon père faisait du feu dans le jardin et faisait cuire des pommes de terre sous la cendre. Qu'est-ce qu'elles étaient bonnes !

Je me souviens aussi de la pâte de coings qu'il fallait  remuer sans cesse pendant tout le temps de cuisson sinon ça éclaboussait partout. Mon père avait fabriqué de petites boites en bois pour pouvoir stocker la pâte de fruit ainsi préparée.

Quelquefois, le dimanche nous nous rendions au Marché aux Puces de Montreuil sous bois. Dans ce marché on pouvait trouver non seulement des affaires d'occasion mais également du neuf : vêtements, meubles, électroménager.. à des prix relativement intéressants. C'est d'ailleurs dans ce marché que mon père trouva de vieux disques des poésies de Federico Garcia Lorca (du  Romancero Gitano) que je savais par coeur à force de les écouter, ainsi que des disques de chants des républicains espagnols.

Toutefois, dans un souci d'intégration, il nous disait que la France nous avait accueillis et donc il était impératif que l'on parle français. Lui-même faisait beaucoup d'efforts dans ce sens.

Ma mère avait retrouvé deux cousines éloignées, de Santander, qui étaient venues s'installer en région parisienne et nous nous retrouvions quelquefois le dimanche pour partager un repas et parler du pays avec Francisco Moya, le mari de l'une d'elles qui avait connu les cachots de Franco. Il était originaire de Valence et nous initia donc à la  confection de la paëlla "valencienne".

Tous les dimanches matin, mon père sortait son attirail de coiffeur et rasait mon grand-père à l'ancienne avec sa "navaja". C'est d'ailleurs lui qui coupait les cheveux à toute la famille.

Ma mère, pour sa part, en plus des nombreuses tâches qu'elle accomplissait,  confectionnait  robes et  tricots pour ma sœur et pour moi. C'est ainsi que quelques années plus tard, vers 14 ou 15 ans, je me mis moi aussi à la couture pour réaliser mes vêtements à mon goût. 

LA PREMIERE VOITURE

A cette époque,  il s'avéra qu'un véhicule devenait nécessaire pour livrer les commandes, mon grand-père ne pouvant le faire  c'est donc  mon père qui passa le permis de conduire qu'il obtint grâce à une paire de chaussures qu'il offrit pour la femme de l'examinateur (pratique courante à cette époque). Une voiture, une Mathis, fut achetée mais qu'ils ne gardèrent pas très longtemps.

Elle fut  remplacée par une Dyna Panhard, plus spacieuse et certainement plus confortable. Je ne sais pas qui réglait quoi. Certainement le grand-père, qui, si je me souviens bien ce que disait ma mère, était le décideur en toutes choses.

Avec cette voiture, nous pouvions voyager un peu. Une des premières destinations fut la Lozère, à Meyrueis, dans les gorges du Tarn, où ma tante Geneviève habitait, mon oncle José y ayant trouvé un emploi de bucheron. Nous n'en menions pas large sur cette route sinueuse où deux voitures avaient du mal à se croiser  avec la falaise d'un côté et le ravin de l'autre, de plus Paqui et moi avions des nausées et il était impossible de s'arrêter.  Ces quelques jours passés avec mes cousins Michel et José m'ont laissé quelques  bons souvenirs dont la chasse aux grenouilles dans le ruisseau passant devant  la maison où ils habitaient. Je revois encore José glisser sur les cailloux et tomber les fesses dans l'eau.

Nous continuâmes direction Montpellier, (tout le long du chemin Paqui n'arrêtait pas de demander à mon père : "Dis, papa c'est encore loin ton pellier ?", puis bien sûr Toulouse pour aller voir Rafaël. 

Lors de l'une de nos pérégrinations nous sommes allés jusqu'à Cerbère à la frontière espagnole, avec tonton Rafaël pour rencontrer Mama Frasquita qui avait fait le voyage jusque là pour nous voir. 

A une autre occasion, nous sommes allés à Irun et ma mère accompagnée de Tati Marguerite ont passé la frontière seules pour voir des cousins qui s'étaient installés à côté de Bilbao. Elles seules avaient des passeports français et pouvaient passer la frontière.

Chaque année, nous allions passer au moins quelques jours à Toulouse pour voir Rafaël et également Geneviève et sa famille qui avaient quittés la Lozère pour s'installer à Toulouse. C'était aussi pour moi l'occasion de revoir mes cousins et ma cousine Isabelle qui était venu agrandir la famille en 1956.

Je pense que c'est en 1955 ou 1956  que la Tia Genoveva (sœur de ma grand-mère Pilar) et sa fille Lolita qui vinrent passer quelques temps à Champigny. Il semblerait que mon grand-père avait "oublié" le passé et la trahison de son beau frère.

 

A suivre ...Chapitre 3 : Le premier voyage en Espagne

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