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Histoire de rôle..... Henri Mouhot face aux ruines d'Angkor.

6 Juillet 2021 , Rédigé par niduab Publié dans #Histoire de rôles

. Né, le 15 mai 1826, à Montbéliard, Henri Mouhot était l'ainé d'une famille de quatre enfants, deux garçons suivis de deux filles qui décédèrent en bas âge. Le père, Jean Henri, était ouvrier horloger et la mère, Suzanne Marguerite, institutrice. Henri et Charles son cadet n'eurent guère le temps de connaître leur mère qu'ils perdirent quand ils avaient respectivement neuf et sept ans. Sans doute ont-ils reçu d'elle les premiers enseignements scolaires puisqu'ils firent ensuite une très bonne scolarité au lycée de Montbéliard. Son père s'étant remarié Henri eut, très tôt, envie de s'éloigner de ses racines et de partir à l'aventure. A 18 ans il va tenter sa chance en Russie. Il y passera dix ans, enseignant le français à l'Académie militaire de Saint-Pétersbourg. Il s'initie aussi à la photographie mais l'imminence de la guerre de Crimée l'oblige à rentrer en France en 1854. Il retrouve son frère Charles et tous deux décident d'investir dans le daguerréotype pour devenir photographes. Ils voyagent et rapportent des images d'Italie, d'Allemagne, de Belgique. Ils se fixent un temps aux Pays-Bas, à la Haye, où ils ouvrent un studio qui connut un beau succès. Ils se rendent ensuite en Angleterre où ils rencontrent deux jeunes femmes, deux sœurs, qui étaient les descendantes de l'explorateur Écossais Mungo Park, qui fut premier Occidental à avoir exploré le fleuve Niger jusqu'à Boussa où il est mort en 1806
 Les deux frères trouvent une nouvelle famille avec ces jeunes femmes et bientôt Henri épouse Ann Park et Charles épouse Jenny Park. Les deux couples s'établissent en 1856 dans l'île de Jersey. Durant cette période, Henri Mouhot étudie pour améliorer ses connaissances en sciences naturelles. Il rêve toujours d'explorer des territoires lointains et peu connus. Parmi ses lectures il tombe notamment un livre de John Bowring, ancien gouverneur de Hong Kong, qui lui donne l'envie de découvrir la péninsule indochinoise..... Ce sera son but. 
Mouhot décide de partir à la découverte du Siam, du Cambodge et du Laos. En Avril 1858, il embarque à Londres sur un petit voilier et sans être parvenu à obtenir la moindre aide de la part du gouvernement français.....Il débarque le 12 septembre à Bangkok qui est depuis des lustres le passage obligé des commerçants comme des missions religieuses reliant l'Occident à l'Extrême Orient. Mouhot gagne la confiance du roi de Siam qui l'autorise à explorer l'intérieur du pays. Le royaume étant sous influence britannique, le jeune homme gagne ensuite le Cambodge, où la possibilité de favoriser une présence française lui parait plus favorable. Il devient alors l'ami du roi du Cambodge Ang Duon qui lui conseille de remonter le grand Lac Tonlé Sap où subsistent des vestiges de l'ancien empire Khmer qui domina la péninsule du IXe au  XIIIe siècle. Le roi mit à sa disposition deux maitres pour l’accompagner.

Après plusieurs jours, dans la brousse il tombe sur les premières ruines d'Anghor. C'est un choc ! Si quelques rares Occidentaux, notamment des missionnaires, l'ont sans doute précédé, il fut le premier à en ramener des descriptions précises et mêmes quelques photos. Pendant plus d'un mois, il arpente les lieux, il prend des notes et des mesures, établis des croquis. La civilisation Khmère est encore mal connue et Mouhot ignore ce qu'il a sous les yeux. L'archéologie si elle fascine, n'est qu'une science récente. Mouhot le romantique insiste surtout sur la séduction des ruines, et ne peut que comparer les sculptures qu'il voit à la statuaire gréco-romaine où à l'art de Michel-Ange.... mais lisons quelques paragraphes de ses écrits : 

« Quoique sans la moindre prétention en science architecturale, non plus qu'en archéologie, j'essaierai cependant de décrire ce que j'ai vu et senti à Onghor, dans le seul espoir de contribuer , selon mes faibles capacités, à enrichir d'un nouveau champ le terrain de la science, et s'attirer sur une scène nouvelle l'attention des savants qui font de l'Orient l'objet de leurs études spéciale. 
Nous commencerons notre étude par le temple d'Onghor, qui est le plus beau et surtout le mieux conservé de tous ces documents ; c'est aussi le premier qui sourit au voyageur, lui fait oublier les fatigues du voyage lorsqu'il arrive d'Onghor la nouvelle, le transporte d'admiration et le remplit d'une joie bien plus vive encore que ne le ferait la rencontre de la plus riante oasis au milieu du désert. Subitement, et comme par enchantement, on se croit de la barbarie à la civilisation, des profondes ténèbres à la lumière. [....] »
Nous mîmes une journée entière à parcourir ces lieux, et nous marchions de merveille en merveille, dans un état d'extase toujours croissante. A la vue de ce temple, l'esprit se sent écrasé. L'imagination  surpassée : on regarde, on admire et saisi de respect, on reste silencieux ; car où trouver des paroles pour louer une œuvre qui n'a peut-être pas son équivalent sur le globe, et qui n'aurait pu avoir sa rivale que dans le temple de Salomon ! [....] Qu'il était élevé, le génie de ce Michel-Ange de l'Orient, qui a conçu une œuvre pareille, en coordonné toutes les parties avec l'art le plus admirable, en a surveillé l'exécution et a obtenu, de la base au faîte, un fini dans le détail digne de l'ensemble et qui, non content encore, a semblé chercher partout des difficultés pour avoir la gloire de les surmonter et de confondre l'entendement des générations à venir ! [….]
»

 Certains ont mis en doute la paternité d'Henri Mouhot dans cette découverte en invoquant le fait que des européens, en particulier des missionnaires, étaient passés par-là avant lui notamment le père Sylvestre qui le renseigna mais il n'en reste pas moins, par ses notes, ses relevés, ses descriptions et paut-être quelques photographies le découvreur d'Angkor Wat.
De retour à Bangkok Mouhot se lance déjà dans une nouvelle expédition, le nord Laos. C'est au cour de ce voyage qu'il contracte une fièvre (malaria sans doute) qui lui coûta la vie. Il meurt près de l'actuel village de Ban Phanom à 10 kilomètres de Luang Prabang le 10 novembre 1861. Ses carnets et l'ensemble de ses documents ont pu être rapatriés en Europe. Deux ans plus tard, en 1863, la publication en feuilleton dans la revue «Le tour du monde», de l'intégralité de ses carnets, «Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos» fait sensation. Aucun autre récit d'explorateur français du XIXsiècle ne connaîtra un tel succès. En 1862 une expédition conduite par Ernest Doudart de Lagrée et Francis Garnier fit aménager sur sa sépulture un monument funéraire qu'Auguste Pavie a reconstruit en 1887 quant il fut nommé vice-consul à Luang-Prabang.

 

Sources : Pour l'essentiel du texte je me suis basé sur des articles de 2014 trouvés dans la revue Géo-Histoire publiée en avril /Mai  et dans le Point référence publié de septembre / Octobre 2014 sur le thème ces voyages qui ont changé le monde. Dans le Géo-Histoire c'est un article intitulé Angkor le choc (pages 30 à 43) et dans Point référence Le choc des ruines de d'Angkor; (pages 72 et 73). J'ai Mais j'ai aussi consulté pas mal de blogs sur internet et Wikipedia d'où j'ai pu emprunter quelques informations complémentaires ou des confirmations..

Je rappelle aussi que j'ai fait un voyage à Angkor en 2014, d'où les revues achetées cette années là, que j'ai soigneusement conservées. 

J'ai fait 4 articles de ce blog, garnis de nombreuse photos que le lecteur pourra trouver aux adresse suivantes : 

http://niduab.com/2014/12/voyage-a-angkor-au-cambodge-1ere-journee-les-temples-bayon-baphuon-et-divers.html

http://niduab.com/2014/12/voyage-a-angkor-2eme-journee-le-grand-temple-d-angkor-wat-et-les-temples-de-kravan.html

http://niduab.com/2014/12/voyage-a-angkor-2eme-journee-suite-temples-de-ta-prom-banteay-kdei-shrah-sang-et-autres.html

http://niduab.com/2014/12/voyage-au-cambodge-3eme-journee-le-temple-de-banteay-srey-et-balade-sur-le-ton-sap.html

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